Au loto du chômage Sarkozy gagne tous les mois sans même cocher les cases. Décembre : + 45 800

par Imhotep
mardi 3 février 2009

 Avant toutes choses il est bon de rappeler un fait incontournable pendant que les haut-parleurs gouvernementaux accusent la crise, mère de tous nos maux : Décembre a constitué le huitième mois d’affilée de hausse du nombre de chômeurs. dixit Le Figaro, donc incontestable. Or il me semble, et pas seulement à moi puisque c’est un argument suprême des Lefèbvre et Cie, que la crise, la crise coupable, aurait commencé le 15 septembre.

 Si, donc, je compte bien et si décembre est le 8ème mois d’affilé de hausse du chômage, si décembre est le 12ème mois de l’année et septembre le 9ème cela veut dire, en tout cas pour la majorité des astronomes, que l’augmentation du chômage a commencé en mai soit 4 mois et demi avant ce fameux 15 septembre. Et selon une règle copernicienne et newtonienne, pour ne pas dire einsteinienne qui a défini la relativité du temps, et en me référant aux courbes de Philips, il est impossible qu’une crise ayant débuté le 15 septembre soit responsable du chômage des mois de mai, juin, juillet, août et septembre (du 1er au 14) sinon d’avoir inventé la magnifique machine de retour vers le futur (I, II ou III) au moment où le secteur automobile recule comme jamais. En mathématiques et même en sciences économiques il faut que la cause précède les effets, sinon il y a comme en statistique non corrélation. En conclusion ces effets-là (hausse du chômage ironiquement du 1er de mai, fête du travail, au 14ème jour de septembre) ne sont pas dû à la crise mais à l’intelligente et égalitaire politique du Roi qui a pris siège au sommet de la République.

Voilà donc qu’en décembre comme cadeau de fin d’année 45 800 personnes de plus ont reçu leur lettre de licenciement. Ils ne pourront pas travailler plus pour gagner plus. Pratiquement tout le monde est d’accord maintenant, sauf bien entendu les ministres qui répètent en bêlant leurs leçons (voir cet article du Post), les esclaves de l’UMP (pas tous, certains commencent à secouer leurs chaînes), notre Pravda nationale avec ce magnifique : [l]a hausse de décembre est donc particulièrement forte - ce qui ne surprendra personne compte tenu de la violente crise économique -, mais inférieure au terrible record du mois de novembre et évidemment les sarkolâtres toujours prompts à défendre l’indéfendable, tout le monde donc est d’accord pour dire tout le mal qu’il faut penser de la politique économique de l’Elu. Ces chiffres nous donnent pourtant le tournis : + 218 000 en un an (+ 11,4 %), 2,11 millions de chômeurs.

Alors notre Chef à tous est à l’écoute et va parler dans le poste jeudi, un peu genre : La crise pour les nuls (éditions First Interactive). Cependant pendant que la foule défilait, lui se terrait dans son château. Cela devait être pour lui, tout étonné, l’Apocalypse selon Saint Nicolas, avec un hélicoptère de la sécurité civile au-dessus du salon Murat en vol stationnaire, un tank AMX quelque-chose dans la cour de l’Elysée un obus dans le fût de la tourelle, quelques parachutistes armés jusqu’aux dents sur le toit du château, des légionnaires en treillis derrière des sacs de sable tout autour du palais présidentiel, douze mirages patrouillant au-dessus de l’Arc de Triomphe et un sous-marin nucléaire et un croiseur avec un régiment de commandos marines au visage noirci au charbon de bois et des coupe-coupes à la main sur les flots de la Seine, les missiles de Saclay en position, un corridor humanitaire entre le faubourg Saint-Honoré et l’hôpital du Val-de-grâce avec deux équipes de chirurgiens sur le qui-vive, trois salles d’opération réquisitionnées, quatre anesthésistes, vingt-cinq infirmières spécialisées, un mètre cube de sang non contaminé, et le Kondukator, assis dans un sofa moelleux, un cigare en bouche visionnant Clavier dans " l’affaire corse " avec Carlita à ses genoux, égrenant à sa guitare quelques notes de Mozart et lui chantant à l’oreille pour le rassurer : " Ah vous dirais-je maman... "


De fait, le chômage, notre Guide n’y est pas pour rien quand bien même il va nous expliquer tout le mal qu’il s’est donné pour conjurer la crise, comme par exemple en plein mois d’août jouer aux éboueurs par deux fois à Cap Nègre, aller se dorer la pilule au Brésil dans un hôtel de Luxe - ce qui accroît le déficit budgétaire, la balance commerciale avec celles des paiements et fait perdre des emplois dans l’hôtellerie française - ou augmenter le budget de l’Elysée. Trois des principaux facteurs sont d’origine sarkozyaque :

- 1 les heures supplémentaires défiscalisées qui tout à la fois creusent le trou des caisses sociales, de l’Etat, provoquent l’éviction des intérimaires, font prendre la place des emplois stables par ceux qui en ont déjà (bonjour la solidarité nationale en période de crise ceux qui ont ont encore plus et mettent les autres sur le bord de la route en détournant le regard et reprenant une chips) , creusent le chômage et est anticonstitutionnel car rend inégal devant l’impôt deux foyers fiscaux - toutes choses étant égales par ailleurs (termes en petites lignes de tout bon problème de physique) - ayant gagné la même chose l’un paiera moins d’impôts que l’autre ;

- 2 ayant vidé les caisses annuellement de plusieurs milliards d’euros les marges de manœuvres sont inexistantes

- 3 après avoir réagi tardivement (dix jours après tout le monde), a été incapable de fédérer l’Europe d’urgence pour un plan commun et massif, a déversé pour les banques des milliards comme les paysans du Corrèze des fraises sur les routes, sans contrepartie avec des prêts à un taux usuraire - ce dont notre économiste en chef se félicite - qui ne peut qu’enfoncer plus les emprunteurs, saupoudre des sommes ridicules qui ne sont pas à la hauteur des enjeux.

Ainsi personne ne peut contester que, si l’Illuminante Sommité n’est pas le responsable de la crise, sa politique l’a avantageusement précédée et augmente de façon tragique ses effets. Dans cette circonstance tout capitaine - selon notre bonne Castafiore qui pense que la seule chose que les Français souhaitent est de savoir que la France ait un capitaine à la barre - qui voit son bateau pris dans la tourmente en bon marin change de cap. Mais évidemment, lorsqu’on a la science infuse, diffuse et universelle on a raison contre les éléments. Voilà donc que le mot d’ordre est : "rien ne serait pire qu’un changement de cap " (Fillon). Et si notre Kondukator n’aime pas la Princesse de Clèves, il devrait connaître un auteur pilleur de grecs avec sa fameuse fable Le chêne et le roseau. Et si effectivement en cas de petits vents un peu turbulents ne pas changer de cap est une bonne chose, cela rafraîchit le visage, mais en cas de grosse tempête le roseau plie mais ne rompt pas. Le cargo sarkozyaque fonce toute voile dehors dans l’œil du cyclone et s’en flatte ; et comme le Titanic averti des icebergs en goguette, trop sûr de ses cloisons étanches et voulant gagner le ruban bleu, fonce vers sa perte. Et nous nous n’avons même pas de cloisons étanches. Ainsi une politique prévue pour une croissance de 1 % ne devrait pas changer quand le chômage explose et que l’on nous annonce une décroissance de 2 % pour l’année prochaine. Le stomatologue de la Lanterne doit être au travail afin de trouver un moyen de soulager les douleurs dentaires de notre Lider Massimo et un autre de renforcer sa mâchoire à arracher des points de croissances comme on arrache des points de sutures.

Et malgré la propaganda gouvernementale, alors que l’on parle peu dans nos étranges lucarnes de la grève guadeloupéenne et de celle qui a commencé dans nos universités, grèves illimitée et dure, que l’on ignore l’appel des appels, que l’on, minimise le 29 janvier, enfin les Français font la part des choses : Pour 62% des Français, le gouvernement est inefficace face à la crise (Libération)

La France se réveillerait-elle devant tant de mensonges, de promesses universelles et ubuesques et de communication malhonnête. Un petit effort et nous bouterons ce pouvoir hors du pouvoir que ce soit avec nos pieds (Sarkozy est un lâche : 29 janvier, CPE) ou avec nos bulletins de vote.

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