Au Maroc, le Palais est sur tous les fronts, faute de mieux !

par Abdelkarim Chankou
jeudi 9 avril 2015

Dans presque une la majorité des cas, le Souverain est déçu. Il constate que ledit projet soit n’a pas vu le jour soit les travaux ne vont à la cadence escomptée soit le projet a été finalisé mais aux prix de moult défauts ou carrément bâclé.

Visite, samedi 12 juillet 2014, du Roi Mohammed VI aux victimes admises au service de traumatologie du CHU Ibn Rochd, suite à l’effondrement de trois immeubles d’habitation survenu la veille au quartier Bourgogne à Casablanca.



Pas la peine d'être grand clerc pour constater qu’au Maroc, d’hier comme d’aujourd’hui, le Palais est beaucoup plus évolué que le peuple, les syndicats, la société civile ainsi que tous les partis politiques de gauche comme de droite. Il ne s’agit pas ici pour moi de faire l’éloge de la monarchie, elle n’en a pas besoin ; mais de rappeler une vérité criante et bien gravée dans le marbre à savoir que les discours officieux comme officiels peinent à camoufler. Comme d’habitude, certains esprits spécialisés dans la critique à la va-vite pour ne pas dire simpliste, diront que mon billet est un panégyrique complaisant de plus pour une monarchie présente partout, qui fait tout, s’occupe de tout… Soit ! Mais ce constat est vérifié dans l’apparence uniquement. Derrière les coulisses une autre vérité trône. Si le Roi est présent sur tous les fronts, sociaux, économiques et même sportifs et médicaux, c’est parce que les institutions qui selon la constitution en vigueur doivent s’acquitter normalement de cette tâche brillent par leurs inertie et absence. En effet et rien que sur le plan du développement socio-économique, dès que le Roi inaugure un projet structurant dans une ville ou localité, il est obligé de revenir sur les lieux après un certain temps pour s’enquérir de visu et en personne de l’état d’avancement des travaux. Dans presque une la majorité des cas, le Souverain est déçu. Il constate que ledit projet soit n’a pas vu le jour soit les travaux ne vont à la cadence escomptée soit le projet a été finalisé mais aux prix de moult défauts ou carrément bâclé. Exemple parmi d’autres : En novembre 2014, « la récente colère de Mohammed VI à l’encontre de plusieurs responsables, dans la ville de Fès , aura des répercussions. D’autres têtes tomberont bientôt au grès des révélations. La colère exprimée par Mohammed VI, à Fès, face au retard pris dans la réalisation de plusieurs chantiers relatifs à la réhabilitation du patrimoine de la ville, n’aurait été que la partie visible de l’iceberg. Al Akhbar, dans son édition de ce jeudi 13 novembre, nous en dit plus et sur les raisons de la colère du souverain et sur d’autres éventuelles répercussions sur les responsables de grands chantiers dans la capitale spirituelle du royaume. En somme sauf une armée et police qui connaissent leurs métiers, une vingtaine de grandes entreprises citoyennes, une poignée de cadres supérieurs de divers métiers œuvrant dans l’ombre (et souvent payés au lance-pierre) et quelques ONG vraiment non lucratives, se comptant sur les doigts d’une main, c’est plutôt le Désert des Tartares…

Ces officines-épiceries ou observatoires

préfèrent plutôt observer le silence !

Si le gouvernement, qui est une institution constitutionnelle manque parfois à ses devoirs, que dire alors d’institutions politiques que sont les partis d’opposition comme de la majorité ? Réponse : c’est pire ! Au lieu de faire leur boulot définit par l’article 7 de la même constitution en vigueur (Les partis politiques œuvrent à l’encadrement et à la formation politique des citoyennes et citoyens, à la promotion de leur participation à la vie nationale et à la gestion des affaires publiques. Ils concourent à l’expression de la volonté des électeurs et participent à l’exercice du pouvoir, sur la base du pluralisme et de l’alternance par les moyens démocratiques…) », ils préfèrent faire le sourd ou la coquille vide, au mieux applaudir des pieds et des mains quand ils participent au gouvernement ou s’enliser dans les guerres internes ou des personnes sans oublier de faire dans l’opposition pour l’opposition en passant par la proposition de projets de lois aussi ahurissants que fantasmagoriques. Du genre : « L’opposition parlementaire souhaite la déchéance de la nationalité des Israéliens d’origine marocaine résidant dans les colonies construites après la guerre de juin 1967. En effet, les députés Istiqlal (conservateur), PAM (centre), USFP (socialiste) et UC (libéral) ont présenté un projet d’amendement du Code de la nationalité, un texte adopté le 6 septembre 1958 et dont la dernière modification date du 23 mars 2007. La proposition a été déposée à la Commission de justice, de législation et des droits de l'Homme de la Chambre des représentants... » ! Les pauvres députés, censés encadrer la populace, ignorent que les Israéliens d’origine marocaine, en majorité pauvres, qui s’installent dans les colonies d’après 1967 le font non pas pour provoquer ou taquiner les Palestiniens mais en raison du fait que les logements et les terres frontalières de Syrie, du sud Liban ou de Gaza sont moins chères car ils sont à la portées des fusées Katioucha ; pour être hors de portée de ces roquettes il faut habiter à Tel-Aviv ou à Jérusalem Ouest, où le M2 est plus cher qu’à Manhattan ! Maintenant passons au registre des ONG et observatoires des droits de l’homme qui n’excellent que sur les dossiers susceptibles de leur permettre de recevoir du fric de la part de l’Etat marocain comme des institutions européennes, arabes ou américaines ; en l’occurrence les sujets liés à l’avortement, l’inceste, le mariage des mineures, la peine de mort et Dieu sait quoi encore. Pour les autres sujets chauds comme l’antisémitisme ou le racisme qui ne payent pas, ces officines-épiceries ou observatoires préfèrent plutôt observer le silence ! Il y a un an, « Après les voyages déclarés et ceux en catimini de Marocains en Israël, des militants amazighs marocains annonçaient la création de « l’Observatoire marocain de lutte contre l’antisémitisme . Une association qui offre ses services aux nationaux qui souhaitent se rendre dans l’Etat hébreu et aux juifs marocains résidents dans ce pays qui programment des voyages au Maroc. » Silence radio de la part de cette ONG sur l’affaire des livres antisémites. Soit ces acteurs ne savent pas lire soit se limitent à lire les prospectus de tourisme gratuit notamment en terre sainte… Autre exemple non exhaustif : Le centre juif américain Simon Wiesenthal Center a de nouveau dénoncé la présence d’œuvres qu'il juge +antisémites+ au dernier Salon international de l’édition et du livre de Casablanca +SIEL+ tenu en février. Le SWC accuse le ministre de la Culture, Mohamed Sbihi, de ne pas avoir tenu sa promesse d’arrêter les présentations d’œuvres antisémites. » Dans une réponse adressée au SWC, le ministre Amine Sbihi (parti communiste), L’ancien grand rabbin séfarade d’Israël, Shlomo Amar, (2003-2013) a eu droit à une distinction royale à l’occasion de la Fête du trône fin juillet 2013 en l’honneur de plusieurs personnalités marocaines et étrangères. Ce haut dignitaire religieux, natif du Maroc en 1948, a eu le Wissam Alaouite de classe exceptionnelle, le 30 juillet 2013 à Casablanca. » Et en septembre 2009 « Jason Isaacson, le directeur du Comité Juif Américain +American Jewish Committee+ d’affaires gouvernementales et internationales, a été décoré avec la médaille de Chevalier du Trône du Royaume du Maroc par le même souverain. Une initiative royale que les médias algériens ont saluée comme il se doit par une averse d’insultes et d’anathèmes : pour eux un chef d’Etat doit se limiter à décorer les généraux de l’armée qui veille au GAIN… Mission dont s’acquitte Bouteflika merveilleusement. Parenthèse bouclée. L’article aussi.

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