Au nom de la liberté d’expression

par bertie1064
jeudi 3 septembre 2020

 

Mieux vaut avoir tort avec Mme DANIELE OBONO que raison avec Valeurs Actuelles.

À l’heure où le procès des assassins des journalistes de Charlie Hebdo s’ouvre, donc que s’ouvre d’une certaine façon à nouveau le débat sur la liberté d’expression très chère au journal satirique, l’hystérie s’est emparée du microcosme politico-médiatique parisien depuis 4 jours avec l’affaire Danièle OBONO.

Le palais de l’Élysée n’a pas manqué de faire savoir que notre premier de cordée à la pensée si complexe avait appelé la député OBONO pour la consoler (sans doute). Du premier ministre, JEAN CASTEX, pourtant gardien de la liberté de la presse et de son pluralisme, en passant par son ministre de la Justice, Éric DUPOND MORETTI sans oublier JEAN LUC MELENCHON solidarité LFI oblige, et jusqu’à WALLERRAND DE SAINT JUST du RN, chacun y est allé armé de sa « moraline  » pour mieux lapider publiquement Valeurs Actuelles. Ont-ils même lu la fiction parodique proposée par l’hebdomadaire ?

Depuis le début de l’été, Valeurs Actuelles choisit une personnalité pour la confronter à ses idées mais dans le contexte d’une époque passée. Après François FILLON ou Éric ZEMMOUR, est venu le tour de Mme Danièle OBONO d’être transplantée en Afrique au 18ème siècle, au temps des plus belles heures de l’esclavage pratiqué par les noirs et les arabes. Cet infâme commerce d’êtres humains est une réalité historique tangible reconnue par tous les historiens un peu sérieux. Mais, cette réalité n’existe pas aux yeux de Mme OBONO, apôtre des thèses indigénistes, des idées racialistes et proche des militants de la cause noire. Pour eux comme pour elle, les européens « blancs » sont les uniques responsables de l’esclavage et du commerce triangulaire. Le « blanc » est le seul coupable. Point à la ligne.

En 2012 déjà, Danièle OBONO apportait son franc soutien à une pétition en faveur du chanteur Saïdou du groupe Zone d’Expression Populaire (ZEP) qui se voyait reprocher par une association d’extrême droite l’utilisation de l’expression « Nique la France » dans les paroles d’une chanson. La député OBONO confirmait son soutien, affirmant que « pour défendre la liberté d’expression de ces artistes, oui. Parce que ça fait partie des libertés fondamentales ». Manifestement, pour Mme OBONO, la liberté de la presse n’est pas une liberté fondamentale sauf lorsque les articles vont dans le même sens que ses thèses aberrantes et historiquement fausses. Dommage que les journalistes de Valeurs Actuelles n’aient pas eu la bonne idée d’écrire une fiction chantée ?

« Souillée » par la fiction de Valeurs Actuelles, Mme OBONO vient d’annoncer ce jour qu’elle portait plainte. C’est son droit le plus absolu. Nous verrons l’issue que donneront les juges à ce procès qui je l’espère remettra en exergue la défense de la liberté d’expression et de la liberté de la presse dans ce pays.

Soulignons avec force ici que le premier ministre lui-même, Jean CASTEX, submergé sans doute par l’émotion comme d’autres le furent avant lui, a condamné sans appel et sans aucune forme de procès les écrits d’un journal parfaitement respectable, Valeurs Actuelles.

N’a-t-il donc pas plutôt à gouverner ?

 

Bertrand RENAULT – 2 septembre 2020


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