Autodestruction politique à la Française

par Daniel MARTIN
lundi 7 avril 2014

Vous votez pour élire un simple conseil Municipal dans votre commune et vous faites tomber le Gouvernement… La complexe mécanique France serait-elle déréglée à ce point ?

Une élection Municipale, où chacune des plus de 36 000 communes est un cas particulier et devrait être traité comme tel, car elle échappe à certaines contraintes de politique Nationale. Les dossiers de société au niveau National qui relèvent de la décision du parlement, ainsi que les questions de politique internationale qui peuvent diviser les différents groupes politiques, y compris à l’intérieur de ces groupes, ne se posent pas au niveau de la gestion municipale. Toutefois, bien que ce ne fut qu’une élection locale, lorsque le scrutin se déroule le même jour sur l’ensemble du territoire, ces élections ne peuvent échapper à une forte politisation, d’autan qu’il s’agit de la première consultation intervenant moins de deux après les élections Présidentielles et législatives, et que la tentation de sanctionner la politique gouvernementale était forte, du reste c’est ce qui s’est passé.

Pourquoi un tel bond en avant pour le FN ?

Essayons, par exemple, de comprendre pourquoi ce scrutin marque un bond en avant pour l’ultra Droite populiste de Marine Le PEN, même si les résultats du FN paraissent modestes par rapport à la victoire de l’UMP. Bien qu’il échoue à Avignon, Forbach et Perpignan, le FN ravit les mairies de Hénin-Beaumont, Béziers, Fréjus, Villers-Cotterêts, Cogolin, Beaucaire et Hayange, ainsi qu’une dizaine d’autres. Ce succès s'explique en grande partie par les erreurs, voire l’incurie des partis traditionnels.

La bonne performance du FN aux élections municipales qui a sidéré une partie de la classe politique Française, loin d’être surprenante, semble annoncer inexorablement la fin du confortable ‘’duopole’’ politique français PS - UMP. Désormais, le FN est susceptible d'arriver premier aux élections européennes prévues le 25 mai 2014. Il n'est, par ailleurs plus absurde d'imaginer que La fille LE PEN reproduise l'exploit de son père d’avril 2002 et qu'elle arrive au second tour de l'élection présidentielle de 2017. Marine Le PEN gagne en puissance depuis quelque temps. Elle a remporté plus de voix lors du premier tour des présidentielles en 2012 que son père dix ans plus tôt. Depuis qu'elle l'a remplacé à la tête du FN en 2011, elle fait tout son possible pour ‘’dédiaboliser’’ l'image du parti. Elle trouve un écho chez les électeurs grâce à ses attaques contre les politiciens des partis traditionnels qu'elle qualifie d'élite urbaine et dépassée ignorant comment inverser le déclin économique, politique et culturel du pays.

C'est une situation dangereuse, car les solutions de Marine Le PEN et du FN au problème sont bien pires que celles des partis majoritaires. Malgré tout son travail pour lisser l'image du FN, le parti ne propose qu'un ensemble de politiques négatives imprégnées de replis identitaires et d'instincts d’intolérance. En voulant mettre un terme à toute forme d'immigration par des méthodes de ségrégation sociale, rétablir la peine de mort, contrôler les importations, abandonner l'euro, sortir de l’espace Schengen et détruire l'Union européenne, ce serait une catastrophe, et pas uniquement pour la France, si elle réussissait à détrôner l'UMP qui est actuellement le principal parti d'opposition.

La progression du FN devrait servir d'avertissement non seulement à Paris, mais aussi à Bruxelles et ailleurs. Les partis populistes, principalement d'extrême droite mais pas seulement, sont en marche dans toute l'Europe, depuis l'UK Independence Party (UKIP) en Grande-Bretagne jusqu'au Parti des Finlandais en Finlande, en passant par le Parti pour la liberté (PVV) de Geert WILDERS aux Pays-Bas et le Syriza d'Alexis TSIPRAS en Grèce. WILDERS a récemment dérapé, au cours d'un meeting organisé le 19 mars à La Haye, il a invité ses partisans à scander des slogans racistes contre les Marocains, mais la plupart de ces partis devraient marquer des points lors des élections européennes.
 

Un Président de la République victime de troubles de l’audition et qui regarde ailleurs quand la Maison brûle…

A l’évidence, le Président de la République est victime de troubles qualitatifs de l’audition qui se caractérisent lorsque l'oreille n'enregistre pas correctement, ce qui provoque une discrimination des sons. Ainsi a-t-il compris que très imparfaitement le message les Français, persuadé que les dispositions qu’il va prendre grâce à un changement de Premier Ministre, la réaffectation d’autres Ministres et une réduction de leur nombre, bien qu’indispensable, donneront satisfaction, alors qu’elles ne changeront rien, tant sur la forme que sur le fond de ses orientations politiques. Au fond, pour reprendre la courte phrase que prononça le Président CHIRAC en ouverture de l’assemblée plénière du IV° sommet de la terre à Johannesbourg le 2 Septembre 2002, dont l’auteur supposé était Nicolas HULOT« Notre maison brûle et nous regardons ailleurs « 

Alors que la maison France prend feu de toute part, le Président de la République François HOLLANDE, au-delà du discours ‘’croissantiste’’ alors que la croissance est désormais impossible, s’enferme dans une logique boutiquière de tambouille politicienne qui ne stoppera pas l’incendie, tout au plus en réduira t-il momentanément la force avec les effets de communication fait autour de la nomination de Manuel VALLS.

Ne nous y trompons pas, en bon politicien, par la nomination de VALLS comme premier Ministre le soucis premier du Président de la république était de créer un électrochoc médiatique, mais également cela lui permet d’éliminer un concurrent potentiel en 2017… Comme tout à chacun, Il sait que jamais un premier Ministre sortant sous la 5° République n’a pu se faire élire Président de la République dans la foulée. Confier également le Ministère de l’intérieur, qui sert de tremplin vers la Présidence, à une personne qui ne semble pas avoir d’ambition de ce coté là peut lui paraître plus sécurisant.

Les principales causes à l’origine de la maison France qui brûle…

Sur le plan économique :

Depuis la fin des années 70 La politique monétariste qui s’est imposée progressivement à l’ensemble des économies Occidentales a dépossédé le pouvoir politique, c’est-à-dire l’Etat, de son droit de contrôle et régulation de l’économie, au profit de la bourse et des agences de notation. Elle lui a également fait perdre sa souveraineté monétaire, car le droit d’émettre de la monnaie relève désormais de la seule compétence des banques centrales et des banques privées qui en Europe n’ont aucun ordre à recevoir, ni de compte à rendre aux gouvernements. Les Etats sont devenus volontairement impuissants, la bourse et les agences de notation privées dictent les politiques aux états qui ont capitulé. Ce n’est pas seulement le gouvernail de l’économie, mais le pouvoir politique, Notamment via la mise en place de gouvernements dits ’’ techniques’’ à leur solde et la direction des affaires internationales avec des guerres d’assujettissement à leur domination que les dirigeants des Banques ont pris

Pour les Monétaristes, le fléau de l’économie c’est l’inflation. Elle sape le pouvoir d’achat et pénalise les épargnants. Selon eux, les causes de l’inflation sont simplement monétaires : "L’inflation est toujours et partout un phénomène monétaire, en ce sens qu’elle est, et ne peut être générée que par une augmentation de la quantité de monnaie plus rapide que celle de la production.

L’inconvénient d’une vision uniquement monétaire de l’inflation, c’est qu’elle ne tient pas compte de l’impact du prix des matières premières sur les prix de tous les produits. On a pu le constater lors de la récente hausse du prix de ces matières qui, dans un premier temps, répond à la loi de l’offre et de la demande. Croire que la monnaie est le seul levier de l’économie ne rend pas compte de toutes les situations.

Effets pervers de la société de consommation par le crédit quand la croissance est impossible et que le chômage devient une plaie endémique

Plus les banques accordent des crédits, par exemple pour l’accession à la propriété, plus elles devront créer de la monnaie, celle-ci diminuera au fur et à mesure des remboursements des crédits… Chaque banque étant toutefois limitée dans sa création de monnaie, elle doit avoir chaque jour la trésorerie suffisante pour faire face à tous ses règlements envers les autres banques et pour satisfaire les retraits en argent liquide de sa clientèle. Pour maintenir leur situation en équilibre, les banques font appel au marché interbancaire où elles échangent chaque jour entre elles de la monnaie qu’elles s’empruntent les unes aux autre… Quand les banques ont toutes besoin de liquidités au même moment, sans parvenir à s’équilibrer entre elles et que les crédits qu’elles ont consentit ne sont plus remboursés, le pays connaît une crise de liquidités. C’est ce genre de phénomène qu’ont connu les banques américaines au cours de l’été 2007 sous le nom de crise des ‘’subprimes’’ et qui a entraîné dans ses sillons la crise financière que l’on a connu en 2008 et qui s’est à nouveau imposée depuis 2011.

Il a bien les banques centrales, mais que peuvent-elle faire ? Tout d’abord il faut se convaincre qu’elles ne vont pas pouvoir, ni à court ni à moyen terme, agir sur les causes de la crise qui dépasse largement leur périmètre d’action. Par contre les outils dont elles se sont dotées peuvent leur permettre d’assouplir les tensions constatées sur le marché monétaire.

 Dans l’immédiat, provisoirement les banques centrales peuvent donc se substituer au marché interbancaire, bloqué, pour fournir davantage de liquidité. Ces actions à court terme visent à rétablir la confiance au sein du marché interbancaire, mais il ne faut pas oublier que Lorsque les rouages se grippent ainsi et que tout le système est sur le point de s’effondrer, il y a désormais le filet de sécurité des états qui n’hésitent pas à injecter des Milliards d’euros... ou de dollars… Empruntés, notamment en Europe sur les marchés Financiers à des banques privées à des taux d’intérêts toujours supérieurs à ceux que ces Banques ont empruntées aux banques centrales. Bien curieuse conception du libéralisme économique !... quand on sait par ailleurs que les mêmes Etats qui vont devoir emprunter sur les marchés financiers sont à la limite du dépôt de bilan....et que l’on ne cesse de demander des sacrifices à la population, alors que les banques vont ainsi se refaire une santé financière et n’hésiteront pas à annoncer des bénéfices à Milliards d’euros…Telles en France pour 2010, la BNP près de 8 Milliards, la Société générale 5 Milliards… C’est à nouveau le règne tout puissant des traders et leurs bonus exorbitants…Jusqu’à la prochaine crise et tout recommencera…Sauf qu’à force de répétition, le système risque un effondrement généralisé…

Mais alors pourquoi ne pas en finir avec LE MONETARISME ? Et est- ce possible ?

Outre la dette écologique qui est bien la plus grave, nos Docteurs DIAFOIRUS devraient prendre conscience que tous les remèdes qu’ils ont fait ingurgiter aux peuples et ceux qu’ils proposent, à l’instar d’un François HOLLANDE, figé, telle la statue de Lénine dans son Mausolée à Moscou, sur le mythe d’une hypothétique ‘’Croissance’’ resteront inefficaces tant qu’ils ne permettront pas aux états (c’est-à-dire au pouvoir politique) de reprendre les leviers de l’économie. La BCE est totalement indépendante, c’est une aberration, car ni elle même, ni les banques centrales nationales de l’Eurosystème, ni les membres de leurs instances de décision ne peuvent solliciter ou accepter d’instructions d’un autre organisme. Les institutions de l’Union européenne et les gouvernements des États membres sont également tenus de respecter ce principe. Il y aurait urgence à abroger ces dispositions et à prendre les mesures suivantes :

- Pour rompre avec le Monétarisme les Etats de la zone Euro doivent reprendre le pouvoir économique par une participation majoritaire, ou dans certains cas des minorités de blocage, dans le capital des principales banques privées Européennes, voire procéder à des nationalisations locales coordonnées dans le cadre d’un schéma de cohérence Européen. C’EST POSSIBLE, L’Espagne avec un Gouvernement Libéral et avec l’aide de fonds Européens n’a pas hésité au pire moment de sa crise économique de nationaliser encore l’une de ses Banques (http://www.challenges.fr/economie/20130208.CHA6099/l-espagne-va-nationaliser-une-nouvelle-banque.html)

- Sous réserve de la mise en place d’une autorité Européenne de contrôle pour éviter la dérive inflationniste de la planche à billet, les Etats doivent également reprendre leur souveraineté monétaire, c’est dire le droit d’émission de la monnaie et le retour à la spécialisation bancaire (interdire aux banques de dépôt de spéculer par des opérations boursières, pour les opérations boursières il y a des banques d’affaires. A cet effet la réforme MOSCOVICI est loin d’être satisfaisante puisqu’elle ne sépare pas réellement sur le plan juridique les banques de dépôt et les banques d’affaires)

- Autoriser les Etats Européens à emprunter directement auprès de la B.C.E. et des banques centrales des Etats, ce qui suppose une révision du traité de Lisbonne et l’abrogation de son article 123, ratifié suite à un déni de démocratie, lequel stipule : "il est interdit à la Banque centrale européenne et aux banques centrales des États membres (...), d’accorder des découverts ou tout autre type de crédit aux institutions, organes ou organismes de l’Union, aux administrations centrales (...) ; l’acquisition directe, auprès d’eux, par la Banque centrale européenne ou les banques centrales nationales, des instruments de leur dette est également interdite"

Il est évident que la feuille de route que vient de tracer François HOLLANDE à son nouveau Gouvernement est à cent lieues de ce que devrait être le rôle de la France dans ce domaine au niveau Européen, notamment en servant de locomotive aux pays qui seraient disposés à aller dans ce sens, sans oublier ‘’la mise au pas ‘’ des paradis fiscaux…

Toutefois, la fin du monétarisme n’effacerait pas pour autant la dette écologique pour laquelle le pire est à venir Si n’anticipons pas par des mesures radicales de Décroissance Démographique et de Décroissance économique équitablement choisie et répartie, d’ici à 2050, la synergie des crises alimentaires, énergétiques, climatiques et démographiques qui va entraîner une dégradation rapide et brutale du niveau de vie à l’occidentale, deux types de réactions contradictoires vont se dessiner  : soit, Les violences seront exacerbées dans un chao social généralisé, où les plus forts s’efforceront d’anéantir les plus faibles pour piller les dernières ressources accessibles. Soit on sera contraint à l’intelligence de la raison, grâce à la coopération et à l’obligation forcée d’interdépendance solidaire du, notamment, à la peur de l’arme Nucléaire que possèdent les uns et les autres… Difficile de prévoir quelle tendance l’emportera, mais au vu d’un rapport secret du Pentagone sur le changement climatique on peut envisager le pire… c’est-à-dire l’affrontement violent pour la survie des sociétés les plus combatives. Alors qu’il aura fallu plusieurs Millénaires pour atteindre le premier milliard d’habitants sur la terre, on ne peut continuer avec une population qui augmente de un milliard d’habitants par décennie ou presque (passant de 6 à 7 milliards entre 2000 et 2012) alors que les terres arables nourricières disparaissent à raison de 100 000 km2 en moyenne par an.

Sur le plan international, l’impact sur l’activité intérieure

François HOLLANDE, en moins de deux ans, est devenu le Président de la République le plus guerrier de la 5° République, dépassant son prédécesseur avec l’intervention militaire en Libye. Outre l’envoi d’une force militaire au Mali et en Centre Afrique, Avec le Ministre des affaires étrangères FABIUS qui n’a cessé de servir d’émissaire de Tel Aviv et de Riad, comme on a pu le déplorer avec la Syrie, François Hollande en porte flingue d’OBAMA a non seulement affaibli la France sur le plan Diplomatique comme on a pu l’observer avec l’affaire, Syrienne et Iranienne, mais également avec la farce diplomatique concernant l'affaire Ukrainienne, où la France a été superbement ignorée et méprisée dans la recherche par les Russes les Américains, Britanniques, Anglais et Allemands d'une solution de sortie de crise, avec en filigrane les impacts économiques désatreux que cela suppose pour notre pays...

Ayant pour objectif, en bon petit soldat des Américains, de vouloir intervenir militairement en Syrie pour ensuite ‘’guerroyer’’ avec l’Iran tout en affaiblissant les Russes, aujourd’hui c’est les USA avec OBAMA qui récupère la ‘’manne’ commerciale avec l’IRAN, dont les relations sont peu à peu au beau fixe et la France, pendant ce temps, compte ses demandeurs d’emplois qui ne cessent d’augmenter…Là au moins HOLLANDE a réussi son pari de la croissance…Du chômage !...

Un exemple avec Peugeot et l’Iran (certes pas très écolo, s’agissant de voitures) : Présent en Iran depuis l'époque du shah, Peugeot faisait de très bonnes affaires au pays des mollahs. Avec 455 000 véhicules écoulés en 2011, la République islamique représentait, derrière la France, le deuxième marché dans le monde pour la marque au lion. Or, cette idylle a été contrariée par les sanctions internationales et européennes sur le programme nucléaire controversé de l'Iran. Le plan de suppression de 8 000 postes et de la fermeture de l'usine d'Aulnay-sous-Bois, est du a l'arrêt des activités du groupe en Iran qui l'a plombé, d’ailleurs le délégué CGT du site n’avait cesser de dénoncer...

Aujourd’hui, avec le nouveau Gouvernement Iranien et le réchauffement des relations avec les USA, John KERRY le chef de la diplomatie Américaine a même menacé les entreprises françaises qui s’aviseraient de commercer avec l’Iran. « Si les Français peuvent envoyer des hommes d'affaires en Iran, a-t-il déclaré sur CNN, ils ne peuvent pas violer les sanctions. Ils seront punis s'ils le font et ils le savent ». Un comble, Or à la suite de l'accord intérimaire conclu en novembre 2013 entre l'Iran et le groupe « 5+1 » (États-Unis, Chine, Russie, France, Royaume-Uni et Allemagne) sur le programme nucléaire iranien, une partie des sanctions internationales a été levée. Le commerce de pétrole brut, de gaz et de produits raffinés iraniens reste sous embargo des États-Unis et de l'Europe, mais certains avoirs gelés ont été débloqués et certains échanges autorisés. Mais soyons rassurés, le belliqueux BHL, comme la corde soutient le pendu, en émissaire particulier de François Hollande veille sur les intérêts de la France…

Sur le plan institutionnel dérive de la démocratie

La France souffre de plus en plus d’une rupture de confiance entre la population et ses ‘’élites politique’’ les taux d’abstention qui ne cesse de progresser, ainsi que les votes nuls et de rejet en témoignent.

Les raisons sont multiples : Par exemple, avec le cumul des mandats, là encore, la France est le mauvais élève de l’Europe et la loi qui va limiter le cumul des mandats ne s’appliquera qu’à compter du 31 mars 2017(http://www.lesechos.fr/economie-politique/politique/actu/0203315479770-le-conseil-constitutionnel-valide-l-interdiction-du-cumul-des-mandats-650294.php), il sera donc interdit d’avoir un mandat de député, sénateur ou député européen et d’être en même temps maire d’une ville ou président d’une intercommunalité, d’un conseil général ou régional. Si cela va dans le bon sens, nous sommes toutefois loin du compte, car tant que nous n’interdirons pas totalement tout cumul de mandat, en limiter la durée à 5 ans et pas plus de deux fois l’exercice du même mandat au cours d’une vie publique, la politique Française souffrira d’un déficit de confiance des citoyens.

Une Constitution avec mode de scrutin et un système Présidentiel qui fait de la France l’un des pays les moins démocratique d’Europe, alors que des dispositions devraient être prises pour rénover en profondeur la démocratie Française (http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/requiem-pour-la-reforme-131421) ce ne sont que quelques ‘’réformettes’’ qui sont prises de temps à autre, sans toutefois produire les effets espérés et qui éloignent toujours plus les citoyens de la chose publique…

Un mille feuilles où s’enchevêtrent des compétences que le citoyen est incapable de disséquer, ce qui supposerait une simplification et une réduction de ces différentes strates. La France est le pays qui compte le plus de communes en Europe, avec 36 783 communes pour 65 millions d’habitants. La France possède, à elle seule, près de 40% des communes de l’Union européenne. A titre de comparaison, l’Allemagne 8414 (81,5 millions d’habitants) et l’Italie 8101 (61 millions d’habitants). Plus de 31 500 communes ont moins de 2000 habitants (communes dîtes rurales), dont 3608 en ont moins de 100, quand 255 en ont plus de 30 000, 11 dépassent les 200 000 habitants… Des regroupements ont bien été réalisés, mais cela reste marginal et Lors de la dernière décennie, la tendance était plutôt à la ‘’défusion’’. Nous avons actuellement 101 Départements, 22 Régions quelques milliers d’intercommunalités, sans compter les syndicats intercommunaux etc. et aujourd’hui des métropoles urbaines.

L’intercommunalité (ce qui suppose un regroupement des communes, dont le nombre pourrait être réduit des deux tiers) les métropoles urbaines et la région suffisent amplement. Ce qui veut dire que l’on a plus besoin du département en tant que collectivité locale. A maintenir toutefois en tant que district administratif de l’état avec un Préfet comme avant 1800. en 2011, le budget de fonctionnement des 101 Départements Français a coûté (hors gestion active de la dette 55, 935 milliards d’euros (Source Département des études et des statistiques locales de la Direction générale des collectivités locales) dont 11, 451 milliards d’euros en charge de personnel. Une répartition des activités entre la Région et l’intercommunalité conduirait à une économie substantielle de plusieurs milliards d’euros par an.

Alors qu’il faut construire une réelle gouvernance de l’Europe avec une vraie Constitution (non un traité constitutionnel), la France n’a plus besoin d’un système Bicaméral. Par ailleurs, on peut noter que 75% des lois sont dictées par l’Europe, ce qui signifie qu’en France, la suppression du Sénat ne poserait aucun problème sur le plan législatif. Cette assemblée du 19° siècle est désormais obsolète. A noter qu’un sénateur coûte près d'un million d'euros aux contribuables ce qui revient à 350 millions d'euros par an pour le budget du Sénat qui gère par ailleurs 1, 5 milliards d'euros.

Pour conclure : Les électeurs sont surtout désenchantés à cause des promesses non tenues et désormais ils ne cessent de douter fortement de celles qui leur sont faites, surtout quand elles sont fondées sur des perspectives de lendemains heureux grâce ‘’à la croissance retrouvée’’ version François HOLLANDE… Et comme on peut les comprendre !... Ils en ont également assez d'une classe politique, à l’instar de l’Union Européenne qui paraît de plus en plus lointaine et rend de moins en moins de comptes, alors même qu'elle devient plus envahissante que jamais. Si les leaders politiques ne parviennent pas à retrouver le contact avec leurs citoyens, le succès de Marine Le PEN et du FN ne sera qu'un début.


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