Aux origines de notre Histoire :... Alésia, Bibracte, Gergovie, Taisey

par Emile Mourey
mardi 13 décembre 2022

I. ALESIA : station sur les voies de l'étain.

52 avant J.C. : « Si j’ai fait cette guerre, ce n’est pas par ambition personnelle mais pour la liberté de tous. Puisqu’il faut céder à la fortune, je me livre à vous. Tuez-moi ou livrez-moi vivant aux Romains ! Puissent-ils se satisfaire de mon sacrifice ! » (Vercingétorix à Alésia, DBG VII 89, traduction E. Mourey).

Comme je l'ai expliqué dans mes articles, Alise-Sainte-Reine était une station sur les voies de l'étain, d'où son nom d'Alésia, évoquant celui que portait Chypre à cette époque : Alashiya ; une station qui offrait l'hébergement et les bains chauds aux voyageurs qui y faisaient étape...

Question : a-t-on retrouvé ces bains chauds dans les ruines mises au jour ? La réponse est : oui ! La déclamation solennelle de Vercingétorix ne s'est donc pas faite devant des Gaulois assis sur des bottes de paille mais sur les gradins en pierre d'un théâtre d'Alésia déjà existant d'avant la venue des Romains. 

Lors du siège de Bourges, Vercingétorix s'était justifié par une autre proclamation : "Je ferai de toute la Gaule un seul conseil (de gouvernement) dont personne au monde ne pourra contester les décisions dès lors qu’elles auront été prises dans une volonté commune" (DBG VII, 29, traduction E. Mourey).

Bourges, antique Avaricum, une ville aux impressionnantes murailles de pierrres cimentées"gauloises" avec des tours contre lesquelles César a dressé une rampe jusqu'à 23 mètres de haut. Rien à voir avec les fragiles reconstitutions de "murs gaulois" en pierres assemblées du mont Beuvray !

II. BAVAY, BAGACUM NERVIORUM.

Dans les fabuleuses ruines mises au jour à Bavay, on ne veut voir que du gallo-romain qui se serait construit sur terrain vierge au temps des empereurs romains. Affirmation sans aucune preuve ! Comme je l'ai expliqué dans un récent article, la bataille a bien eu lieu sur l'Ecaillon. 60 000 combattants nerviens qui auraient défendu une ville gauloise qui n'existait pas encore ! Absurde ! La cité gauloise est donc forcément dans les importants vestiges mises au jour. .. vestiges grandioses d'avant la guerre des Gaules.

III. L'EUROPE, LA GAULE... bien avant l'arrivée des Romains.

Le mont Atlas... est étroit et rond de tous côtés... mais si haut, qu’il est, dit-on, impossible d’en voir le sommet à cause des nuages dont il est toujours couvert l’été comme l’hiver. Les habitants du pays disent que c’est une colonne du ciel. Ils ont pris de cette montagne le nom d’Atlantes (côté "Afrique" mais aussi côté "Europe"), (Herodote, vers 450 av J.C.).

Platon (+ 346-347 av. JC) écrit que l'île Atlantide se trouvait "πρό στόματος", expression qu'on a traduite par "avant le détroit". C'est ainsi qu'on est allé chercher l'île perdue jusque dans les Amériques... Grave erreur ! Le mot grec "πρό" ne peut avoir qu'un sens temporel et en aucun cas un sens de lieu ; exemple : "προ μεσημβρίας", l'avant-midi ou avant la peste. Il faut donc lire "avant qu'existe le détroit". Une île "Atlantide" qui, selon Platon, étendait sa puissance sur la Libye (l'Afrique d'alors) ? Ce ne peut être que le continent européen... la Gaule.

Platon ajoute : Avec toutes ces richesses qu’ils tiraient de la terre, les habitants de l'Atlantide construisirent les temples, les palais des rois, les ports, les chantiers maritimes, et ils embellirent tout le reste du pays dans l’ordre que je vais dire... (extrait du Critias écrit en 358 avant J.C.)... L'Atlantide, c'est la Gaule, bien avant la conquête romaine, une Gaule en pleine activité !

Diodore de Sicile, s'inspirant d'auteurs anciens, évoque les combats entre les amazones d'Afrique (les Berbères) et les Gorgones (de Gergovie), mais aussi des combats entre les Gorgones... de Gergovie et les Atlantes de Bibracte (?)... bien avant qu'on parle des Romains.

Il ajoute : Les Gorgones, s'étant relevées après leur fuite, furent attaquées encore une fois par Persée fils de Jupiter ; Méduse était alors leur reine. Finalement, cette nation, les Gorgones, et celle des Amazones furent détruites (?) l'une et l'autre par Hercule, lorsqu'étant passé dans l'Occident ...

IV. GERGOVIE...attaquée par Persée !!!

Un pithos de Thèbes témoigne. Voyez ci-contre le plateau allongé de la Serre, forme de salamandre crachée par les treize volcans d'Auvergne. Crachant le feu des enfers, la tête de la salamandre se redresse dans la cité prestigieuse de Gergovie entourée de ses remparts : Le Crest. Elle crache le feu contre l'adversaire du dehors qui oserait s'attaquer aux retranchements. Comparez mon croquis à la salamandre représentée à droite, dans le coin haut du pithos ci-dessous.

La légende du Louvre dit ceci : Persée (à gauche) portant un chapeau et des bottes ailées, avec la kibisis sur l'épaule, détourne le regard pendant qu'il tue Méduse, représentée ici comme un centaure femelle. Détail d'un pithos orientalisant à reliefs. Date vers 660 av. J.-C. Technique/matériaux terre cuite. Origine : Thèbes, Boétie.

En - 660, environ 300 ans avant Platon, nous sommes au temps de son Atlantide. La Gorgone, Gorgona, c'est Gergovia. Cette tête de Gorgone est celle que les guerriers arvernes portaient sur leurs boucliers (les guerriers celtes/éduens avaient la tête du lion comme emblème). Cette tête de Méduse, autre nom, pétrifiait l'adversaire imprudent qui osait la regarder. La tête de la Méduse, ici représentée, correspond à la forteresse qui se dresse sur l'éperon du Crest, la croupe de l'animal au plateau allongé de La Serre. La pointe de l'épée est dirigée vers l'endroit le plus favorable à une attaque, l'endroit sensible, celui que César a choisi pour attaquer beaucoup plus tard. Cette image nous révèle également la tenue d'une femme de Gergovie, une robe de laine tissée qu'il faut imaginer de couleur pourpre, la couleur royale des Phéniciens. Remarquez enfin, en haut et à droite, la salamandre arverne, indication et preuve irréfutable. 

Autre précieux témoignage, je cite : sur le col d'une amphore funéraire attique à figures noires, Héraclès affronte le centaure Nessos — leurs noms sont inscrits. Trouvée dans une tombe de la rue du Pirée, à Athènes. Par le Peintre de Nessos (vase éponyme), vers 620-610 a. C. J. D. Beazley, Paralipomena, 2, 6.

                 

                    AVITACUS, LE VIACUS D'AVITUS

 Ma remise en question des origines de notre Histoire ne date pas d'aujurd'hui. Face à une communauté scientifique imbue d'elle-même et hostile, et à une presse de même, mes ouvrages publiés à mes frais n'ont reçu, sauf exception, aucun soutien médiatique. Le livre et les thèses outrageusement pro-romaines d'un professeur au Collège de France se sont imposées : Vercingétorix ? Heureusement qu'il perdit, sans cela, nous ne serions pas ce que nous sommes ? Nous sommes en pleine absurdité.

Parce qu'étymologiquement Avitacus aurait pu donner Aydat (le viacus d'Avitus), parce que Sidoïne Apollinaire a écrit que la villa de son beau-père, l'empereur Avitus, avait vue sur un lac, c'est ainsi que s'écrit l'Histoire.

Avitacus n'est pas Aydat, c'est Gergovie.

Pour un militaire qui croit à la permanence des points forts du terrain, c'est une évidence : simple question du niveau des "cahiers du capitaine". La description que donne Sidoïne de la "villa", c'est la description de Gergovie, avec ses imposantes murailles, ses portes, ses chemins de ronde, son lac disparu, son palais, ses bains chauds et froids. etc...... une description qui s'accorde avec celle que les explorateurs antiques ont rapportée par brides et dont Platon s'est inspirée pour écrire son Atlantide...

Le dieu fit jaillir de la terre deux sources, l'une qui répandait une eau chaude, l'autre une eau froide... Les deux sources, l'une chaude, l'autre froide, ne tarissaient point...on avait laissé des bassins découverts, d'autres étaient fermés pour les bains chauds qu'on prend en hiver : il y en avait pour les rois, pour les particuliers et pour les femmes ; d'autres étaient réservés aux chevaux et aux bêtes de somme. Et tous étaient ornés d'une manière convenable. L'eau sortait de ces bassins pour se rendre au bois sacré de Neptune, où elle arrosait des arbres de toute espèce,

Gergovie, c'est Avitacus, c'est Le Crest, voyez le dessin qu'a fait du Crest le héraut d'armes Guillaume Revel 

Voulant clore la colline que Clito habitait, Neptune (Poséïdon) la creuse alentour, et forme des enceintes d'eau et de terre alternativement plus grandes et plus petites, qui se repliaient les unes autour des autres...

On recouvrit d'un enduit de cuivre le mur de l'enceinte extérieure, celui de l'enceinte intérieure fut revêtu d'étain fondu, celui qui entourait la citadelle fut recouvert d'orichalque qui avait l'éclat du feu. (Il ne s'agit peut-être que de nuances de couleur sous un soleil éclatant).

                   

Emile Mourey, Chalon-sur-Saône, le 12 décembre 2022

 (à suivre)


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