Avalanche mortelle dans les sondages
par Grégoire Duhamel
mardi 25 septembre 2012
Ça dévisse...


La cote de François Hollande est chahutée par les sondages. Le chef de l'État a perdu 11 points en un mois dans le dernier baromètre Ifop publié dimanche dans le JDD. Avec 43 % de satisfaits et 56 % de mécontents, il devient le chef de l’état le moins populaire de toute la Vème république en moins de 6 mois. Plus inquiétant encore : le candidat du “changement c’est maintenant” baisse nettement chez ses propres alliés : chez les Verts (- 19), au Front de gauche (- 15) et chez les sympathisants PS (- 6), alors que son électorat commence à comprendre qu'il est un social-démocrate classique, qui ne s’opposera pas frontalement ni à Bruxelles, ni à Goldman Sachs, ni aux plans de licenciements qu’il ne peut du reste empêcher. Il s'agit de l'une des chutes les plus spectaculaires jamais observée. Seuls Jacques Chirac, après le référendum européen de 2005, et le général de Gaulle, après la guerre d'Algérie, avaient chuté d'autant (12 points) en un mois, selon les données du baromètre Ifop-JDD.
Le chef de l'État a commis une erreur factuelle (longues vacances en pleine crise) et subi une averse non prévue par la météo (l’affaire du tweet révélant une gestion plutôt mal maîtrisée de sa volcanique compagne). Ceci ne suffit pas à expliquer une telle chute de popularité. Les décisions impopulaires, comme les hausses d'impôts ou les avantages perdus (heures supplémentaires) ont plus probablement fortement déplu aux Français. En outre, le torchon brûle entre le PS et les Verts sur le traité européen et on attend fébrilement la réaction de Cécile Duflot à la fronde ouverte entamée par son parti ce WE sur ce sujet. Mais ceci n’est pas tout : le droit de vote des étrangers suscite la grogne à peine déguisée des élus PS, qui sur le terrain constatent un net rejet de la mesure par les classes populaires qu’ils sont censés défendre.
Pour le moment, les débuts de François Hollande semblent peu enthousiasmants, ce que traduisent les sondages. Le tour de passe-passe consistant à détourner l’attention en cette rentrée par une mesure absolument non urgente (le mariage homosexuel) n’a pas véritablement fonctionné, et la signature d’un traité européen à peine remanié par de vagues promesses sur la croissance ne leurre pas non plus l’aile gauche de son électorat.
Bref, la marge est étroite pour François Hollande, coincé entre une droite qui reste vivace (et a perdu de peu aux présidentielles, finalement) et une gauche qui affiche publiquement sa déception. Les surnoms méprisants qu’il avait récolté de la part de ses propres amis quand il dirigeait le PS vont ils ressurgir ? Ce n’est plus impossible.