Baccalauréat : des consignes données aux professeurs pour « gonfler » les notes...

par rosemar
mercredi 19 juin 2013

Dans l'académie d'Orléans-Tours, les professeurs de français ont été instamment priés d'appliquer un nouveau barême pour l'épreuve orale anticipée du baccalauréat : afin d'améliorer les résultats de leurs élèves, ils devront noter leur prestation sur 24 au lieu de 20...

On peut imaginer le tollé qu'ont suscité une telle décision et de telles consignes qui introduisent forcément une inégalité entre les notations des différentes académies.

Comment expliquer de telles pressions sur les enseignants ? En fait, c'est en raison des mauvais résultats de leurs élèves au bac 2012 que les professeurs de lettres de l’académie d’Orléans-Tours sont appelés à surnoter l’édition 2013… 

« Vous allez devoir faire preuve de davantage d’indulgence pour le bac 2013 » et votre « attitude de notation est négative » leur a t-on affirmé...

Lors d’une réunion, quelques enseignants « coordonnateurs » du bac ont été invités à consulter des tableaux démontrant que certains professeurs notent en dessous de la moyenne nationale, voire académique : « La différence peut être de deux points, cinq points. » Voilà des exemples à ne pas suivre ! Et les enseignants ont été menacés d'une inspection s'ils ne suivaient pas les consignes qui leur étaient données et s'ils ne pratiquaient pas une évaluation "positive" !

L’oral de français devra être être noté sur vingt-quatre points, découpés en « compétences » : il faut compter deux points pour la « lecture » et la « compréhension » du texte, quatre points pour la « capacité à mettre les éléments en relation et à réagir avec pertinence », quatre autres points pour « le niveau de langue orale » et les « qualités de conviction » etc.

On comprend la colère légitime des professeurs : c'est une façon de dénier leur travail, leur sérieux, leurs compétences à juger des qualités d'un élève. C'est une façon aussi de truquer et de fausser les résultats du baccalauréat.

Il peut paraître généreux de vouloir accorder aux élèves de bonnes notes mais n'est ce pas aussi leur donner l'illusion de capacités qu'ils ne maîtrisent pas ? Certains risquent de se retrouver sur les bancs des universités complètement désorientés et incapables d'y pousuivre des études.

Les correcteurs devront même remplir deux fiches de barème : l’une, officielle et nationale, sur 20, traduction de la deuxième, officieuse, émanant de l’inspection régionale, sur 24 !

Les professeurs se sont insurgés contre de telles pratiques contraires à la morale car elles introduisent forcément des inégalités dans un examen national...

De plus, les enseignants ne peuvent que se sentir complètement déconsidérés par de telles intimidations à leur encontre... Doivent-ils juger les compétences des élèves ou suivre les ordres des rectorats ? Doivent-ils exercer leur métier avec justice et équité ou se livrer à des bricolages ?

Source : Le Figaro


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