Bachar, Poutine, Mélenchon, uniques objets de leur ressentiment
par Elliot
dimanche 21 février 2016
Hier samedi soir chez Ruquier à ONPC Mélenchon a essuyé les tirs en rafale des deux chroniqueurs de service où la mauvaise foi virait parfois en chasse à l'homme...
Face à deux chroniqueurs censés avoir préparé leur émission mais qui se bornaient en fait à ressasser les lieux communs de la propagande occidentale sur le méchant Bachar El Assad massacrant son peuple, Mélenchon a essuyé un tir nourri de flèches dont la pointe était trempée dans le fiel des haines recuites.
On a eu droit à l'étalage d'une agressivité de roquets, ratiocineurs d'autant plus aboyeurs que leur connaissance du sujet se limitait à répéter différentes variations sur le même thème officiel bien implanté dans les médias où il a valeur de vérité révélée.
Sans qu'il y ait jamais eu de leur côté la moindre tentative d'analyse des événements.
C'est donc une chose entendue ! Il y a quatre ans, le bon peuple de la région d'Alep s'est senti par génération spontanée une grande appétence pour la démocratie, surtout quand elle se manifeste par le délitement de l'état et le triomphe du chaos ( la mythologie n'est jamais bien loin qui fit naître Gaïa, la déesse terre, du chaos ) .
Sont par conséquents d'infâmes complotistes ceux qui suspectent des interventions souterraines d'officines spécialisées dans la déstabilisation d'états qui n'ont pas l'heur de se couler dans le moule de la complaisance aux intérêts géopolitiques de ceux qui voudraient bien les asservir – en tout bien, toute démocratie, ça va de soi.
Je ne sais si l'éclairage géopolitique donné par Mélenchon des causes du conflit seront validées un jour par les faits mais elles ont l'avantage d'être rationnelles, de laisser de côté les approximations de nos deux duettistes et de faire un sort aux élucubrations sémito-humanistes de notre grand philosophe médiatique, le Jonas mythomane qui a avalé sa baleine.
La cécité de nos rhéteurs s'appuie sur leur inculture historique : oublié Mossadegh, renversé en Iran dans les années 50 parce qu'il voulait s'opposer à la main mise des majors américains sur les richesses minérales du pays, oubliées les calamiteuses interventions en Irak où le seul souci fut à l'époque de préserver le contrôle des ressources du pays.
Il est d'ailleurs symptomatique que les USA – redevenus pour un temps autosuffisants dans le domaine énergétique – lèvent maintenant un peu le pied au Moyen-Orient, prélude qui sait ? à l'abandon des Français, Anglais et tutti quanti qui se sont précipités dans la pétaudière, appelés par on ne sait quel Dieu vengeur pour procéder à des bombardements dont la précision épargne miraculeusement les civils et l'imprécision préserve l'état islamique.
Ah, la technologie de l'Occident ! droit de l'hommiste, démocratique, miséricordieuse, qui ne laisse plus à Dieu le soin de reconnaître les siens mais qui discrimine et qui permet de mettre au débit du gouvernement syrien les centaines de milliers de morts de ce conflit.
Il est donc interdit de penser que Bachar El Assad serait un moindre mal ! Que nenni, c'est le mal absolu et Poutine, son protecteur, un remède pire que le mal !
Daech financé par d'obscurs réseaux – qui ne doivent pas être inconnus de nos services de renseignements - a sans doute eu le tort de se prendre au sérieux, de se retrouver submergé par sa propre logorrhée verbeuse et de se laisser emporter par la fièvre d'une mégalomanie messianique alors qu'il aurait pu se contenter à la satisfaction générale d'entraver la réémergence de l'Iran en tant que puissance régionale : c'était tout de même pour ça qu'ils étaient payés, ces zombies, sacredieu !
La créature a échappé à ses concepteurs et pire elle frappe maintenant sur le sol des apprentis sorciers.
Mais tout de même, on a beau avoir contribué à mettre le bordel, sus à Poutine qui fait le ménage !
On passera par charité sur les moments du débat qui concernaient la politique intérieure : il a été reproché en somme à Mélenchon de faire de la politique, ben oui !
Il lui a même été suggéré de se transformer en statue du commandeur pérorant dans le vide.
Le procès qui lui fut fait était tellement absurde qu'on peut se demander si Moix et Salamé ne jouaient pas une nouvelle version de l'avocat du diable.