Balkany et Sarkozy - Bis repetita placent

par gruni
vendredi 17 mai 2019

Nicolas Sarkozy déjà sanctionné en 2013 par le Conseil constitutionnel pour dépassement de ses dépenses de campagne, espérait et ça se comprend, ne pas être jugé une seconde fois pour la même affaire en se basant sur le fameux principe "Non bis in idem.

Telle une anguille, l'ancien chef de l’Etat, pour tenter d'échapper à un juge rouge qui ne veut pas lâcher le morceau, avait donc soulevé une question prioritaire de constitutionnalité (QPC).

Seulement, l'ancien président semble négliger les larmes de Jérômes Lavrilleux qui avaient ému la France entière, enfin presque, au printemps 2014. En révélant un système digne d'une bande spécialisée dans les fausses factures. Une véritable escroquerie organisée dans le but de masquer l’emballement des dépenses engagées pour de pompeux meetings organisés par Bygmalion pour Sarkozy.

Il se trouve que le Conseil constitutionnel vient de rejeter ce vendredi le recours déposé par l'ex président de la République. Sarkozy pourrait donc être poursuivi pénalement avec 13 autres personnes dont Bastien Millot, ancien dirigeant de la société Bygmalion et Jérôme Lavrilleux. 

Les citoyens qui doutent souvent de tout en ces temps troubles où la parole politique ne vaut plus grand-chose, apprécieront certainement, même si les affaires ne sont pas semblables, que la justice passe même pour les élus de la République. Après Balkany devant le tribunal, c'est le tour de Sarkozy. "Bis repetita placent".

En ce qui concerne Sarkozy, selon le juge Tournaire...

« plus que quiconque, M. Sarkozy était supposé connaître, respecter et faire appliquer par ses équipes les dispositions légales » en ­matière de financement de campagne. « L’autorité de Nicolas Sar­kozy, son expérience politique et l’enjeu que représentait pour lui sa nouvelle candidature à la magistrature suprême rendent peu crédible l’hypothèse d’un candidat déconnecté de sa campagne, laissant ses équipes ou son parti et ses dirigeants agir en dehors de lui et décider de tout à sa place »

 "Nicolas Sarkozy a incontestablement bénéficié des fraudes révélées par l’enquête, qui lui ont permis de disposer, lors de sa campagne de 2012, de moyens bien supérieurs à ce que la loi au­torisait (…).

Toutefois, l’enquête n’a pas ­établi qu’il les avait ordonnées, ni qu’il y avait participé, ni même qu’il en avait été informé"

Donc, Sarkozy pourrait être reconnu responsable mais pas coupable ? Et s'en tirer encore une fois presque indemne, sauf rebondissement extraordinaire et dénonciation d'un des accusés pendant le procès, qui prétendrait que Nicolas Sarkozy savait tout ce qui se passait en coulisse. Bien sûr, ce n'est qu'une simple hypothèse et des gens de droite pourraient même imaginer y voir un véritable acharnement contre l'ex président. Mais pourquoi donc s'acharner contre lui, puisque Sarkozy n'a plus de responsabilités politiques ? Et pendant ce temps-là tout va bien pour le président normal ; vous voyez bien que finalement il y a quand même une justice.

 


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