Bayrou président (2) - Une France solide et solidaire

par Taverne
mardi 20 mars 2012

C’est l’histoire de trois petits cochons. L’un d’entre eux, le plus sage, le plus prudent, veut investir dans des fondations solides. Il veut construire pour notre maison une charpente et une porte à l’abri de toute épreuve et pouvant, surtout, résister au souffle du Grand Méchant Loup (la crise économique et financière). Il prend le temps qu’il faut. Il travaille sans répit. Sa devise « gouverner, c’est prévoir ».

Les deux autres petits cochons font les malins. Ils ne cessent de pavoiser en déclarant à qui veut les entendre qu’ils n’ont pas peur du loup et que, ma foi, une construction assez sommaire fera bien l’affaire pour nous mettre à l’abri des assauts de ce ridicule prédateur. D’autant plus qu’ils ne cessent de gonfler leurs muscles devant les demoiselles, chacun disant « qu’il vienne le loup ! Je saurai comment le recevoir ! » Une surenchère de vantardise et d’inconscience les mène à des mises en scène spectaculaires de leur courage et de leur détermination. On ne voit qu’eux à la télé et dans les journaux. Ils s’invectivent et se défient par médias interposés. Pendant ce temps, le troisième petit cochon continue de bâtir patiemment sa forteresse…

Une France solide plutôt qu’une France forte, pense le troisième petit cochon. Car il se dit que les muscles et les incantations ne suffiront pas à repousser les assauts du loup qui a de grandes dents pointues et un souffle effrayant. Les deux autres se moquent de lui ouvertement. « Pourquoi perds-tu ton temps ainsi ? », dit le cochon hollandais. Et il promet du travail pour tous. En vérité, il aurait bien voulu construire, lui aussi, une maison solide, mais il ne trouve pas deux architectes dans son clan capables de se mettre d’accord sur les plans. Le cochon hongrois a peur de se retrouver en prison pour cause d’exactions commises lors sa campagne électorale. Alors, il fait feu de tout bois. Du coup, il n’a plus de bois pour bâtir ne serait-ce qu’une palissade pour se protéger du loup. Il se dit que les électeurs sont des idiots puisqu’ils ont cru à ses promesses une première fois. Alors pourquoi se gêner ? Promettons, promettons toujours plus ! Quant au loup, il s’en fiche, il sait qu’il pourra se réfugier chez ses amis les riches quand la bête viendra terroriser les villes et les campagnes. Alors…

Une certaine solidarité spontanée s’est créée autour du troisième petit cochon. Ils sont de plus en plus nombreux à se rallier à lui car beaucoup se méfient des mensonges et des promesses des deux autres cochons et viennent donc prêter main forte pour ériger la maison qui résistera au péril désormais imminent. Pourtant, la plupart de ceux qui aident le cochon prudent et courageux se déclarent indécis pour leur vote et disent même préférer voter pour l’un des deux autres candidats à la Cochonnerie suprême. Attirés par les chants des sirènes, ils pourraient laisser tomber les travaux en cours pour aller danser avec les deux autres cochons qui paraissent bien s’amuser.

La suite ? Cela dépendra de ce qu’ils choisiront…


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