Brachay (52), le village des pestiférés qui votent mal aux élections
par Beauceron
mercredi 7 septembre 2016
Comme pour le village d'Astérix, tout réside dans la potion magique. Brachay, petit patelin de quelques dizaines d'âmes perdu dans la Haute-Marne, a eu l'honneur de recevoir Marine Le Pen pour son discours de rentrée. Un choix ciblé, puisque les locaux votent pour le FN à hauteur de 90%... Une révolte compréhensible dans le contexte actuel et surtout compte-tenu des difficultés économiques de ce coin de France.
Donc, la potion magique de Brachay, c'est la politique avec le FN considéré comme un rempart face au danger. Pas de bandes de jeunes, de voitures brûlées, de trafics ou d'islamisme dans le coin. Pas de mosquée salafiste, mais une petite église au centre du village. Tout cela sent le bon vieux temps de la France rurale, de ces cultivateurs qui vivaient en auto-suffisance et que l'union européenne a fait disparaitre du paysage.
Mais si Brachay ne craint pas la délinquance et les attentats, d'autres vides se font sentir. Il n'y a plus de services publics, de bureau de poste, de transports en commun. Pour faire ses courses, au moins dix kilomètres de trajet sont nécessaires pour atteindre le supermarché le plus proche. Il n'y a rien pour les jeunes, hormis une école fondue dans un regroupement pédagogique avec classes multi-niveaux. Pas de médiathèque ni de cinéma, sans parler de la pénurie de médecins... Bref, le revers de la médaille. Brachay reste à l'abri des maux urbains mais subit ceux de la désertification des campagnes : il y en a, du coup, des raisons pour "mal" voter aux élections.
Assez d'hypocrisie. Seuls les bobos les plus bornés pourraient reprocher les pulsions communautaires de ces villageois, qui doivent halluciner quand ils se rendent en région parisienne ou simplement dans les grandes villes. Il est facile de stigmatiser les gens, surtout quand ils sont honnêtes, inversion des valeurs à la française oblige.
La presse bien-pensante accordera toutes les circonstances atténuantes aux voyous urbains : baratin sur les discriminations, "racisme" et autres âneries justifieront émeutes voire extrêmisme religieux. Et pourtant, comme dirait Aznavour, comparez Bobigny avec Brachay. Dans la première, il y a des centres commerciaux, des médecins, un cinéma, une médiathèque et le métro. Pour la seconde, c'est le néant ; du coup, qui sont les discriminés ? Ah oui, il y a le chômage... Là-aussi, où a-t-on le plus de chance de trouver un petit boulot, dans les hypermarchés de Boboche ou dans les champs brachéens ?
On comprend mieux le ras-le-bol de nos "paysans". Surtout quand ce sont eux qui encaissent le "racisme" à deux balles. Souvenez-vous du beauf de Cabu, des Deschiens et autres caricatures du "franchouillard" qui ne fait que protéger son cadre de vie et ses habitudes. Etre rural, catholique, hétérosexuel et boire du vin, cela gratte les biens-pensants...
A défaut de pouvoir déporter en Sibérie ces "conservateurs" comme au temps du stalinisme, nos moralisateurs du 5è arrondissement parisien doivent se contenter de railler ces mauvais citoyens, pestiférés de la mondialisation. Pourtant, ils ne cherchent à imposer leur mode de vie mais à le préserver. Pourquoi, par exemple, accueilleraient-ils des migrants islamistes alors qu'ils ont déjà leurs problèmes et des traditions que ne partagent pas les primo-arrivants ? Où est passé le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes ?
En conclusion, reconnaissons au moins un atout à Brachay : ce village restera préservé aussi bien des conséquences du multi-culturalisme que de la présence des raseurs de la gauche bobo. Ce n'est pas demain qu'un journaliste de Libé ira s'installer par là-bas. Deux raisons qui peuvent pousser un brave citoyen a acquérir une maison en Haute-Marne, où les prix de l'immobilier sont parmi les plus bas. Certes, il faut avoir une activité professionnelle, être en bonne santé et posséder une voiture fiable pour s'y enraciner. Et pourquoi pas, après tout, à présent que le web passe partout. L'auteur de l'article, qui a quitté Paris pour la Beauce n'est pas prêt de refaire le chemin inverse... Le calme et la tranquillité n'ont pas de prix, c'est le message que Brachay veut aussi nous transmettre...