Brexit : petit pas pour la GB, grand pas pour la France !

par Christophe Bugeau
vendredi 24 juin 2016

Les anglais ont rompu les amarres avec le vieux continent, mais ce qui pour l’Union Européenne est une révolution n’est pour eux qu’un soubresaut dans une longue histoire : la Grande-Bretagne a conservé de nombreux « passe-droit » en Europe : une ristourne sur le financement de l’Union Européenne, sa propre monnaie et elle ne fait pas partie de l’Espace Schengen. La sortie est donc une grande victoire mais n’est pas une révolution. Mais pour la construction de l’Europe Fédérale, cela remet bien en cause le processus, l’impensable s’est produit ! Et cela c’est en soi une révolution pour les autres nations européennes, les fédéralistes européens ne sont pas au bout de leurs peines !

En effet, il y a fort à parier que ce référendum ne sera pas le dernier, tout simplement parce qu’on ne peut mélanger l’eau et le feu : la Grande-Bretagne n’est pas l’Espagne et l’Allemagne n’est pas l’Italie. L’on ne peut obliger des peuples aussi différents à se fondre dans une soi-disant nation européenne. Les fédéralistes auront à l’avenir fort à faire avec les indépendantistes qui souhaitent le maintien de l’indépendance de leur Nation (voir http://www.christophebugeau.fr).

On le voit aux résultats de Schengen : l’Allemagne veut des migrants pour compenser son déficit démographique. Les autres pays européens qui se débattent avec le chômage ne veulent pas de nouvelles vagues migratoires. Il en est de même avec l’Euro. La nouvelle politique de faible taux d’intérêt et d’Euro moins fort arrange la plupart des pays européens mais déplaît souverainement à l’Allemagne qui n’approuve pas cette stratégie qui n’est pas conforme à sa vision de l’économie.

Et c’est le principal problème des fédéralistes européens : l’Allemagne et quelques pays satellites s’opposent au reste des pays européens. C’est le principal risque d’explosion de l’Europe. En fait, l’Union Européenne n’est pas viable non seulement parce que le système est trop intégré et ne laisse aucune marge de manœuvre aux uns et aux autres mais aussi parce que les intérêts des états membres divergent de plus en plus !  

Evolution des PIB européens dans la zone Euro en base 100 en 2008 : on remarquera que la Grèce a un petit problème d’effondrement de son niveau de vie, preuve de l’inadaptation de la monnaie unique à son économie. 

http://stats.oecd.org/Index.aspx?QueryName=350&QueryType=View&Lang=fr

 

Ne doutons pas que les anglais vont faire l’objet de fortes pressions : les négociations seront serrées mais elles déboucheront n’en doutons pas ! Les européistes ont pour habitudes d’être forts avec les faibles mais faibles avec les forts. Et les anglais sont désormais en position de force. 

Le fédéralisme n’a donc aucun avenir, soit l’Union Européenne change de forme et d’objectif, ce qui aujourd’hui apparaît comme impossible, soit nous irons vers un éclatement du système ! Ce n’est dans l’intérêt de personne, mais l’Histoire est parfois sans concession pour ceux qui ne veulent pas voir la réalité en face. 


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