Bure - La déchetterie nucléaire sous le tapis de la Meuse
par gruni
lundi 5 mars 2018
Cette fois, pas question pour le gouvernement de laisser s'installer une nouvelle ZAD sur la commune de Bure. Le bois Lejuc qui devrait accueillir les cheminées d’aération des galeries souterraines du projet Cigéo connaît depuis quelques temps une certaine animation. Ce secteur boisé de 221 hectares pourrait dans l'avenir devenir aussi célèbre que le bocage de Notre-Dame-des-Landes. Quant aux Meusiens du secteur, ils n'avaient probablement jamais assisté à un tel déploiement de force le 22 février. 500 gendarmes pour déloger 15 hiboux, c'était du jamais vu. Certes, après l'expulsion il fallait empêcher le retour dans leurs nichoirs des antinucléaires, sans oublier que les autorités voulaient prouver aux citoyens que dans certains cas elles savent montrer leurs muscles pour faire respecter l'Etat de droit.
Idem samedi, avec la mise en place d'un important dispositif de gendarmes mobiles avec en renfort l'indispensable camion lanceur d’eau, pour bloquer l'entrée du bois Lejuc aux 300 manifestants qui avaient "l’ambition de construire, à partir d’éléments en pièces, une vigie (...)".
Résultat de l'opération - Un peu de gaz lacrymogène pour polluer l'air pur du coin, le département de la Meuse étant miraculeusement épargné par la procédure d'alerte aux particules fines, contrairement aux départements de la Meurthe-et-Moselle, Moselle, Bas-Rhin et Haut-Rhin. Encore un "cadeau" de nos amis allemands.
Mais aussi quelques cailloux lancés par les "lanceurs d'alerte" avec jets d'eau en réponse des gendarmes. Heureusement pas une goutte de sang versée, malgré les craintes de la préfecture au sujet de la présence sur le terrain de profils qui n'auraient rien à voir avec l'écologie pacifique. Quelques petites escarmouches écriront les médias. La suite au prochain épisode.
Prétendre que les antinucléaires sont tous des écolos sectaires stupides et bornés, voire des anarchistes casseurs de flics, serait faux et idiot.
Les 92 habitants du village de Bure comme les gens des environs, voire de toute la Région Grand Est, ainsi que des élus locaux, ne voient pas tous d'un mauvais oeil l'arrivée des opposants au projet d'enfouissement des déchets nucléaires nationaux. Mettez-vous un peu à leur place... Pourquoi chez nous, hein ! et pas chez le voisin. Mais c'est très simple à comprendre Mesdames et Messieurs de la Meuse, les "entrailles" de vos terres "sont particulièrement propices au confinement de matières dangereuses, grâce à une couche argileuse imperméable, vieille de plus de 160 millions d’années". N'empêche que la résistance au projet Cigéo s'avère parfaitement légitime et surtout discutable pour des raisons de sécurité...
"les risques pour la santé des populations seraient multiples : accidents de transport, choc ou chute des colis pendant le stockage, défaut du système de ventilation (les déchets nucléaires rejettent des gaz radioactifs). S’ils étaient associés, ces événements pourraient aboutir à des situations catastrophiques comme des explosions ou des incendies !"
Mais, "d'après l’Andra, les installations du Cigéo sont prévues pour être exploitées pendant au moins 100 ans, tout en étant « réversibles », c’est-à-dire suffisamment flexibles pour les adapter au cas où les générations futures trouvent de meilleures solutions pour gérer les déchets nucléaires".
Avec d'un côté l'enfouissement et de l'autre un stockage en surface, où est la meilleure ou moins mauvaise solution ? Que faire avant que nous ne soyons débarrassés à tout jamais des centrales nucléaires, qui sait dans combien d'années. Alors, c'est un débat de spécialistes qui doit-être ouvert à tout le monde, mais surtout pas de référendum. Car vous savez le destin des consultations populaires ; elles finissent sous le tapis !
http://burestop.free.fr/spip/spip.php?article695