Ça a marché !!

par alinea
lundi 24 avril 2017

Les Français ne sont pas des veaux, je vous l’affirme ; certes je connais mieux les veaux que les Français, mais jamais les veaux ne se comporteraient comme ça. Quant aux moutons, les Français sont l’inverse, certes les moutons se rassemblent face au danger pour fuir et, dans leur fuite parfois basculent, mais les Français se réunissent en troupeau pour aller vers le danger.

La Nature n’a jamais généré ce genre de comportement.

On va dire des dégénérés.

Puisque je n’avais pas d’autres sources d’infos, j’ai écouté France Culture ; j’ai compris pourquoi je ne l’écoute plus depuis plus de quatre ans. On entend là, que les Français ont choisi les « hors système » ! Macron en tête, est hors système ; il n’y en a eu que pour lui et, pas une fois, pas un mot une allusion au matraquage médiatique dont il a joui apparemment. Mais le voir mélangé à Le Pen ou Mélenchon dans le sac hors système m’a donné le hoquet.

À nous autres cela paraissait tellement gros que nous ne pouvions imaginer que cela marche si bien.

Nous n’avons plus de concitoyens, mes chers concitoyens, mais des conconsommateurs ; on va les appeler les concons, ça changera des néocons.

Voilà des gens qui ont très bien assimilé le slogan publicitaire : vous le valez bien ( je suis utile) et vous êtes les rois ( je décide de me rendre utile).

Notre pépère Fillon est dans les choux, à l’heure où j’écris ces lignes il est au coude à coude avec Mélenchon ; mais on s’en fout un peu.

Rien ne me faisait, et ne me fait, plus peur que Macron le vide, Macron le creux, Macron le con à leur service. J’espère que l’abstention sera record, pourtant je me doute qu’ils seront nombreux, vaillants, bravaches, généreux, responsables, à voter le con creux pour éviter le « pire ».

La bêtise, l’ignorance, la futilité a gagné les psychés, mais lesquelles ? Comment est-il possible que dans ce pays qui se délabre de jour en jour laissant sur le carreau des millions de gens, il s’en trouve encore un sur quatre pour désirer continuer ? Et puis un sur deux en mai ?

Mélenchon ne s’est pas exprimé, il dit attendre les résultats pour le faire. J’ai bien aimé. Sûr, l’aurait-il fait s’il avait été deuxième, on ne sait pas, on peut imaginer qu’il se serait laissé aller à l’enthousiasme du moment parce qu’on avait rêvé y être face au con creux ou à l’autre hors système mais en rétréci.

Personnellement, je vais laisser faire, cela ne me concerne plus ; la mondialisation, les guerres, CETA TAFTA à tous les coins de rues, nous pourriront la vie car je suis bien convaincue que tous les braves gens referont ce qu’ils ont fait en 2002, en moins exagéré, mais porteront leur honneur à provoquer la destruction de notre pays d’une manière conforme à l’idéologie à la mode.

Mais on pourrait imaginer, que les mêmes revotent pour les mêmes, et que tous les autres s’abstiennent ; sauf les six pour cent de Hamon qui braient aux mêmes nuages, ce qui au final nous donnera gagnant le poulain du pognon.

Mais ça ne changerait rien, sauf pour ceux qui ne se croient pas obligés d’être utiles et qui ont envie de pouvoir se regarder dans la glace, dans six mois dans un an, quand ils se raseront, ou étaleront la crème de jouvence sur leur visage aux traits tirés.

L’avenir est sombre mes amis. Aucun de ces deux là n’apportera d’intelligence aux médias, et le gagnant sera le lest jeté pour que la bulle de l’irréel crève plus vite à l’altitude qu’elle atteindra bientôt.

Plus de retenue, plus de valeurs, plus de recul, plus de pare-fous ; déjà qu’on n’en avait plus, ce sera plus de chez plus.

Bien sûr, pour ma part, j’étais scindée ; je savais bien que ce qu’apportait la FI d’intelligence, de dévouement au commun, d’enthousiasme vers l’avenir, de responsabilisation ne pouvait être majoritaire ; il n’y a pas une personne sur quatre qui, en France, a envie de prendre sa vie en main en se comptant dans les autres, dans le commun ; mais il y en a une sur quatre qui fait n’importe quoi, par ignorance, par bêtise, parce qu’elle a été l’objet d’une manipulation. Et, quand on sort de chez soi et qu’on ouvre les yeux, on a bien conscience que c’est cela la réalité.

Il n’y a finalement pas de surprise, et il ne devrait n’y avoir pas de déception. Une partie de soi sait, une autre espère. Je ne regrette pas d’avoir espéré car je vois mal comment l’on peut vivre revenu de tout. Mais tout cela est insignifiant.

Ce qu’il reste devant nous fait partie de mes espoirs ; une France Insoumise qui se coordonne, ne lâche pas prise, reste éveillée, crée des réseaux, des contacts, des mouvements de désobéissance, de résistance pacifistes et déterminées.

Et je dois vous avouer que cela me plairait, à un niveau personnel, peut-être davantage car j’ai toujours été insoumise, rebelle, mais toujours seule. Alors, me trouver dans un petit coin de commun qui se gère et tend à respirer, serait déjà une réalisation épatante, par ces soutiens rencontrés.

Mais par ailleurs, je sais que le plus urgent ne sera pas fait ; il n’y a que la politique qui puisse impulser des mouvements féconds, efficaces, prendre des décisions qui pourraient interrompre la destruction qui apparaît à tous inéluctable, incontrôlable, alors qu’elle n’est que le fait de l’homme.

Et c’est cette urgence d’agir que n’ont pas vue nombre de mes conconsommateurs, les concons, urgence reportée à jamais peut-être ; la violence, les guerres, les pollutions, les destructions définitives, les accidents graves, personne ne cherchera à les éviter ; si elles sont non sues, elles ne sont pas vues, et si elles sont vues, c’est qu’elles font partie d’un avenir, en conscience.

Et là, nous coupons la branche sur laquelle nous sommes posés, mais nous ne savons pas voler.

La révolution par les urnes ne se fera jamais, la révolution ne se fera jamais ; il y a toujours destruction avant renaissance ; nous sommes dans la phase destruction. Sachons-le.

La renaissance sera pour d’autres générations.

En attendant, et à l’instar des abstentionnistes, nous trouverons bien des moments de détente, des regards positifs sur ce monde encore beau, oui des corbeaux… un vol d’étourneaux m’a montré le chemin du bonheur, tout à l’heure, je le suivrai.


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