Le problème est que des maladies graves autant que la mort peuvent être induites par cette situation qui se dégrade de plus en plus avec les aléas météorologiques. Une telle menace libre dans l'environnement constitue une bombe à retardement car avec les années qui s'écoulent sans neutralisation les substances sortent de plus en plus des dépotoirs. Les contenants plastiques et métalliques s’ouvrent, des cocktails aléatoires et imprévisibles de substances se répandent dans les eaux souterraines et remontent sous forme de gaz et vapeurs.
Les méfaits du Eselacker sont déjà en oeuvre puisque la nuisance des sites n’a jamais été enrayée. La santé humaine peut être exposée pour les personnes situées directement sur les sites, au sein du panache d'une surface environ 2 km2, et parfois jusqu'à environ 200 mètres de périmètre autour des sites pour certaines émanations selon le sens du vent.
La nappe phréatique rhénane traverse la commune de Kingersheim. Le panache de pollution issu du Eselacker s'étend vers le nord est jusqu'à la commune voisine. Véhiculées par l'eau les vapeurs et gaz remontent des sols et se transfèrent à l'homme de façon invisible avec la propriété de s'accumuler dans les pièces des habitations et les caves. Les canalisations peuvent également être vecteurs de cocktails de polluants aux multiples combinaisons. Une activité radioactive également relevée sur le site peut se rajouter à ces effets.
Rien n'apparaît à l'oeil nu dans le secteur Strueth et pourtant le sol est truffé de poisons. Dans les anciennes carrières, on a déversé du lindane pur en vrac ainsi que d'autres pesticides interdits, des déchets de l'industrie textile, de l'amiante, les poubelles des hôpitaux, etc...
Produits chimiques, métaux lourds, radioactivité, virus peuvent se combiner ici et nuire à plus ou moins long terme. Des maladies graves peuvent se déclarer après 20 ou 30 ans d'exposition ou immédiatement selon le type d'exposition. De faibles doses longtemps répétées peuvent provoquer après un temps plus ou moins long, des conséquences tels le cancer, les altérations des systèmes hormonaux, immunitaire et nerveux, la mutation des cellules et un horizon tout entier d'altérations de la santé.
L'étude des risques pour la santé humaine de 2006 (EDR) rapporte les aspects toxicologiques du contenu de l’Eselacker et met en évidence les substances présentes en terme d’impacts sur l’organisme humain autant pour les adultes que pour les enfants.
Des constructions se sont élevées au-dessus même du Eselacker. Des personnes y vivent ou y travaillent. Certains propriétaires, usagers professionnels ou résidant sont conscients de la présence des dépotoirs. Cependant, ils ignorent, faute d’informations directes et claires, à quels dangers réels ils sont exposés. Ils se pensent en sécurité en terme de santé puisqu’on les a laissé s’installer là.
De grandes enseignes commerciales autant que des habitations sont situées sur d'anciennes excavations d'après des documents d'archives qui listent les anciennes gravières de la commune et font apparaître celles qui ont fait office de dépotoirs.
Des cartes anciennes apportent également un témoignage du passé. Sur les dépotoirs, en bordure des sites et au sein du panache, quantité de personnes cibles seraient concernées. L’intoxication humaine tout comme la contamination de l'environnement y est permanente.
Dès le terme de l’activité de la décharge officielle, un premier diagnostic avait mis en évidence les impacts sur la nappe phréatique. Les experts avaient estimés à 800 000 m3 les déchets enfouis sur 7 mètres de profondeur pour les déposes de déchets effectués par la Ville de Mulhouse.
Aujourd'hui, avec les volumes de déposes sauvages l'estimation passe à au moins 2 millions de tonnes d'anciens déchets qui demeurent dans le sol et trempent dans l'eau.
Aucune mesure de contrôle, de sécurisation ou de prévention ne s'observe sur le terrain. Depuis plus de 10 ans, la Préfecture du Haut-Rhin a mis en demeure la Ville de Mulhouse de faire évaluer le niveau de pollution et depuis les études se sont succédé : diagnostic initial et approfondi, étude détaillée des risques sanitaires, suivi de la qualité des eaux souterraines, analyses complémentaires, étude complémentaire des risques,…
La qualité de l’air intérieur et extérieur et l’exposition au risque pour les usagers des bâtiments professionnels et d’habitation situés sur la zone même a été évalué et déjà dans l'étude des risques sanitaires (EDR) réalisée en 2006 par Burgeap, bureau d'ingénierie spécialiste de l'environnement, il était mention de "risques inacceptables" pour la santé humaine. Deux arrêtés municipaux en 2005 et 2006 sont venus limiter l’usage des eaux souterraines en interdisant l’utilisation de puits.