Cavada rate la marche du siècle !

par Voris : compte fermé
mardi 27 novembre 2007

Le pays ne peut plus se permettre de s’enfoncer dans l’endettement, pour deux raisons principales : « La première, c’est l’insulte aux générations futures. Nos enfants, nos petits-enfants paieront encore ce que nous sommes en train de gaspiller depuis trente ans ». « Notre système démocratique ne fonctionne plus ». « Nous vivons dans un pays démocratiquement corrompu au sens où, en face des pouvoirs, il n’y a pas de vrais contre-pouvoirs ». Qui a prononcé ces paroles ? Jean-Marie Cavada !

"Paris vaut bien une messe" : Cette citation apocryphe est attribuée au roi Henri IV qui a dû se convertir au catholicisme pour gagner le coeur de Paris, et donc de la France. Henri IV est un des modèles de François Bayrou. Mais c’est Jean-Marie Cavada qui donne corps à ce mot célèbre en ralliant l’UMP pour les Législatives 2008.

L’ancien animateur de l’émission La Marche du siècle louait chez François Bayrou, "son absolue détermination à répondre aux malheurs de ce pays" et proclamait que quel que soit le résultat de la présidentielle, l’UDF n’abandonnerait pas sa volonté de transformer le pays car "le statu quo, c’est le cancer". Aujourd’hui, la dette peut bien attendre, les contre-pouvoirs aussi : cet homme vient de rejoindre Sarkozy !

On dirait que Cavada a renoncé à porter la démocratie au niveau qu’elle mérite. Alors que le siècle en marche porte un espoir formidable avec le développement d’internet, moyen grâce auquel de nombreux adhérents rejoignent chaque jour le MoDem, et qui ouvre sur une plus grande citoyenneté, Cavada cède aux sirènes du sarkozisme qui a fait "bouger la France et les lignes" et qu’il "allé chercher les meilleurs". Oui, Cavada se classe lui-même parmi "les meilleurs", même s’il reste discret sur les propositions qui lui sont faites. Les collaborateurs du chef de l’Etat parlent d’un poste à la Culture et à la Communication, selon le le journal Marianne.

Bayrou se maintient toujours dans les sondages autour de 17 %. C’est une chose inexplicable pour L’Elysée qui pensait avoir fait éclater la "bulle Bayrou" par sa politique dite d’ouverture. Mais l’UMP s’aperçoit que le phénomène Bayrou et le Mouvement démocrate reposent sur une ferveur constante, qu’un parti nouveau est en train de se constituer. Il fallait donc lui porter un coup sérieux. Le moment était choisi : juste avant le congrès de l’UDF et celui du MoDem qui se tiendront à la fin du mois. Sarkozy est parvenu à convaincre Cavada d’abandonner Bayrou au milieu du gué en ce moment crucial et, dans le même temps, de torpiller la candidature parisienne de sa plus proche conseillère Marielle de Sarnez.

Mais derrière ces enjeux locaux, c’est aussi 2012 qui est en ligne de mire. Sarkozy veut garder son fauteuil et Bayrou le menace directement. Rappelons que tous les sondages (qui se sont avérés assez justes en 2007) donnaient Bayrou vainqueur contre Sarkozy en cas de deuxième tour opposant les deux hommes. La stratégie élyséenne consisterait donc à affaiblir ce dangereux rival et à favoriser la candidature d’opposition de DSK, jugé adversaire moins dangereux et qui saura bien renvoyer l’ascenseur pour le cas où il serait élu, en remerciement de son poste au FMI et des ministères accordés aux socialistes.

La tranquille perpétuation complice de l’état UMPS suit son cours...

"Ralliez-vous à mon panache blanc" : le Béarnais, faute de personnalités marquantes au MoDem, va devoir, au moins durant un certain temps encore, faire reposer l’avenir du mouvement sur ses seules épaules, ce qui ne manquera pas d’alimenter davantage la critique de certains selon lesquels il personnalise trop le pouvoir. Il va surtout devoir marteler davantage les valeurs qui rasssemblent tous ces militants fraîchement sortis de l’oeuf et rappellera sans doute que le modèle de démocratie poursuisi par le MoDem n’est pas celui qui consiste à se partager le gâteau, à distribuer des postes ni à "aller chercher les meilleurs", mais d’aller chercher les citoyens eux-mêmes.

"Gardez bien vos rangs, je vous prie ; si la chaleur du combat vous le fait quitter, pensez aussitôt au ralliement : c’est le gain de la bataille. Vous le ferez entre ces trois arbres que vous voyez là-haut à main droite. Si vous perdez vos enseignes, cornettes ou guidons, ne perdez point de vue mon panache ; vous le trouverez toujours au chemin de l’honneur et de la victoire".

(Henri IV à ses troupes le 14 mars 1590)


Lire l'article complet, et les commentaires