Ce jour-là, au supermarché...

par rosemar
mardi 31 janvier 2023

Ce jour-là, c'est grande foule au supermarché... jour de soldes, les gens se pressent pour faire de bonnes affaires...

 

Sur le parking, je récupère un caddie : là, un homme tout sourire s'avance vers moi et me dit : "J'ai perdu ma voiture, je ne sais plus où elle est !" et je le vois ensuite chercher activement dans les allées son véhicule...

Face à l'immensité du parking, si on ne repère pas bien sa place, on peut ne plus savoir où on a garé sa voiture...

C'est là un inconvénient de la modernité...

 

Aussitôt, me revient en mémoire un extrait de l'incipit du roman de Michel Houellebecq Extension du domaine de la lutte : le personnage narrateur ne retrouve plus sa voiture, il ne sait plus dans quelle rue il a pu la garer : 

"Le surlendemain était un dimanche. Je suis retourné dans le quartier, mais ma voiture est restée introuvable. En fait, je ne me souvenais plus où je l'avais garée ; toutes les rues me paraissaient convenir, aussi bien. La rue Marcel-Sembat, Marcel Dassault... beaucoup de Marcel. Des immeubles rectangulaires, où vivent les gens. Violente impression d'identité. Mais où était ma voiture ?


Déambulant entre ces Marcel, je fus progressivement envahi par une certaine lassitude à l'égard des voitures, et des choses de ce monde. Depuis son achat, ma Peugeot 104 ne m'avait causé que des tracas : réparations multiples et peu compréhensibles, accrochages légers... Bien sûr les conducteurs adverses feignent la décontraction, sortent leur formulaire de constat amiable, disent : « OK d'accord » ; mais au fond ils vous jettent des regards pleins de haine ; c'est très déplaisant."

Ainsi, la voiture, à l'origine instrument de liberté, est devenue un vecteur d'aliénation et de soucis dans le monde moderne.
 

Je fais donc mes courses et je me présente à une caisse : devant moi, une jeune femme qui déballe sa marchandise, puis sort de son sac une multitude de petits papiers, ce sont des bons de réduction... bons de 60 centimes, de 50 centimes, de 30 centimes, et aussi un bon de 10 euros...

 

Face à l'inflation galopante, ces bons sont vraiment bienvenus... chacun essaie de s'adapter à l'augmentation des prix alimentaires... les gens ont des difficultés à se nourrir, à assurer leurs dépenses les plus ordinaires... et le recours à ces bons peut être une solution.

Encore un souci de notre monde : comment survivre dans une société où les prix s'affolent ?

 

C'est mon tour de déballer mes courses et de payer, mais la caissière repère une boîte de sardines qui s'est ouverte. Je lui demande alors si je peux aller en chercher une autre dans les rayons, elle accepte aimablement.

Je me précipite dans le supermarché pour remplacer la boîte, je cherche dans les rayons et je trouve enfin mon bonheur...

 

Je retourne à la caisse et là, je fais face à des critiques, des regards de colère de la part de deux autres clientes qui attendent à la caisse, après moi... elles me fusillent du regard et montrent leur impatience.

Elles sont furieuses de devoir attendre un peu plus leur tour...

 

Voilà encore un effet de la modernité : tout doit aller vite ! Et on en perd même toute courtoisie et toute sociabilité...

 

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