Ce n’est plus suffisant de clamer que ces crimes n’ont rien à voir avec l’islam

par Pierre Régnier
jeudi 15 janvier 2015

Ce dimanche 11 janvier 2015, il y a eu en France un second événement aussi important que les millions de gens dans les rues pour manifester leur solidarité avec les familles des 17 personnes massacrées les jours précédents à Charlie Hebdo, à Montrouge et à Vincennes.

Je veux parler de l'éditorial publié, ce même jour, dans le bulletin en ligne Religions pour la Paix. Le titre du présent article en est extrait. Le texte reconnaît encore plus explicitement la bien réelle source théologique de la criminalité commise au nom du Dieu Allah :

"En effet, le drame réside dans cette partie belligène du patrimoine religieux islamique - conforme à une vision du monde dépassée propre à un temps éculé - qui n'a pas été déminéralisée ni dévitalisée. Il est temps de la déclarer anti-humaniste."

"Au-delà des simples réformettes, par-delà le toilettage, plus qu'un aggiornamento, qui s'apparentent tous à une cautérisation d'une jambe en bois, c'est à une refondation de la pensée théologique islamique qu'il faut en appeler."

Ou encore :

"La responsabilité nous commande de reconnaître l'abdication de la raison et la démission de l'esprit dans le ressassement de l'antienne islamiste justifiée par une lecture biaisée d'une construction humaine sacralisée et garantie par le "divin". Il est temps de sortir des enfermements doctrinaux et s'affranchir des clôtures dogmatiques. L'historicité et l'inapplicabilité d'un certain nombre de textes du corpus religieux islamique sont d'évidence, une réalité objective. Nous l'affirmons. Et nous en tirons les conséquences".

Il faut lire le tout (1). Il s'agit d'une formidable démarche spirituelle pour aller, dans le courage et la plus grande honnêteté, à une véritable désacralisation de la violence religieuse. Et ce qui est plus formidable encore, c'est que cette démarche est celle d'un Président de la section française de la CMRP (Conférence Mondiale des Religions pour la Paix) qui est par ailleurs l'un des musulmans les plus connus de l'islam en France : Ghaleb Bencheikh.

Ainsi, avant le gouvernement, c'est une partie importante des croyants de l'islam qui sort du néo-négationnisme imposant en France, depuis des années, de nier les sources théologiques de la violence commise au nom d'Allah.

Il faut donc exiger maintenant du gouvernement qu'il fasse de son côté son devoir en la matière. Je crois que celui-ci réside principalement dans le rétablissement de la laïcité détruite par Nicolas Sarkozy puis, plus gravement encore, par François Hollande pour assurer l'expansion de l'islam dans notre pays.

Il faut sortir des abattoirs les religieux musulmans et juifs qui y pratiquent l'abattage rituel. Il faut sortir les menus halal des cantines des écoles, des hôpitaux, des casernes, des prisons... Il faut sanctionner sévèrement les élèves qui, dans les écoles, empêchent l'enseignement non conforme à l'enseignement islamique. Il faut supprimer les salles de prière dans les entreprises et les heures réservées aux femmes musulmanes dans les piscines. Il faut, bien sûr, interdire fermement l'accompagnement des élèves par des femmes islamiquement voilées lors des sorties scolaires.

Il faut exiger que le CFCM et les autres organisations islamiques représentatives rejettent enfin publiquement, au moins, la règle de la Charia qui condamne à mort le musulman quittant sa religion en le faisant savoir.

Il faut surtout cesser de traduire en Justice ceux qui défendent la laïcité et qui affirment, à contre-courant jusqu'à maintenant, la violence originelle, constitutive, de l'islam.

Il faut au contraire faire condamner par les tribunaux les élus de la République qui, au mépris de la Loi, financent la construction de mosquées en y affectant des fonds publics.

Mais la presse aussi doit radicalement changer d'attitude face à la violence islamique ou à sa dénonciation. Chacun le sait, celles-ci sont parfois liées au racisme et à la xénophobie chez certains habitants de notre pays. Ces deux calamités doivent être fermement combattues là où elles se manifestent réellement.

Mais l'assimilation systématique de l'islamophobie - la phobie, la crainte de l'islam, comme le dit très clairement la langue française et qui est selon moi parfaitement justifiée - au racisme et à la xénophobie est devenue, avec le temps, une odieuse tricherie. Les journalistes qui la pratiquent doivent s'en défaire.

Ils doivent se défaire, d'une manière plus générale, de l'habitude consistant à deviner, voire même à inventer, chez celui qui pense différemment, des sentiments "nauséabonds" qui n'existent pas, simplement parce que c'est ce qu'il y a de plus facile à combattre dans la paresse intellectuelle et la mauvaise foi.

J'inclue dans cette tricherie l'attitude prétendument républicaine consistant à présenter le Front National, ou encore des personnalités comme Renaud Camus, Eric Zemmour ou plus récemment Michel Houellebecq, comme responsables des problèmes créés, en réalité, par l'immigration trop importante et non contrôlée.

Quand celle-ci est porteuse d'islam en provenance des pays les plus fanatisés, les plus incompatibles avec la laïcité et les Droits humains auxquels tiennent particulièrement les Français, c'est évidemment là qu'est l'aggravation du climat de violence dans notre pays.

Il faut en finir avec la terrible inversion qui présente comme justifié de nos jours un prétendu "bon racisme", le racisme anti-blancs, celui qui cultive, par la réanimation d'une critique anti-coloniale indispensable dans un passé qui s'éloigne, ou encore dans la création artistique de certains rappeurs, l'idée d'un prétendu impossible vivre-ensemble dans la paix et la non-violence des Français d'origines ethniques différentes.

Chacun le voit par ailleurs, la révolution technique qui a mis à portée de tous l'expression qui s'adresse à tous n'a pas que des bons côtés. Il y a même de quoi s'inquiéter raisonnablement quand on voit que les réseaux "dits sociaux" sont porteurs du pire comme du meilleur. La grossièreté, l'injure, l'appel à la haine y sont aussi présents, voire plus, que les échanges réellement conviviaux.

Il me semble que cela n'est pas sans lien avec ceci qui me stupéfait et me révolte depuis des années : l'idée fréquemment répétée que la morale serait une valeur dépassée ou, bien pire encore, qu'elle n'aurait pas sa place dans l'activité politique. J'en vois au contraire l'absolue nécessité, là plus qu'ailleurs, et je crois qu'il faut plus que jamais l'affirmer dans l'éducation des nouvelles générations, qu'elle soit publique ou privée.

Il faut compléter l'importante avancée vers la désacralisation de la violence religieuse par une revitalisation, notamment dans les classes de notre Education Nationale, des valeurs morales et des piliers de la France démocratique et républicaine, lesquels s'expriment désormais selon moi dans la Liberté, l'Égalité, la Solidarité et la Laïcité.

Pierre Régnier

simple citoyen de France, d'Europe et du monde.

(1) http://www.religionspourlapaix.org


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