Ce Public que les riches détestent et le privé aussi

par ddacoudre
lundi 6 mai 2019

Longtemps les services publics étaient l'enfant pauvre de la nation. Le recrutement se faisait sur la base d'avantages de situation, stabilité de l'emploi pour conserver un personnel, aux activités spécifiques, exigeant discrétion, confidentialité fidélité à la république au service des élus et des citoyens. Les maigres salaires trouvaient compensation dans leurs spécificités, la police, la gendarmerie, l'armée, l'éducation, la communication (ptt, voie publique, transport commun, eaux et forêts). Bref tout un ensemble d'infrastructures permettant à l'activité économique d'éclore.
Toutes essentiellement financées par les citoyens, et non par les entreprises comme je l'ai expliqué dans maints articles sans démenti.

Le privé.

Dans la reconstruction le privé exigeait plus d'emplois et l'immigration y contribua. Le syndicalisme ressorti de la guerre renforcé et comme interlocuteur privilégié du patronat. Ce fut la création des conventions collectives qui couvrent tous les salariés de France et de Navarre. Même ceux qui élevés à son sein leur crachent dessus, alors que sans elles ils ne seraient que des miséreux, comme tous les salariés des pays où elles n'existent pas ou font parti du pouvoir.
Le public a profité également de cet apport syndical sans être soumis à la peur du chômage comme le privé.

Une rancoeur latente.

La fin des trente glorieuses à laquelle s'ajoute les deux crises pétrolières des années 70 plus l'effondrement du bloc soviétique change la donne.
Un des piliers du mouvement syndical révolutionnaire disparait. Le patronat respire, il n'a plus besoin de séduire, il peut se montrer tel qu'il est.
Une organisation de production Capitaliste qui revend au salarié leur travail plus cher que ce qu'il a été payé pour le leur faire exécuter.

S'enclenche alors un processus de réduction des coûts plus drastique sur fond de productivité technologie nourri par la croissance compétitive qu'ouvre l'UE et ce que nous nommons la Mondialisation.


Le patronat de tous pays, s'affiche sans se cacher à Davos et y débat de ses choix.
C'est la consécration d'un dominant systémique vainqueur où se précipitent les gouvernants occidentaux qui gèrent le capitalisme

 Ils le facilitent en appliquant un libéralisme oligarchique et ploutocratique monetariste. Un jeu de dupe s'installe dont les salariés vont s'emparer pour s'affronter.
Les chômeurs feignants, les malades imaginaires, les planqués de tous poils, l'assistanat, les cousinages, tout ce qui est bon pour dire que c'est la faute des autres. 

Avec en apothéose les salariés du public. Ces privilégiés qui ne connaissent pas le chômage. Ces salariés qui ont maintenu leur maigre salaire et leurs spécificités grâce à leurs syndicats, se trouvent mis au banc des boucs émissaires permanent pour servir de base d'ajustement au budget de la natation avec l'accord bien consenti des salariés du privé.

Que s'est-il passé, rien de bien plus humain que l'égoïsme. Obtenir gratuitement ce que l'on convoite et un moteur de l'innovation. Sauf que cela ne fonctionne pas dans le monde de la revendications salariales, car le bien être s'accroit et la productivité ne permet pas d'y accéder par le salaire car il est revenu trop cher par le patronat.
Sauf que l'organisation économique a changé, plus beaucoup de grandes entreprises où l'on se regroupe pour réclamer. Plus la peur du chômage croît, plus ses indemnités diminuent plus les citoyens qui disent ne compter sur sur eux délaissent les syndicats et se tournent vers un pouvoir qui participe à Davos.

Ainsi déçus des deux côtés ils s'en prennent aux fonctionnaires, au public ces nantis. Cela avec l'appui de tous les néolibéraux qui leurs vantent les vertus de l'investissement du capital créateur d'emplois.
Des emplois qu'ils attendent depuis 1990 et pour lesquels depuis 1977 il leur est demandé de réduire leurs trains de vie car ils consomment au dessus de leurs moyens.
C'est assez drôle nous pouvons en convenir. Des salariés créent des biens en échange d'un salaire qui ne leur permet pas de l'acheter sans emprunts quand l'entreprise les leurs revend.
Mais le plus drôle, c'est que des hommes politiques leur reprochent de coûter trop cher aux entreprises qui ne peuvent créer des emplois qu'en les licenciant.
Que si les salariés leurs rendent une partie de leurs salaires par toutes les réductions d'impôts, de niches fiscales, de réduction de cotisations, et malgré cela rien ne change. 
SI ! !
Les citoyens s'en prennent aux salariés de la fonction publique.

C'est l'ascenseur social inversé.
Comme il conduit les salariés du privé à la Cave, ceux-ci au nom de l'égalité républicaine demandent que l'on y descende les salariés du public.

Comment peut-on être socioéconomiquement aussi Con ?
Comment avons-nous pu nous laisser laver le cerveau ?
Comment avons-nous pu laisser la charité remplacer la solidarité ?
comment pouvons-nous accepter d'être vendu par le pôle emploi ?
Comment avons-nous fait pour élever des analphabètes ayant le bac ?

Les gilets jaunes ont raison de manifester, mais ils sont tous ces questionnements que je viens de lister.

 


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