Ce que j’ai dit à la commission d’enquête sur le financement des syndicats

par hed
lundi 12 décembre 2011

Ancien journaliste-juriste pour des supports de presse édités par la cgt, et ancien militant, j'ai été entendu par la commission parlementaire. Que le rapport rendu par cette commission ait été enterré, ne fait que renforcer la volonté de ceux qui, comme moi, se battent afin que la vérité éclate.

Malheureusement, je ne pourrai pas entrer dans le détail des révélations que j'ai faites à la commission voulue par le député Nicolas Perruchot. Si je disais carrément les choses, mon texte serait censuré. Il l'a d'ailleurs été par tous les organes de presse que j'ai contactés. J'ai pourtant rédigé un long mémoire dans lequel, avec un certain nombre de preuves à l'appui, je raconte toutes les saletés que j'ai vues à La vie ouvrière (VO), l'hebdomadaire de la cgt, pour lequel j'ai travaillé neuf ans comme journaliste-juriste.

Je vais donc me contenter d'attirer l'attention sur quelques points :

1 il y a énormément d'argent qui circule dans la cgt, bien plus que ne le laisse supposer la commission d'enquête ; à côté des subventions, des rares cotisations, il y a aussi les circuits financiers occultes, dont on se garde bien de parler ...

2 tout le monde reconnaît que le nombre de syndiqués ne peut expliquer les recettes et couvrir les dépenses des syndicats. Mais, ce que tout le monde cache, c'est que les syndicats gonflent considérablement le nombre de leurs adhérents : il faut savoir que bon nombre de ces soi-disant adhérents, comptabilisés comme tels depuis des années et des années, reçoivent leur carte avec leurs douze timbres alors qu'ils ne paient qu'un ou deux timbres dans l'année. C'est ce que j'ai vu notamment aux Télécom, où j'ai travaillé un temps, et où j'ai même dirigé une section syndicale. A une époque, je m'étais mis tout le monde à dos : en effet, j'avais fini par déclarer que j'en avais assez de certaines personnes qui prétendaient décider de ce qu'il fallait faire alors qu'elles ne payaient qu'un timbre par an …

Certains, même, ne s'acquittent d'aucune cotisation ! C'est ce dont j'ai eu connaissance en particulier à la VO : bon nombre de salariés de la catégorie « employés » recevaient leur carte et leurs timbres alors qu'ils ne versaient pas un centime.

Quand on vous dit que tel syndicat a 600 000, ou 800 000 adhérents, on vous ment. D'où il découle que l'on ment aussi quand on répète que 7%, ou 8%, des salariés seraient syndiqués. C'est beaucoup moins, et toutes les personnes un peu au fait le savent, y compris celles qui affirment le contraire.

Au passage, avant de vous entendre, la commission d'enquête parlementaire vous fait jurer de dire toute la vérité. Moi, je l'ai dite. Si j'avais menti, je serais un parjure, passible de poursuites pénales. Je voudrais bien savoir ce que Bernard Thibault, lui, a raconté aux députés, et quels chiffres il leur a donnés, après avoir juré qu'il dirait toute la vérité ...

3 si l'on vous ment en surévaluant les cotisations encaissées par les syndicats, on vous ment, parallèlement, en s'abstenant soigneusement de vous révéler à combien s'élèvent les dépenses ... et en quoi elles consistent ...

4 voici quelques chiffres concernant par exemple la VO :


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