Ces corps malades au pouvoir
par gruni
jeudi 15 septembre 2016
Verrons-nous un jour un candidat à la présidence dans l'obligation subir un examen médical complet avant de se présenter. Rien ne pourra cependant lui interdire ensuite de tenter sa chance, mais au moins l'électeur saura à quoi s'en tenir. Mais la simple idée de donner la direction de son pays à une personnalité qui pourrait s'écrouler physiquement ou psychologiquement dans situation politique particulièrement critique, fait peur. D'où cette obsession de la classe dirigeante de ne jamais paraître en état de faiblesse. Si on devait dresser le portrait robot du chef d'Etat idéal, à qui ressemblerait-il ? À choisir entre Juppé et Poutine, ou pourquoi pas, Sylvester Stallone pour son côté acteur au grand coeur et indestructible.
Aux Etats-Unis, Hillary Clinton, qui visiblement semble avoir une santé fragile pourrait bientôt remplacer le Président Obama. Cette femme de 68 ans atteinte d'une pneumonie et victime d'un malaise dû "à un coup de chaud", peut difficilement incarner la force et l'énergie. En face, Trump et ses 70 printemps paraît en forme, mais qu'en est-il réellement. Chacun sait ou devrait savoir que la pharmacie des hommes et femmes politiques est très énergisante. Un proverbe met en garde contre les apparences trompeuses, si encore la tromperie s'arrêtait là.
Comment ne pas évoquer l'incarnation du rêve américain, avec le cas de John Kennedy, atteint par la maladie d'Addison et l'ostéoporose. Ou encore la poliomyélite improbable de Franklin Roosevelt. Sans oublier Hitler, Staline, et bien d'autres encore. Et comment mesurer l'influence évidente des maladies cachées de ces hommes politiques sur le cours de l'Histoire.
En France, la santé de nos dirigeants n'est pas transparente
Georges Pompidou décède le 2 avril 1974 de maladie de Waldenstrom. Le nom de sa maladie, un cancer hématologique rare ( 180 à 300 cas en France), ne sera dévoilé qu'en 1982.
François Mitterrrand était atteint d'un cancer de la prostate dès 1981, son médecin personnel, Claude Gubler, avait ordre de falsifier ses bulletins de santé. Ce n'est qu'en 1992 que le secret n'en est plus un pour la population. Selon son médecin, le sphinx n'était plus en état d'assurer sa fonction à la fin de son deuxième septennat. Mitterrand est mort le 8 janvier 1996.
Jacques Chirac n'est plus le même homme après son AVC de septembre 2005. Malgré trois communiqués pour indiquer que les examens de contrôle sont "satisfaisants". Etait-il encore le maître du jeu ou un homme diminué sous influence. La question peut à juste titre se poser, qui donc gouvernait la France. De Villepin ou le clan chiraquien ?
Passons sur l'opération secrète de la gorge de Sarkozy et son malaise vagal très médiatisé. La liste complète des corps malades au pouvoir serait plus longue qu'une ordonnance pour maladie incurable. Mais même si la santé parfois vacillante de nos élites est un marronnier, une phrase de cet article de L'express, mérite réflexion.
"Le président de la République et les membres du gouvernement ont droit -comme tout le monde- au secret médical".
Vous avez déjà vu M. Dupont en maillot de bain en couverture de Paris Match, ou se faire filmer par une nuée de caméras pendant son jogging. Monsieur tout le monde peut-il déclencher le feu nucléaire ou décider d'une intervention militaire. Le quidam moyen peut-il bénéficier de l'immunité pendant cinq ans, voire dix. En réalité, Monsieur tout le monde est très loin de posséder une petite fraction du pouvoir présidentiel. Donc les mettre au même niveau sur le plan médical est tout simplement de la malhonnêteté intellectuelle.
La responsabilité qui incombe au Président de la République est telle, que le candidat à l'élection suprême devrait être dans l'obligation de tout dire sur sa santé, ou renoncer à la candidature.
"En cas de vacance de la Présidence de la République pour quelque cause que ce soit, ou d'empêchement constaté par le Conseil constitutionnel saisi par le Gouvernement et statuant à la majorité absolue de ses membres, les fonctions du Président de la République, à l'exception de celles prévues aux articles 11 et 12 ci-dessous, sont provisoirement exercées par le Président du Sénat et, si celui-ci est à son tour empêché d'exercer ses fonctions, par le Gouvernement".