Ces homosexuels : Des citoyens à part ?

par actu
jeudi 22 octobre 2009

 Il y a quelques jours les médias annonçaient fièrement qu’Obama allait mettre fin à une loi discriminatoire envers les homosexuels des Etats-Unis.

Le président des Etats-Unis a en effet promis d’abroger la loi de 1993 qui interdit aux homosexuels de révéler leurs préférences sexuelles au sein de l’armée. Ce que l’on oubliait de préciser, c’est que Barack Obama n’a donné aucun délai pour l’abrogation de cette loi qui a déjà renvoyé 12 000 militaires de l’armée américaine.

Cette discrimination n’est hélas pas réservée à l’Amérique. Cela l’est d’autant moins qu’un récent rapport fait état d’une discrimination latente envers les homosexuels que ce soit par des lois, par des chiffres de discrimination ou de violence sans cesse sous-estimés en Europe…

En France, le sang n’est pas le même pour tous !

Il est surprenant de constater que Roselyne Bachelot a récemment décidé de faire perdurer la discrimination dont sont victimes les homosexuels concernant le don du sang.

L’homosexualité est toujours une contre-indication au don du sang au même titre que les récentes extractions dentaires, les changements récents de partenaires, le multipartenariat, l’usage de drogue par voie intraveineuse…

Aimer quelqu’un du même sexe rendrait le sang impur.

L’argument médical et gouvernemental est de dire que les personnes homosexuelles représentent un risque plus important concernant la transmission du SIDA.

Outre le fait que cela les stigmatise une fois encore et que cela favorise l’idée selon laquelle c’est à cause d’eux que le SIDA décime des populations, cette raison n’a pas vraiment de sens.

Il est indéniable que le plan sanitaire doit primer.

Mais ce n’est pas l’homosexuel qui favorise la transmission du SIDA, mais plutôt la pratique de la pénétration anale ou du multipartenariat qui concerne également les hétérosexuels. Ainsi, le questionnaire médical à remplir avant de donner son sang, devrait non pas demander à la personne si elle est homosexuelle, mais si elle s’est protégée lors de son dernier rapport ou qu’elle a fait le test du SIDA récemment.

Un homo est aussi dangereux qu’un hétéro qui prétend s’être protégé, alors qu’il ne l’a pas fait. Mais l’on ne pourra rien contre le mensonge.

Par ailleurs, il est aussi étrange de faire durer cette exclusion quand l’on sait que toutes les poches de sang sont vérifiées et testées avant d’êtres mises à la disposition des malades.

Pourquoi chercher à marginaliser davantage une population déjà mise au ban de la société pour le mariage, l’adoption ?

L’exemple du mariage gay impossible en est aussi la preuve.

Bien sûr que le poids de la morale et surtout de la religion est intrinsèque à notre société, et pousse à ce que l’on écarte l’idée d’un mariage pour les homosexuels.

Mais dès lors que la déclaration des droits de l’Homme et du citoyen consacre l’idée que « la loi ne considère le mariage que comme un contrat civil  », ne devrions-nous pas revoir notre position ?

En effet, si l’on crée un mariage civil, c’est pour permettre à l’ensemble des citoyens et non plus qu’aux religieux, de pouvoir contracter une union. Pourquoi alors en exclure certains, et le justifier par la création du PACS ?

Au nom de quoi, si l’institution du mariage civil est défaite de toute idée religieuse, peut-on décider que des milliers de couples n’auraient pas les mêmes droits que les autres ?

Peut-être a-t-on peur que cela amène plus vite la question de l’adoption. Mais cette question n’existe-t-elle pas déjà ? Même si celle-ci paraît plus complexe, celle du mariage l’est beaucoup moins.

L’homosexualité n’est plus un crime depuis 1982. Les lois condamnant les violences discriminatoires existent et sont multiples. Mais il est évident que les homosexuels seront des citoyens à part, des sous-catégories, tant qu’ils seront marginalisés. Devoir cacher son identité au sein de l’armée, ne pas pouvoir donner son sang, c’est devoir renoncer à des droits civiques, c’est devoir renoncer à une certaine égalité.

Pendant combien de temps encore devrons-nous accepter que des groupes soient exclus ou mis de côté, non pas pour ce qu’ils font, mais pour ce qu’ils sont ?

 

D.Perrotin

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