Ces terroristes qui nous sont inconnus...
par Marius Morin
jeudi 9 octobre 2014
Dès que je parle avec les gens de terrorisme, ils ont peur de l’intégrisme, des musulmans… et me parle de la violence dans la religion musulmane. Mon propos aujourd’hui est de présenter une brève analyse historique de l’arrivée en scène des terroristes qui nous sont inconnus…
Les terroristes wahhabites forment un groupe sectaire (reconnu comme le groupe Al Qaïda) sunnite né en Arabie Saoudite qui a évolué en Égypte et qui s’est structuré en Afghanistan et au Pakistan. Ils sont contre toute domination, en particulier étrangère. Ils veulent le pouvoir et établir un véritable un état islamique. Ces combattants ont été recrutés par les États-Unis en Afghanistan, sous Ben Laden, un saoudien aimé et formé par la CIA américaine, pour chasser les Soviétiques de ce pays dans les années 1980 et aussi protéger les immenses plantations de pavots, représentant des milliards de dollars sur le marché. Ces moudjahidines (devenus djihadistes ou terroristes) ont très bien servi la CIA et le FBI américain.
En octobre 2001, après les attentats du 11 septembre, les États-Unis déclarent la guerre à tous les terroristes, d’où qu’ils soient dans le monde. C’est le discours tenu par George W. Bush. La CIA se met donc à l’œuvre. Elle recrute les moudjahidines afghans, pakistanais et autres, les oriente, les forme et les arme contre tout dirigeant ou pays opposés aux intérêts américains. Toujours dans le but de traquer les terroristes, le premier dirigeant visé qui a eu des démêlés avec les Américains est Saddam Hussein d’Irak, dans les années 1990 suite à son invasion du Koweït. Pour justifier une intervention militaire dans ce pays, on l’accuse de posséder des armes « nucléaires » de destruction massive. Ce qui se révéla par la suite être un monumental mensonge. Sans grande surprise, en 2003, les États-Unis et le Royaume-Uni s’unissent et envahissent l’Irak. Le président Saddam Hussein est arrêté, remis aux nouveaux dirigeants Irakiens, pour être ensuite condamné à la pendaison. Ce fut un échec monumental à tous les niveaux, laissant le pays totalement détruits aux mains des différents groupes ethniques en guerre, sans véritable démocratie ni paix.
Quelques années plus tard, en février 2011, les États-Unis et l’Otan orientent leur action contre un autre dirigeant original et à la tête dure, Mouammar Kadhafi de Libye qui aurait fait exploser le vol 103 de la Pan Am au-dessus de la ville écossaise de Lockerbie, dans les années 1990. Avec les années, ce leader d’envergure internationale s’est rapproché des coulisses de la Maison Blanche et du Quai d’Orsay. Sans trop se méfier, il leur fait confiance et ouvre son pays peu à peu à l’Occident. Il projette de remplacer le dollar comme monnaie d’échange et de créer un fonds monétaire africain indépendant du FMI. Ce qui ne fait pas l’affaire de l’Occident. Il faut un prétexte sérieux pour empêcher Kadhafi d’agir. On construit de toute pièce le mensonge que ce dictateur bombarde et massacre sa population. Les Américains et les Français décident, suite à une résolution de l’ONU, d’intervenir en Lybie pour arrêter le massacre du guide suprême Mouammar Kadhafi. Aidés par les rebelles d’allégeance Al Qaïda dans l’est de la Lybie où ils contrôlent les champs de pétrole dans la région de Benghazi, les frappes militaires américaine et françaises commencent sur la Libye. Après six mois de résistance et de guerre, les forces militaires occidentales ont raison de Kadhafi. Elles le piège, l’arrête et l’assassine de sang froid et puis il est traîné publiquement en dérision. Suite à cet événement, une grande question demeure pour qui y réfléchit. Pourquoi l’avoir exécuté sans procès, surtout venant de pays dits démocratiques comme les États-Unis et la France ? C’est qu’Obama et Sarkozy ne voulaient pas qu’il s’en sorte vivant, de crainte qu’il ne parle trop lors d’un procès devant la Cour pénale internationale. Ont-ils reçu beaucoup d’argent de Kadhafi pour se faire élire ? Encore une fois, ils ont laissé le pays en lambeaux et ce fut un autre échec dit « humanitaire » pour protéger la population libyenne.
Mais le remodelage du Moyen Orient n’est pas terminé aux yeux de l’Impérialisme américain et du Sionisme israélien, car il a d’autres leaders qui dérangent leur plan d’action. Pour reprendre le control du Moyen Orient, il faut charger de stratégie. C’est à l’ancien aspirant à la présidence américaine, John McCaine qu’on doit l’idée d’organiser un Printemps arabe, dans les divers pays arabo-musulmans, en armant et en appuyant les différents groupes rebelles désireux de chasser du pouvoir leurs dirigeants. Mais sans le prévoir, il échoue en Tunisie et en Égypte. Le Maroc et l’Algérie ne bougent pas. Il faut donc regarder ailleurs et s’attaquer à un autre « dictateur ». Pour les Sionistes israéliens, il y en a un qui est leur ennemi de toujours, la Syrie. Ils veulent chasser du pouvoir le président élu Bachar Al Assad. Soutenus par l’Otan et financés par l’Arabie Saoudite, le Katar, les Émirats et le Koweït (là où le Canada va installer sa base pour faire des frappes sur la Syrie), les Américains recrutent des djihadistes d’Irak, d’Afghanistan, de Lybie, de Tunisie, d’Égypte, de l’Europe, etc. pour lancer une guerre secrète contre la Syrie. On récupère les armements lourds inutilisés en Libye et en Irak pour les faire entrer secrètement en Syrie en passant par la Turquie. Le président Erdogan ferme les yeux. Ils mirent sur pied la fameuse armée syrienne libre (ASL), le bras armé de l’opposition syrienne à Bachar Al Assad. Cette opposition a longtemps réclamé une action militaire occidentale contre l’EI et mis en garde contre la menace grandissante de ce groupe « extrémistes ».
Avec l’arrivée massive de djihadistes étrangers en Syrie, l’Armée syrienne libre semble en déroute, des groupes djihadistes s’entretuent, et l’armée syrienne semble gagner du terrain, après trois ans de guerre. Comment retenir et unifier tous ces terroristes déçus de Lybie, d’Irak, d’Afghanistan, de Tunisie, d’Égypte, d’Europe, d’Amérique ? Les États-Unis et l’Otan ont besoin de djihadistes pour faire le sale boulot sur le terrain, s’ils veulent renverser le président Bachar Al Assad. Jusqu’à présent, ils ont échoué, car le peuple Syrien, les combattants du Hezbollah et l’armée syrienne sont derrière le président Bachar Al Assad, réélu avec 88,7% des voix, le 3 juin dernier. Je comprends mal le silence de Moscou et Téhéran, suite à ce succès électoral.
Mais tout vient de basculer avec la diffusion de la décapitation de deux journalistes américains, James Foley et Steven Sotloff par l’État islamique qui sème la terreur aux États-Unis et en Occident. En riposte à ces horreurs inacceptables, les États-Unis partent en croisade et organisent une coalition pour intervenir en Syrie et détruire les bases de ces coupeurs de têtes de l’État islamique. Les montages filmés avec précaution de ces décapitations laissent plus d’un, perplexe, avec beaucoup plus de questions que de preuves véritables. Nous sommes confrontés au même phénomène avec la décapitation du guide français, Hervé Gourdel. Une autre nouvelle circule aujourd’hui avec les menaces d’exécution d’un travailleur humanitaire anglais. Où tout cela est en train de nous conduire… pour certains vers une troisième guerre mondiale ?
Depuis le début des frappes militaires en Syrie, l’État islamique avance toujours et gagne du terrain, selon les informations officielles. Si ces informations sont fondées, qui sont ces terroristes que la coalition bombarde ? Ce sont des djihadistes opposés à l’État islamique qui nous sont inconnus… Cela expliquerait l’avancé de l’État islamique malgré les bombardements. Les forces armées de la coalition savent très bien qu’une guerre ne se gagnent pas avec des drones et des bombardements, comme nous l’avons vu récemment à Gaza, où l’armée d’Israël a tout détruit, mais n’a pas anéanti le Hamas.
Pour mieux comprendre la situation actuelle au Moyen Orient et savoir comment le français, Hervé Gourdel, a été arrêté et « possiblement » exécuté, je vous réfère au témoignage d’un Algérien qui vit en Algérie après avoir passé plusieurs années en France. Il donne un brillant éclairage sur les intentions des Sionistes israéliens, des États-Unis et de l’Otan concernant le Moyen-Orient. Les États-Unis et l’Otan ont besoin de terroristes islamistes pour terroriser les populations, même musulmanes et pour se donner le droit, au non de la lutte au terrorisme, en faveur de la démocratie et de la liberté, d’envahir tous les pays du monde où il y a du fric à faire : armement, pétrole, drogue et ressources naturelles. S’ils réussissent à chasser du pouvoir Bachar Al Assad, je prévois une réaction musclée de la Russie et de la Chine, et Téhéran ne sera pas loin derrière. Nous, ici au Canada, en participant à cette coalition, nous nous attirons possiblement de futurs ennuis. Nous sommes loin de notre rôle de casques bleus de la paix. Sur les enjeux du Moyen-Orient, nous sommes mal informés sur les visées d’Israël, des États-Unis et de l’Otan, et nos élus ferment les yeux. Il n’y a pas de pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. Merci de m’avoir lu jusqu’au bout.
N.B. Les djihadistes en Syrie sont lourdement drogués au Carpagon, un euphorisant fabriqué par l’Otan en Bulgarie et qui rend les combattants insensibles à leurs douleurs et à la souffrance des autres. Ils peuvent tuer, égorger en riant.