Cet état omniprésent : ciel, mon distanciel !
par George L. ZETER
mardi 29 avril 2025
À chaque strate de cet état tentaculaire et dispendieux, se trouve un rond-de-cuir là, embusqué, pour nous rendre la vie impossible. Dernier avatar sorti de l’esprit tortueux d’un crâne d’œuf, encouragé par les dépités de l'Assemblée nationale. À partir de septembre plus de cours en distanciel par Internet. Seulement le CNED pour les élèves en besoin. Si les parents veulent toujours leurs enfants en apprentissage sur le Net, perte de l’abattement fiscal de 50 % du prix par leçon. Comme toujours, imposer sans concertation, et sévir financièrement. Il est vrai qu’en notre pays, il y a cette obsession de contrôler chaque citoyen, nos enfants, ne sont pas nos enfants, car l’état les prend en main dès l’âge de trois ans en maternelle, leur distille une sous-instruction, matinée d'autorisations à ce que des hommes vêtus en femmes, au nom du « vivre-ensemble » viennent faire la leçon à, ces tout petits et où des livres parlent par le dessin de sexualité. Un des derniers terrains de liberté éducative, l’instruction à la maison donnée par un proche est devenu presque illégal. Ce sont VOS enfants, que NOUS savons mieux que vous, éduquer, former… Formater. Une, deux, une, deux, marchez !
Ciel, mon distanciel ! Me concernant, j’ai commencé le distanciel en mars 2020, dès le début de l’annonce de la pandémie et de l’obligation de confinement. J’étais proviseur d’un établissement français en Mauritanie, mon établissement a fermé et j’ai dû créer un compte (gratuit) au CNEC - un service de l’éducation nationale à distance. En moins d’une semaine, tout le monde s’y est mis, et fort heureusement pour nous, j’avais suivi quelques années auparavant une formation TICE : les TICE regroupent un ensemble d'outils conçus et utilisés pour produire, traiter, entreposer, échanger, classer, retrouver et lire des documents numériques à des fins d'enseignement et d'apprentissage. Avec de la bonne volonté et beaucoup de transpiration, les enseignants et les parents avons réussi à élaborer un programme afin que nos élèves puissent être au top en ce qui concerne l’obtention du brevet des écoles et du baccalauréat. Avec tout un collège et un lycée à faire travailler à la maison, nous avons découvert que ce type d’enseignement à distance permettait de : gagner du temps et de l’argent en évitant les déplacements et embouteillages monstrueux de Nouakchott, sans compter la chaleur de fournaise jusqu’à des 52 degrés à l’ombre. Avoir des horaires souples en fonction des élèves. Nous avons découvert rapidement que le distanciel permettait une meilleure autonomie et organisation : qui permet de planifier comme on le souhaite, que ce soit, parents, apprenants et enseignants tant et si bien que l’on arrive à trouver son bon rythme. Surtout, une grande variété de contenus : le numérique permet de faire des choses intéressantes, dont le partage de modules de formation sous format ludique. Notamment via des vidéos, des podcasts, des quiz. Mieux encore, en un seul clic avec le formateur, on peut faire le point sur le suivi de l’apprentissage et disposer d’une approche de formation sur mesure. Dans les points faibles de la méthode ? Tout est relié pour les plus jeunes à l’investissement parental, quant aux plus grands, c’est d’autonomie dont on parle. L’apprenant en distanciel doit avoir une gestion proactive de son temps. Pour ceux qui ont du mal à suivre, ce sont à peu près les mêmes qui ont du mal à suivre en classe… Avec la discipline en plus.
Depuis 2020, tout le monde y trouvait son compte, avec le choix du distanciel et du présentiel. Les entreprises avaient montré la voie, et moult employés ne voudraient pour rien au monde retourner s’entasser à nouveau dans les embouteillages du matin et du soir, sans parler des transports en commun surpeuplés. Gérer son temps de vie, s’organiser selon son propre rythme, voilà la solution. Retourner à « l’avant » décidé par l’état risque fort de faire grincer des dents, car certaines habitudes ont été prises et faire marche arrière n’aura rien d’un bond en avant, mais plutôt d’une reculade synonyme de ruades.
Ce papier est écrit, car je viens d’apprendre ce matin, moi, qui travaille pour une société de soutiens scolaires, qu’à partir de septembre prochain donc, il faudra reprendre le volant ou les transports en commun pour aller gagner une heure de cours en dépensant le temps identique ou plus afin d’arriver chez son élève, ce qui divise le salaire par deux, et limite le nombre d’heures de cours donnés par jour, à moins de vivre dans les transports. Cela va faire encore plus de monde sur les routes lorsqu’on est en province, plus de stress, moins de qualité de temps de vie en famille, moins d’argent, bref, un état qui de par ses directives incohérentes perpétuelles ne fait que « Nous les briser. » Menu, menu.
Georges ZETER/avril 2025