Chasseurs et paysans... ne font pas toujours bon ménage !

par Robert GIL
jeudi 24 janvier 2013

Dans certaines régions les paysans sont au bord de la crise de nerf. Et ce n’est ni à cause des subventions européennes, ni à cause de la chute des cours des céréales ou de la sécheresse … mais à cause des sangliers et des chasseurs !

Selon certains agriculteurs, les sangliers prolifèrent à cause de l’égrainage réalisé par les chasseurs. Cette méthode qui consiste à nourrir les sangliers avec du maïs, devait à l’origine servir à protéger les cultures. Mais étant généreusement nourri, cet animal devient inévitablement plus prolifique. Et plus il prolifère, plus on installe des égrainoirs, et plus on installe des égrainoirs, plus ils prolifèrent ! Au final c’est le serpent qui se mord la queue et l’on peut raisonnablement se demander s’il est normal de modifier ainsi le régime alimentaire de la faune sauvage pour l’agrément de quelques chasseurs !

Enfin, quand on dit chasseurs, il faudrait dire tueurs, car bien souvent c’est plus de l’abattage que de la chasse. Lorsque l’on sédentarise un animal en le nourrissant, il devient beaucoup plus facile à traquer et à tuer. D’ailleurs dans les régions où l’égrainage s’est développé il est courant d’abattre 50, 60 ou 80 sangliers par saison !

Cette politique de gestion du gibier sauvage a provoqué des déséquilibres et parfois même une rupture du milieu naturel et agricole. Les conséquences en sont une augmentation considérable des dégâts sur les prairies, les cultures, mais aussi sur la régénération forestière qui met en danger l’équilibre de certains écosystèmes.

Dans certains cas les agriculteurs sont indemnisés, mais les montants ne couvrent jamais les frais de remise en état et les pertes d’exploitation. Et bien souvent les cultures sont de nouveau réduites à néant par le passage répété des hardes de sangliers. Nous sommes dans un cas de figure où l’on subventionne indirectement la chasse avec de l’argent public. Evidement vous me direz qu’en France tout le monde touche des subventions d’une façon ou d’une autre, que celui qui n’a jamais touché d’argent public lève le doigt !

Lorsque le problème devient trop important, on a recours à des battues administratives, mais tant que l’on nourrira les sangliers pour les sédentariser afin de les chasser, le problème ne sera pas résolu. Surtout qu’il n’y a pas que les cultures qui sont exposées, il y a aussi des dommages collatéraux ! Certains éleveurs ont déjà retrouvé du bétail occis par des chasseurs. Comme quoi ils ne tirent pas que sur leurs chiens, c’est vrai que ce n’est pas drôle, mais parfois ils se tirent dessus les uns sur les autres. Tout cela parce qu’il y a des bons et des mauvais chasseurs. Les mauvais chasseurs lorsqu’ils entendent du bruit, ils tirent… alors que les bons chasseurs font l’inverse !

Parfois pour passer leurs nerfs ou pour s’amuser, ils tirent sur les panneaux routiers ou les panneaux indicatifs des sentiers de randonnées ou de circuits VTT. C’est une façon de marquer leur territoire et de faire savoir qu’ils sont chez eux et que les autres sont seulement tolérés. Au final c’est vrai que c’est beaucoup moins dangereux pour tout le monde et moins fatiguant et frustrant pour les chasseurs de nourrir les sangliers et de les abattre tranquillement lorsqu’ils viennent manger… et tant pis pour les agriculteurs !

Sur Conscience Citoyenne Responsable

http://2ccr.unblog.fr/2013/01/21/chasseurs-et-paysans/

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