Cher Eric, merci pour ce moment
par Brady
jeudi 25 septembre 2014
Dans l’édito de « Valeurs Actuelles », le sarkolâtre de choc Eric Brunet choisit le règlement de compte… Mais il oublie un léger détail : son admiration et sa dévotion ridicule ont fait beaucoup plus de dégâts dans l’image du sarkozisme, que les sphères germano-pratines.
Dumb and dumber
Ce brave, ce cher Eric, qui avait prophétisé la victoire de Sarkozy en 2012. Et qui, aujourd’hui, s’en prend à Bruno qui est le coupable désigné de la chute de son idole. Ben oui, si Sarko a perdu, ce n’est pas de sa faute, encore moins de celle du génialissime Eric Brunet, mais bien celle de ‘Bruno’.
Et là, vous me dîtes, c’est qui ce Bruno ? Pas Bruno Crémer, il est mort. Ni Bruno Mégret, il est… il est… enfin, peu importe. Non, la terreur, l’homme qui a fait chuter Sarkozy, le Robespierre qui a décapité Danton (ou le Barras qui a décapité Robespierre, c’est selon), c’est le terrifiant, l’effrayant, l’illustre Bruno Roger-Petit. Lequel, tout aussi nuancé, voit donc dans la tribune de son confrère un signe du retour de la droite agressive, revancharde, virulente. Ca va saigner dans les chaumières du XVIe arrondissement.
Bon, soyons un peu sérieux. BRP (les trois initiales les plus connues du milieu parisiano-branchouille, qui a déjà oublié NKM) a sans doute convaincu bon nombre d’électeurs parisiens via ses chroniques qui sentent bon la bourgeoisie bohème. Tout comme les albums de Vincent Delerm ou les films de Philippe Garrel, au cas où Eric Brunet cherche d’autres coupables. Ah, zut, j’avais parlé d’être sérieux.
A eux de nous faire préférer Hollande
En fait, mon cher Eric, en insultant comme ça gratuitement BRP (et c’est ce qui me chiffonne le plus), c’est que vous assimilez le vote contre Sarkozy à de la connerie, et en aucun cas à un vote réfléchi. Sarkozy a forcément tout fait très bien, tout comme vous le claironniez à loisir sur BFM TV, lors de vos mythiques ‘Direct de droite’. Bien sûr, la faute n’est ni celle du roi, ni celle de ses messagers.
Mais t’en es si sûr que ça, Eric ? Si sûr que le peuple a pu simplement céder à un discours ultra-démagogique ? Si sûr que toi et ton roi n’avaient pas quelque peu « merdé » de votre côté, aboutissant à la victoire d’un improbable président ?
C’est marrant de te voir t’en prendre à Bruno et pas à Renaud… Renaud Dély, qui, de son côté, sur la même chaîne, s’occupait du ‘Direct de gauche’, ton pendant alternatif. Et qui parfois, te renvoyait facilement dans les cordes tant, quoi qu’on puisse penser de ses convictions, il apparaissait plus calme et modéré face à toi, qui n’avais que ton fanatisme comme argument (à la rigueur, je trouve que ton confrère Nicolas Doze s’en sort bien mieux pour exprimer des opinions très droitières, les oripeaux du fanatisme en moins). Franchement, te voir te ridiculiser dans ce show a dû sûrement faire plus de dégât dans l’imagerie du sarkozisme que les tribunes de notre bobo préféré.
En tout cas, tu as bien retenu la leçon, Eric (tu me permets d’être familier ? Après tout, tu l’es tout autant dans ton pamphlet). Au moins ta tribune est à l’image de ton idole, un type qui s’invente des boucs émissaires imaginaires pour ne pas se renvoyer à ses propres responsabilités. Je ne pense pas que Hollande fasse nécessairement mieux (ni pire, c’est toi le médium après tout) que Sarkozy mais au moins sa victoire a permis de faire éructer les rageux de ton espèce qui n’avait que leur idolâtrie comme carte de visite. Et pour tout ça, Eric, merci pour ce moment.