Chevelure et épis de nos autorités

par karl eychenne
vendredi 18 octobre 2019

Jamais nos autorités n’avaient arboré de si belles chevelures, comme une ultime tentative de signifier aux marchés qu’il était inutile de lutter : leur toison de Samson leur assurerait la victoire finale. C’était sans compter sur le théorème de la boule chevelue…

Trump, Powell, Draghi, Xi Jinping, Johnson, Shinzo Abe, Kuroda, Trudeau, Juncker, etc. Mais où sont donc passés les chauves ? Il fut un temps où le tabula rasa vampirisait les crânes du pouvoir : Greenspan, Bernanke, feu Chirac… Alors, pourquoi une telle frénésie capillaire ? À supposer qu’elle ne soit pas volontaire (postiches), elle serait le pur fruit du hasard ?… 100 % de chevelus dans un périmètre d’au moins 50 personnes de plus de 50 ans, cela est bien peu probable. Alors pourquoi ?

Nous défendons ici une thèse un peu farfelue, mais qui pourrait témoigner du degré d’exaspération de nos autorités face à l’hébétude de nos économies. Cette thèse est la suivante : les autorités souhaitent une fois pour toutes signifier aux agents économiques que leur entêtement est vain, de toute façon ils perdront à la fin. Comment faire pour convaincre ? D’abord, changer de manuel : fermer le livre de macro-finance, et ouvrir celui des mythes et légendes, à la page Samson…

SAMSON : UN CHOIX QUI S’IMPOSE

Cela aurait pu être Parsifal le Banquier Central, ou bien les Titans planificateurs bienveillants. Mais il fallait quelque chose de plus simple, dont l’évidence paralysait la démonstration : ce sera Samson. Jadis, il parait que Samson put vaincre nombre de ses adversaires grâce à sa chevelure. En fait, nous n’en sommes pas tout à fait certains : tout ce que l’on sait c’est qu’il fut prononcé ces mots-là : « Le rasoir ne passera point sur sa tête… » ; et qu’il s’ensuivit une série de victoires toujours plus impressionnantes. De là, on fit le raccourci : grande victoire = grande chevelure.

Nos autorités étant impuissantes mais pas incultes, peut-être ont-elles alors décidé d’arborer de belles chevelures pour faire passer un message aux marchés : il fallait envoyer un signal, fort, clair, et compréhensible de tous : ce sera la chevelure de Samson.

Ainsi, le pouvoir des autorités ne se résumait plus aux futiles Quantitative Easing, taux directeurs quasi-nuls ou autres dépenses publiques. Ce pouvoir était désormais d’une autre nature, quasi surnaturel. Oui, on pourra toujours dire qu’il s’agit d’une stratégie qui sort un peu du cadre. Mais après tout qu’a-t-elle de plus incongru que des taux d’intérêt négatifs ou un endettement qui dépasse 100 % du PIB ?

Mais il y avait un problème : aussi chevelues que soient nos autorités, il suffisait d’un seul épi pour trahir leur impuissance à maîtriser leur sujet : s’ils n’étaient pas même capables de dompter une touffe, comment pouvaient-ils espérer dresser une foule ? C’est alors que l’on apprit l’existence d’un théorème qui allait définitivement compromettre les plans des autorités…

LE THÉORÈME DE LA BOULE CHEVELUE

Très sérieux, il s’agit bien d’un théorème mathématique, produit par un des plus grands spécialistes (chevelu) encore vivant de ces 100 dernières années : John Milnor. Appliqué à notre cas, ce théorème nous apprend que même si l’on essaie de discipliner les cheveux, et bien il restera toujours au moins un épi qui refusera d’obéir à la règle que l’on cherche à lui imposer. En vérité, il existe bien une solution mathématique pour qu’il n’y ait pas d’épi, c’est qu’il y ait des cheveux « nuls », autrement dit que l’on peigne un chauve.

Il n’y a alors pas d’autres choix pour nos autorités chevelues que d’assumer leur épi, voire leurs épis. Les traitements ou autres techniques pour dresser ou cacher l’épi maudit ne convaincront personne : tout le monde saura bien qu’il y a un épi là dessous puisque ce sont les mathématiques qui le disent. Et de toute façon, mathématiques ou pas, il paraîtrait que nous naissons tous avec au moins un épi derrière la tête. Mais alors quels sont ces épis ?

LES ÉPIS OFFICIELS

Dressons une liste de chevelures qui intéressent plus particulièrement les marchés financiers :

 

 

 

 

 

 

 

CONCLUSION : DE LA BOULE CHEVELUE À L’ÉQUILIBRE GÉNÉRAL EN ÉCONOMIE

Cet article n’est peut-être pas aussi fumeux qu’il n’y parait. En effet, aussi curieux que cela puisse paraître, la chevelure entretiendrait des liens formels d’une importance capitale avec la théorie économique…

Tentons de résumer l’affaire en trois points :

 

 

En forçant le trait, nous dirons alors que l’existence de crânes chevelus garantit à la fois l’existence d’au moins un épi et d’au moins un équilibre en théorie économique… Chauve qui peut.

 


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