Chine, pétrole, Ouighours, USA

par Christian Hivert
mercredi 15 juillet 2009


Quand on voyage dans ce pays si lointain, si mythique, si inconnu dans la connaissance imparfaite que des époques historiques nous ont contées, depuis Marco Polo, puis les frères jésuites des « missions » en Chine, puis les « chinoiseries » du début du siècle, l’antagonisme massacreur entre Tchang Kaï Tcheck et les communistes de la « Longue Marche » puis les efforts de guerre contre les Japonais, puis la proclamation de la "République populaire de Chine" et l’arrivée de Mao Tse Dong sur la scène internationale parmi les Grands de la planète, la reconnaissance de la chine populaire par De Gaulle, que les chinois appellent « Daï Gao Le » (le Grand Joyeux), la Grande révolution Culturelle chère à nos Maoïstes hexagonaux (depuis parvenus au pouvoir national-socialiste-libéral- français),


Quand on voyage dans ce pays si lointain, si mythique, si inconnu dans la connaissance imparfaite que des époques historiques nous ont contées, depuis Marco Polo, puis les frères jésuites des "missions" en Chine, puis les "chinoiseries" du début du siècle, l’antagonisme massacreur entre Tchang Kaï Tcheck et les communistes de la "Longue Marche" puis les efforts de guerre contre les Japonais, puis la proclamation de la "République populaire de Chine" et l’arrivée de Mao Tse Dong sur la scène internationale parmi les Grands de la planète, la reconnaissance de la chine populaire par De Gaulle, que les chinois appellent "Daï Gao Le " (le Grand Joyeux), la Grande révolution Culturelle chère à nos Maoïstes hexagonaux (depuis parvenus au pouvoir national-socialiste-libéral- français), et maintenant la Chine de l’an nouveau chinois si répandue dans nos "quartiers chinois", on peut se raccorder à plusieurs mondes, suivre moult pistes, rien de ce qui nous à été décrit ne se retrouve, ni propagande ni anti-communisme mondialiste ne peut relier tous les fils de cette immense Chine à l’histoire pluri-millenaire ; on y découvre toujours un "inconnu", un espace vierge d’images pré-dimentionnées.

Avec nos gros sacs sur le dos, le bus de l’aéroport nous crache sur la place Tian-An-Men, cinq ans après le grand massacre, nous entendons parler Français ; il cherche comme nous un hôtel abordable pour dormir, nos directions divergent. Nous allons à l’aveuglette dans une ruelle éclairée faiblement par quelques ampoules dispersées chichement au hasard des échoppes ou de certaines habitations. Nous adressons la parole à un petit vieux, il nous comprend, il nous répond, nous sommes soulagés, nos cours de langue chinoise n’auront pas été inutiles, il nous dirige véritablement vers l’hôtel que nous lui demandions. En quelques centaines de pas nous venons de parcourir deux mondes, les "Hutongs" (ruelles anciennes et pauvres de Pekin, en voie de disparition pour cause de promotion immobilière effrénée), et l’hôtel de catégorie internationnale aux tarifs prohibitifs pour notre bourse, nous en changerons dés le lendemain.

Premier petit matin dans la rue Chinoise :

Les triporteurs et les petits camions véhiculent de la denrée alimentaire en vrac pour alimenter les rues de marché que nous traverserons partout en un an de voyage. Ce sont des images qui doivent circuler bien mieux maintenant, des monceaux de quartiers de porc juchés sur un triporteur englouti, des pastèques par montagnes, des poulets vivants attachés par les pattes, et ce petit vendeur de rue mal habillé qui se réveille en baillant de sa paillasse disposée sur la rue à l’ombrage de sa petite charrette. Des groupes de gens se rassemblent sur le trottoir, certains avec une épée en main, habillés pour la plupart en ouvrier du monde, le fameux col bleu Mao n’est rien d’autre que le "Bleu de chauffe" internationnal. Ils démarrent une séance matinale de Taï-chi-chuan, et d’autres travailleurs pressés avalent à toute vitesse une "nouille" sur une petite table auprès du gros chaudron posé sur un poêle à charbon, sur le vaste trottoir désormais envahi par des catégories de travailleurs visiblement plus aisés, au vu de leur habillement plus coloré. Alors les bus et les vélos commencent leur journée et le vacarme s’étend.

Crise du logement :

De partout l’on voit des charroiements de briques et des maisonnettes se construisent, mais le chinois moyen, même très accueillant, et ayant quelques moyens financiers, ne vous fera pas visiter son intérieur, les recommandations du parti communiste n’y sont pour rien, sa fierté lui suffit. Les nouveaux romans chinois style polar décrivent assez bien le phénomène d’entassement des familles et des travailleurs. On vous invitera alors au restaurant et on vous fera servir tous les plats disponibles que vous ne pourrez finir. C’est sans doute pour cela que, comme dans tout pays en voie de développement et surpeuplé, les Chinois vivent dans la rue, dans leurs rues, jusqu’à tard le soir. Les grandes Barres résidentielles sont réservées à ceux des chinois qui ont amassé suffisamment.

A chacun selon ses capacités :

Cela fait une quinzaine d’année que les autorités chinoises ont conseillé à tous de trouver le meilleur moyen de s’enrichir. Et tous les petits métiers et petits commerces ont jailli dans la rue, le réparateur de vélos se met souvent sous un arbre, qui lui sert à accoter ses cycles. Le réparateur de briquets plastiques jetables voisine avec la machine à coudre à entraînement pédestre du cordonnier et toute la rue décline de ces métiers de nation pauvre, sans compter le marché alimentaire en lui-même.

Les conditions de transport :

Aprés avoir passé beaucoup de temps à acheter un billet de train, dont nous comprenons parfaitement qu’il soit pour les étrangers au double du prix chinois, étant donné la disparité des revenus, nous comprenons pourquoi nous avons eu l’impression de prendre la place de ceux des chinois qui n’ont pas pu partir. Les sacs calés sur les orteils, à l’entrée de la voiture où à chaque arrêt dix personnes montent et personne ne descend, à moins que ce ne soit par les fenêtres, ce que nous ne voyons pas de là ou nous sommes, entassés comme cela ne peut avoir de sens au pays d’où nous venons, le train fait environ cinquante à l’heure et circule sur une voie unique. Les trains se croisent aux grandes gares. A la télévision chinoise, nous visionnons une émission relatant les prouesses de construction des équipes chinoises, cinquante hommes armés chacun d’une pique de fer font glisser un rail à sa place. C’est dans ces conditions ferroviaires que la France tente depuis des années de vendre un T.G.V. à la Chine, cela s’appelle la bosse du commerce. Depuis, ils progressent, le prototype est presque achevé, ont-ils pensé à leur refiler des machines à poser des rails, les chinois pauvres attendent encore.

La chine s’enrichit :

Tandis que les plus pauvres s’appauvrissent, une Chine émerge, consommatrice et visiteuse des grands magasins à l’occidentale occupant plusieurs niveaux enverrés et bétonnés. À Pékin, les chinois qui montrent qu’ils ont gagné quelque peu arborent à la ceinture le dernier modèle d’organiseur à bretelles que nous n’avons même pas encore en diffusion large en France. Toutes les grandes entreprises privées ou publiques françaises se positionnent pour obtenir des marchés, ce qui est le cas également de toutes les grandes nations occidentales.

Les guerres à venir :

Il y a en Chine une potentialité de réserve de pétrole dans le désert du Taklimakan qui serait équivalente à la totalité des réserves estimées du Moyen-Orient. Ce sont là les territoires du peuple ouighour, cousins originels des Turcs et par leur histoire, musulmans. C’est de l’autre côté de la frontière de l’Afghanistan, les Français sont positionnés pour les forages de prospection, les ouighours devraient recevoir un soutien non négligeable pour leur émancipation, la prison de Guantanamo s’agrandira alors et les tortures américaines s’étofferont.

Ce que l’ont en sait :

Bien peu de choses, des séries d’impressions, d’images sans doute faussées par nos a priori, que le monde là-bas, comme ici, creuse la richesse des uns sur la misère grandissante des autres, cela s’appelle la mondialisation, il y a du blé à se faire, leur peuple est bien tenu, on les copiera sans doute, pour le moment la crise venant les puissants de la planète commencent à nous parler d’instaurer une economie de marché sociale, les chinois depuis 1980 instaurent une économie socialiste de marché, ils nous ont toujours devancé, et ils achètent l’Amerique, vive Obama.


Christian Hivert Chine 1995-Prunaret 2004-Le Libonés 2009

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