Chômage : l’inarrêtable tsunami ?

par henri18
jeudi 19 février 2015

En 2014, on allait voir ce qu’on allait voir ! Un gouvernement « au travail » et résolu à tenir en échec un chômage décidément bien ancré mais incapable de résister aux assauts d’un socialisme français à la dérive. Patatras ! Valls et Hollande sont encore plus mauvais que Ayrault et… Hollande. 2014 s’est achevé sur une hausse encore plus forte que l’année précédente faisant exploser les chiffres avec plus de 5,5 millions de Français sans emploi et un chômage touchant 10 % de la population active. Le triste bilan de Sarkozy en la matière sera amplement battu d’ici à 2017 soyons en sûrs !

5,5 millions de chômeurs toutes catégories confondues… Le bilan n’est pas – comment dire ? – très bon. 2014 devait annoncer le renouveau de l’économie française et l’exercice se termine avec un beau sourire à la grimace d’un gouvernement complètement perdu face à la crise. Les 790 000 chômeurs (de plus) de l’ère Sarkozy n’étaient pas dus à une crise qui n’existait pas selon les socialistes. Comment alors expliquer les 572 500 chômeurs de plus après seulement deux ans et demi de mandat hollandais ? Pourtant, la crise – qui existe finalement – est moins rude qu’à ses débuts et des facteurs exogènes comme le prix de l’énergie et la faiblesse de l’euro et des taux d’intérêt devraient jouer en faveur de ces amateurs devenus ministres par la grâce du saint hasard.
 
« Je m'attends à un mauvais bilan » 
 
C’est ainsi que le ministre du Travail François Rebsamen annonce les Français aux chiffres du chômage qui tombent chaque mois. Se préparer à encaisser un mauvais coup faute de pouvoir frapper efficacement contre le chômage. Depuis 2009 et la répercussion directe de la crise mondiale sur notre économie, la courbe de l'inactivité en France n'a cessé de croitre, quelle que soit la catégorie – A, B, C, D ou E. Une sorte de fatalité, en quelque sorte, qui questionne sur la capacité de nos classes gouvernantes à stopper cette chute libre. Il convient de reconnaître qu'en matière de chômage, tous se sont cassés les dents à essayer d'endiguer sa hausse. Ce n'est pas une raison, néanmoins, pour les dédouaner de leurs responsabilités.
 
La petite phrase « Je m'attends à un mauvais bilan » a en tout cas fait réagir sur les bancs de l'UMP, où l'on fustige le clan socialiste de ne rien faire contre le chômage, si ce n'est d'annoncer sans cesse que les chiffres seront mauvais. Les Français, eux, n’écoutent même plus les sorties de ce ministre guidé par un président aveugle et un ministre de l’Economie incapable d’écrire la moindre loi qui fait sens et qui serait approuvée par les parlementaires. La loi Macron passera en force, mais est-ce si important de parler d’un texte aussi insignifiant qui ne fait qu’aller un peu plus loin dans la soumission au marché ? Avant cela, le gouvernement a essayé de résorber le chômage des jeunes à l’aide des contrats aidés. Un échec cuisant plus tard, Rebsamen s’attaque au chômage de longue durée. Autant dire que les chômeurs les plus longtemps sans emploi n’ont plus aucun espoir. Tout ce que touche ce gouvernement se transforme en défaite.
 
Déresponsabilisation des politiques
 
Une gauche en dessous de tout, mais le pire est qu’elle n’est pas la seule à avoir pris un abonnement prolongé à la nullité. L'UMP, tout comme le PS, a été incapable de faire repartir la courbe de l'emploi à la hausse, et ce malgré plusieurs tentatives : exonérations de cotisations sociales pour les entreprises, défiscalisation des heures supplémentaires, création de l'activité partielle de longue durée (APLD). Rien n'y a fait. Plusieurs enquêtes ont même démontré l'effet néfaste de certaines politiques, notamment celle qui a conduit à l'adoption de la loi TEPA : des employeurs, tenté par le recours massif aux heures supplémentaires, ont perdu de vue l'embauche intérimaire et fourni les dossiers de Pôle emploi…
 
Nicolas Sarkozy arguait en 2012 de l'impact de la crise financière pour se soustraire à ses responsabilités. Pourtant, de 2002 à 2012, le budget de l'Etat en matière d'emploi a chuté de 16,8 à 10,2 milliards d'euros, tandis que le chômage augmentait de plus d'1,3 % sur la décennie. S'il y aura toujours des voix pour expliquer cette baisse de crédits par le transfert de certaines missions aux collectivités territoriales, il semblerait que les gouvernements, quelle que soit leur couleur, soient directement responsables, par leur inefficacité ou leur fuite, du déficit d'activité en France. Et comme chacun sait, sans inversion rapide de la tendance, le PS devra se trouver un autre candidat à la prochaine présidentielle. « Si le chômage ne baisse pas d'ici à 2017, je n'ai aucune raison d'être candidat », affirmait François Hollande en 2014. Inefficacité ou fuite, disait-on.

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