Citoyenne atterrée (bis)
par Kim44
vendredi 2 septembre 2016
Il y a deux ans, Pascale LARENAUDIE écrivait ici même un très beau texte, plus que jamais d’actualité, hélas…
Sœur d’idée et de cœur, comme elle, je suis moi aussi, aujourd’hui encore, une citoyenne atterrée.
Atterrée de voir mon pays s’enfoncer dans la crise et le néant depuis tant d’années ;
Atterrée de l’impuissance – ou du manque de volonté – et de la vision court-termiste de nos élus, plus occupés à accaparer les bonnes places pour conserver leurs privilèges, à se coopter entre eux ou à se perdre dans des guerres picrocholines, qu’à se préoccuper de notre sort ;
Atterrée par la paupérisation tant économique qu’intellectuelle de ce pays. En effet, que peut-on espérer d’une société qui érige en modèles des Nabilla ou des Kardashian, et se passionne pour la chasse aux Pokémon alors que le monde est à feu et à sang ? Une société qui est passée de « être ou ne pas être » à « être milliardaire ou pas » ou « avoir une Rolex à 50 ans »… ?!
Atterrée par l’incurie d’une classe politique enkystée dans la perpétuation d’un système qui ne profite qu’à elle et à ses affidés, arcboutée sur la conservation de privilèges devenus d’autant plus indécents que nous sommes, nous, à la diète depuis tant d’années…
Atterrée de ce discours nauséabond sur « les assistés » qui ruineraient la France. Les vrais assistés, ce sont ces quelques 900 parlementaires et leurs équipes qui vivent à nos crochets ! Ce qui ruine la France, c’est sa technocratie, sa bureaucratie, ses pseudo-élites, toutes formées sur le même moule pour perpétuer un système moribond en faisant toujours plus de la même chose, surtout si ça ne marche pas ; c’est la fraude fiscale (60 à 100 milliards par an), l’argent public jeté par les fenêtres dans des Grands-Projets-Inutiles ou distribué à ceux qui en ont le moins besoin, comme le CICE : 65 milliards donnés en cadeau aux entreprises, captés par les plus gros pour augmenter leurs profits et engraisser encore un peu plus leurs actionnaires… pour quelle contrepartie ? Où sont les emplois promis ?
Atterrée qu’on veuille nous faire gober que licencier sans raison valable, payer des heures sup. à 10% de plus au lieu de 25, encombrer nos routes d’autocars et passer le permis avec des postiers, ce serait ça le progrès social…
Atterrée, enfin, du non-choix qui va encore se présenter à nous aux prochaines élections : entre la peste socialiste devenue plus libérale que sociale, le choléra sarkozyste et le sida frontiste, fais ton choix, camarade !
Bref, je suis affligée de tout ce gâchis, et je sais à présent qu’il nous faut être nous-mêmes le changement que nous voulons vraiment voir émerger. La solution ne viendra pas « d’en haut » - ils sont tous bien trop occupés à se faire réélire pour se partager le gâteau – c’est à nous tous, citoyens et citoyennes atterrés, d’initier localement, chacun à son échelle, aussi petite soit-elle, le changement que nous appelons de nos vœux. Parce que nous ne pouvons plus compter sur personne, seulement sur nous-mêmes, et les uns sur les autres…
… Pour que vivent la Liberté d’être autre chose que les consommateurs passifs et bouffis qu'on voudrait faire de nous, l’Egalité des chances de chacun d’entre nous, la Justice sociale, et la Fraternité par la Solidarité.