Climat : l’alarmisme est-il pédagogique ou démagogique ?

par Luc-Laurent Salvador
samedi 15 juillet 2023

Il y en a marre de la propagande ! Il nous faut un authentique débat scientifique ET citoyen !

Sur Tik Tok les vidéos sont minuscules, vite vues, vite comprises, donc terriblement efficaces d’un point de vue pédagogique ! J’en ai vu une dernièrement extraite d’un documentaire sur les travaux du géopaléologue Ian Clark qui a étudié les climats du passé à partir de carottes glaciaires. Ce chercheur a démontré que le réchauffement de la planète a TOUJOURS précédé de plusieurs centaines d’années la montée des concentrations en CO2. Sa conclusion est imparable : si le CO2 grimpe longtemps APRES les températures, IL NE PEUT PAS ETRE LA CAUSE du réchauffement.

J’ai envoyé cette implacable réfutation de la principale thèse climato-alarmiste à un ami réchauffiste qui se voudrait pédagogue et il a alors tenté de m’expliquer qu’en détruisant progressivement les forêts piège à carbone le réchauffement devait fatalement amener une augmentation du CO2. Ce faisant, il m’invitait à admettre l’existence d’un « cercle vicieux » — que les scientifiques appellent « rétroaction positive » (positive feedback) — c’est-à-dire, l’idée que plus ça se réchauffe, plus il y a de CO2 et plus il y a de CO2 et plus ça se réchauffe. Remarquons que, par nature, ce mécanisme en causalité circulaire tend, non seulement, à persévérer dans son être mais à s’amplifier sans cesse, autant que possible et, donc, dès que possible.

Le problème avec cette explication est, qu’avant de s’activer, la supposée rétroaction positive aurait patienté des centaines années — jusqu’à 800 ans — APRES l’apparition du réchauffement. Il ne peut donc s’agir d’un mécanisme aussi simple que ce que mon ami prétendait.

La chose est d’autant plus complexe que par le passé, la concentration en CO2 était jusqu’à 20 fois plus importante que celle d’aujourd’hui et c’est justement à ce moment-là que les premières formes animales sont parties à la conquête de la Terre. Selon la logique simpliste des climato-alarmistes, c’est tout le contraire qui aurait dû se passer, la forte concentration en CO2 devant induire un formidable et fatal réchauffement de la planète...

Il n’en a rien été parce que loin d’être un polluant — comme tant de naïfs présomptueux le vont répétant à droite et à gauche — le CO2 est l’ALIMENT VITAL des plantes et, donc, de toute la biosphère dans laquelle nous, les animaux, prospérons en rejetant du CO2, ce produit de notre respiration dont les plantes sont, encore une fois, terriblement avides.

C’est tellement vrai qu’on peut estimer la concentration en CO2 d’une atmosphère en comptant le nombre de « bouches à air » (stomates) que les plantes ont sur leurs feuilles. Moins il y a de CO2 dans l’air, plus une plante forme des stomates sur ses feuilles. Ce CO2 archaïque a été consommé en quantité astronomique durant des centaines de millions d’années par la végétation et les océans. Le CO2 de l’atmosphère s’est ainsi retrouvé piégé par les forêts fossilisées mais aussi par les formes marines produisant du carbonate de calcium (coraux, mollusques, etc.) qui se retrouve dans les roches dites calcaires. D’où la faible concentration actuelle du CO2 qui est un facteur limitant pour la croissance de nos cultures et, donc, pour notre alimentation. A une époque qui a tellement promu l’agrochimie, celle qui empoisonne l’air, l’eau et la terre sous prétexte de nourrir les hommes, il y a sans doute là matière à réflexion.

Quoi qu’il en soit, un autre problème fondamental pour l’explication en termes de cercle vicieux réchauffement ↔ CO2, c’est qu’il faudrait supposer que le réchauffement est globalement mauvais pour la croissance végétale. Or, ceci est loin d’être prouvé. Par exemple, il est très clair que si le Groënland se réchauffait, la croissance végétale y serait infiniment supérieure à ce qu’elle est actuellement puisqu’on y est très proche de zéro. Le Groënland redeviendrait le Greenland qu’il était par le passé et qui lui a valu son nom — signifiant « pays vert ». Le piège à carbone fonctionnerait alors à fond les manettes. Donc le réchauffement peut bien faire souffrir la végétation ici ou là — mais ce qui ne tue pas rend plus fort — il la rendra forcément exubérante ailleurs. Bien malin qui pourra démontrer ce qu’on y gagne et ce qu’on y perd au final.

Bref, on ne va pas refaire ici un débat qui dure depuis au moins deux décennies avec d’un côté des scientifiques a capella — je veux dire par là qu’ils sont isolés et prêchent dans le désert — et de l’autre des amplis médiatiques tambourinant sur toute la planète la parole des gourous subventionnés les plus en vue. Bref, chacun peut le constater, il n’y a pas de débat à proprement parler mais l’espace et la matière à discussion existent néanmoins.

Quoi qu’il en soit, je souhaitais simplement faire apparaître comment, avec deux doigts de réflexion on peut faire dérailler les arguments des imprécateurs du réchauffement climatique. Qu’il s’agisse d’ahuris qui gobent tout rond la propagande ou de demi-savants qui prétendent nous faire la leçon, les réchauffistes-alarmistes sont généralement à côté de la plaque avec les incantations car tout personne bien informée sait qu’on ne peut penser les phénomènes climatiques en termes de causalité simple — c’est-à-dire, linéaire — du genre CO2 Þ réchauffement. Ça ne marche pas comme ça !

On doit penser la dynamique écologique dans toute sa splendide complexité de sorte que prétendre expliquer l’avenir du climat à partir du seul paramètre que serait les émissions de CO2 liées aux activités humaines est, en soi, une absurdité scientifique dont l’omniprésence médiatique interpelle quand même un peu. Comment expliquer celle-ci autrement que par une volonté des « puissances de ce monde » de soumettre le grand public à une forme de propagande ?

Les médias restent silencieux à cet égard mais il est clair que la controverse existe et n’a jamais cessé dans les milieux scientifiques y compris climatologiques. Beaucoup de chercheurs de tous horizons scientifiques [1] se sont inquiétés de l’univocité des présentations faites au grand public qui sont toutes alarmistes. Ils appellent à une plus grande transparence et une authentique ouverture des débats, sans exclusive, sans diabolisation des « climato-réalistes » qui ne sont pas des grands enfants naïfs en manque de « pédagogie ».

Voici, par exemple, ce que le ministre géologue Claude Allègre pouvait déclarer en 2010, dans son livre d’entretiens « L’imposture climatique » :

« Je vais donner quelques chiffres à l'intention de ceux qui sont sensibles à la loi du grand nombre. Vous savez : « La majorité des scientifiques pense que ... » Au premier trimestre 2009, un Congrès a été organisé à New York par les spécialistes qui ne croient pas au « GW » (global warming) : eh bien, ce Congrès a réuni 800 experts. Une pétition a été lancée aux Etats-Unis par Fred Singer, et a réuni 5 000 signatures de scientifiques. Au Canada, une pétition a rassemblé plus de 600 climatologues qui ont pareillement mis en garde contre les conclusions du GIEC. Deux pétitions avec plusieurs centaines de signatures chacune ont été envoyées à Angela Merkel, et une autre au Premier ministre suédois pour leur dire leur opposition aux conclusions péremptoires du GIEC. Mais l'événement le plus significatif est peut -être le vote qui a eu lieu parmi les spécialistes américains du climat ...

Et ce vote a donné quoi ? C'est intéressant, même si, vous-même l'avez dit, en science l'avenir ne se joue pas dans un vote démocratique, comme s'il s'agissait d'une élection présidentielle ...

Le 19 octobre 2009, le Bulletin de la Société météorologique américaine en a rendu publics les résultats. Les voici : 50 % d'entre eux ne croient pas à l'influence de l'homme sur le climat, 27 % en doutent. Seuls 23 % croient aux prédictions du GIEC. Voilà ma « solitude » !

Pourquoi ce résultat-là a-t-il eu, chez nous, si peu d’échos ?

C'est vous le journaliste, pas moi ! » (p.138) [2]

Pour conclure, il me semble assez évident que la marche forcée et terriblement polluante vers une réindustrialisation mondiale favorisant l’électrique, le nucléaire et les énergies non carbonées constitue une violence inouïe faite au corps social de toutes les nations engagées dans cette dynamique insensée.

Le bon peuple subit frontalement une technocratie soumise à une élite toute-puissante en cela qu’elle détient la plus grande part des médias et met la pression sur les politiciens via des lobbies et des financements conditionnés à leur soumission ostentatoire à la doxa. Il y a surtout, une armée internationale de zélotes infantiles ou juvéniles dans lesquels il est aisé de reconnaître les « idiots utiles » dont parlait Lénine.

Le plus affligeant pour moi qui suit un écologiste de la vieille école, c’est de constater que l’écologie politique dans son ensemble — à quelques individus près — s’est révélée absolument incapable de protester contre les manœuvres de l’OTAN en Ukraine où les USA et l’Europe investissent des fortunes en armements alors qu’on le sait au moins depuis « Le contrat naturel » de Michel Serres, c’est la guerre que se font les hommes qui est à l’origine de la destruction du monde.

Si nous devons aller à marche forcée vers quelque chose, c’est vers la paix, donc vers la fin de cette diabolique circulation entre guerre économique et économie de guerre. Nous avons besoin d’inventer une paix économique au sein de laquelle les hommes vivront en paix et foutront la paix à la nature. Il faudrait donc en finir avec le prêt à intérêt (usure) qui rend les hommes esclaves car endettés et donc avides d’argent et, par conséquent, brutaux, d’abord avec les autres hommes, ensuite avec la nature. Par conséquent, il est temps que notre monnaie soit souveraine, c’est-à-dire, détenue par le peuple et seulement au peuple. Avec les marchands d’armes et les reconstructeurs, les banquiers sont les principaux profiteurs de guerre. Si ces professions disparaissaient, l’Humanité et la Terre s’en trouveraient bien soulagées. Voilà, je crois, l’urgence : mettre un terme à leurs agissements criminels et la question, bien sûr, c’est « comment faire ? ».

 

[1] Outre ce que mentionne la citation d’Allègre, il convient de signaler que 31487 scientifiques étasuniens venant de toutes disciplines ont pris position contre le dogme anthroporéchauffiste. A noter que la science ce n’est pas de la magie réservée à une élite de spécialistes. Toute personne capable de comprendre une argumentation scientifique est capable d’en réfuter éventuellement la logique et c’est pourquoi, pour cette raison même, toute personne est a priori bienvenue dans un débat d’idées. Seule la qualité de l’argument compte, pas les qualités de la personne (cf. le Monde III de Popper).

[2] Plus récemment 500 scientifiques ont écrit à l’ONU une lettre intitulée « Il n’y a pas d’urgence climatique ». Voir aussi ce que nous dit l’ancien conseiller climat d’Obama.


Lire l'article complet, et les commentaires