ClimateGate : L’enquête du parlement Britannique commence

par PapyJako
lundi 1er mars 2010

La Commission d’enquête désignée par le Parlement Britannique ouvre la boite de Pandore de l’affaire révélée par les courriels du ClimateGate

Une commission d'enquête parlementaire
 
On se souvient de l’enquête parlementaire ouverte par le Parlement Britannique sur l’affaire du ClimateGate.

La session d’enquête orale commence ce lundi 1er mars, et pourrait receler des surprises pour ceux qui continuent à, penser que cette affaire est une "tempête dans un verre d’eau".
 
Le programme de la première session d’audition est le suivant :
  • 3.00pm The Rt Hon the Lord Lawson of Blaby, Chairman, and Dr Benny Peiser, Director, Global Warming Policy Foundation
  • 3.30pm Richard Thomas CBE, former Information Commissioner
  • 4.00pm Professor Edward Acton, Vice-Chancellor, University of East Anglia and Professor Phil Jones, Director of the Climatic Research Unit
  • 4.40pm Sir Muir Russell, Head of the Independent Climate Change E-Mails Review
  • 5.00pm Professor John Beddington, Government Chief Scientific Adviser, Professor Julia Slingo OBE, Chief Scientist, Met Office, and Professor Bob Watson, Chief Scientist, Defra
A la suite de l’appel à contributions écrites qu’elle avait lancé, la Commission d’Enquête Parlementaire déclare avoir reçu à ce jour 54 contributions dont il publie la liste sur son site Internet. Toutes les contributions sont disponibles au public sur le web.
On y trouve un peu de tout, y compris des messages un peu comiques :
  • Un (CRO 02) où l’auteur se contente de transmettre à la Commission les exemplaires de livres écrits par deux célèbres sceptiques.
  • Un (CRU 04) qui réclame l’élargissement de la mission à "toutes les branches de la Science"
Un certain nombre de contributions se positionnent par rapport au fond du problème "Le réchauffement Climatique anthropique est-il, ou non, avéré", ce qui a conduit la Commission à rappeler que la question de fond ne fait pas partie de sa mission, qui est d’examiner les allégations de mauvaise conduite scientifique et les implications pour "La Science".
Sur ce plan, les deux contributions que j’ai trouvées les plus intéressantes sont :
  • Le mémorandum de Sonja Boehmer-Christiansen (CRU 26)
     
  • Celui (CRU 39) de l’Institute of Physics (IOP)
     
Cette dernière contribution a été remarquée par WattsUpWithThat, et y est débattue.
L’IOP - Institute Of Physics - est une institution scientifique consacrée à l’amélioration "de la pratique, de la compréhension et des applications de la Physique" dans le monde. L’IOP revendique plus de 36 000 membres dans le monde entier.
Voici ma traduction des passages clés de ce mémorandum (c’est moi qui ai souligné en gras)
 
1 - L’IOP est préoccupé par le fait qu’à moins que les courriels dévoilés ne s’avèrent être des faux, il soulèvent des implications inquiétantes pour l’intégrité de la recherche publique dans ce domaine, et pour la crédibilité le la méthode scientifique telle que pratiquée dans ce contexte.
 
2 - Les courriels du CRU, tels que publiés sur internet donnent des preuves recevables (ndt : "prima facie") de refus déterminés et concertés d’observer des pratiques scientifiques traditionnelles honorables et la loi sur la liberté d’information. Le principe selon lequel les scientifiques devraient exposer leurs idées et résultats à des tests indépendants et à la reproduction par d’autres - ce qui requiert l’échange ouvert de données, procédures et informations - est fondamental. L’absence de conformité a été confirmée par les constatations du Commissaire Enquêteur (ndt : "Information Commissioner"). Cela s’étend bien au delà du CRU lui-même - la plupart des courriels étaient échangés avec des chercheurs de plusieurs institutions qui étaient aussi impliqués dans la formulation des conclusions du GIEC sur le changement climatique.
 
3 - Il est important de reconnaître qu’il y a deux catégories complètement différentes de données concernées par les échanges de courriels du CRU :
  • Celles qui sont élaborées à partir de mesures directes des températures de la terre et des océans telles que les données CRU, GISS et NOAA.
  • Les reconstructions historiques à partir de "proxies", par exemple les anneaux d’arbres.
4 - La deuxième catégorie, les reconstructions, sont la base des conclusions selon lesquelles le réchauffement du 20ème siècle est sans précédent. Les reconstructions publiées pourraient ne représenter qu’une partie des données disponibles, et pourraient être sensibles aux choix faits et aux techniques utilisées. Différents choix, omissions ou procédés statistiques pourraient conduire à des conclusions différentes. Cette hypothèse était manifestement la raison de certains refus de requête d’informations additionnelles.
 
5 - Les courriels révèlent des doutes sur la fiabilité des reconstructions et soulèvent des questions sur la façon dont elles ont été représentées. Par exemple la suppression apparente, dans des graphiques largement utilisés par le GIEC, de résultats de "proxies" pour les décennies récentes qui ne sont pas en accord avec les mesures instrumentales contemporaines.
 
6 - Il y a aussi des raisons de s’inquiéter de l’intolérance à la contestation affichée dans les courriels. Cela entrave le processus d’auto correction, qui est essentiel à l’intégrité du processus scientifique dans son ensemble, et pas seulement à la recherche elle-même. Dans ce contexte, ceux des courriels du CRU qui se rapportent au processus de revue par les pairs (ndt : "peer-reviewed") suggèrent la nécessité d’en revoir l’adéquation et l’objectivité telle qu’elle est pratiquée dans ce domaine, et sa vulnérabilité potentielle aux biais et manipulations.
 
7 - Fondamentalement, nous considérons qu’il devrait être inapproprié pour la vérification de l’intégrité du processus scientifique de dépendre d’appels à la législation sur la Liberté de l’Information. Néanmoins, le droit à de tels appels a démontré sa nécessité. Les courriels illustrent la possibilité pour des réseaux de chercheurs de sensibilité proche (ndt : "like-minded") d’exclure efficacement les nouveaux venus. Réclamer que les données soient électroniquement accessibles à tous, au moment de la publication, enlèverait cette possibilité.
 
[8 - 9] ... considérations non traduites sur les moyens d’assurer un meilleur fonctionnement ...
 
10 - Le champ de l’enquête est, et ce n’est pas approprié, limité aux allégations de mauvaise conduite scientifique et d’évasion de la Loi sur la Liberté de l’Information au CRU. Toutefois, la plupart des courriels étaient échangés avec des chercheurs d’un certain nombre d’institutions majeures impliquées dans la formulation des conclusions du GIEC sur le changement climatique. Dans la mesure où ces scientifiques sont complices des faits allégués de mauvaise conduite scientifique, une enquête élargie sur l’intégrité du processus scientifique de ce domaine est nécessaire.
 
[11] ... Une question (mineure ?) non traduite de vocabulaire ...
 
12 - Le deuxième objectif de la définition de mission (ndt : "terms of reference") devrait être élargi au-delà de la politique et des pratiques du CRU, sur le point de savoir si ceux-ci ont été violées par des individus, en particulier relativement à d’autres types d’écart à la pratique scientifique objective, par exemple la manipulation de la publication et du mécanisme de revue par les pairs, ou le fait d’autoriser des conclusions préconçues à l’emporter sur l’objectivité scientifique.
 
[13] Remarques d’ordre général non traduites sur les "autres sources de données" (NCDC ; GISS)
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Pour ma part, j’attends avec intérêt le déroulement de l’enquête parlementaire, et l’énoncé des ses conclusions.
Et vous ?
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Note : cet article a été publié sur LePost.
 

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