A grand coup de vomissures en jet, censées éclabousser son interlocuteur, Cohn Bendit accusé d’être l’auteur de propos choquants sur la sexualité juvénile, dans son livre publié en 1975 "Le Grand Bazar", ou à la télévision dans l’émission Apostrophe en 84, tailla sa défense avec véhémence et à grand renfort de comités de soutien médiatico-politique et citoyen, en méprisant littéralement son délateur. Cette dénonciation en direct, s’apparenta même, selon les observateurs les plus avisés et les plus crédibles, à un véritable guet-apens, une bassesse, une trahison, un geste petit petit...Minable quoi !
C’est vrai que cette petite mise à jour pouvait paraître inopportune, 30 ans après les faits, il y a prescription, et puis, à l’époque, on ne savait pas ce qu’on sait aujourd’hui, à propos de la pédophilie. Cohn Bendit a exprimé ses regrets et avoué qu’il n’écrirait plus la même chose aujourd’hui. Faute avouée, à moitié pardonnée...L’autre moitié étant à charge de notre indulgence, exhortée à croire en la bonne foi de cet homme et à ne plus jamais mettre en doute son honorabilité, en dépit de tout procès d’intention que les malveillants pourraient lui faire.
Quelle que fut l’opinion qu’on se fit sur le sujet, Cohn Bendit a finalement connu une réhabilitation "naturelle" grâce à ses brillants résultats électoraux et l’info pourrie le concernant, s’est diluée imperceptiblement dans le flux des informations quotidiennes encore plus dégueulasses, jusqu’à disparaître totalement.
Aujourd’hui Roman et sa veille casserole, font la Une de l’actualité, et tout le monde s’est exprimé sur le sujet, y compris Cohn Bendit.
"Je suis mal à l’aise (...)Parce qu’il y a une accusation grave(...)Même si cela date d’il y a trente ans, est-ce que ça doit se régler juridiquement ? Je n’en sais rien. Mais simplement s’il y a viol, ou abus sexuel d’une jeune fille de 13 ans, et que l’on puisse s’en sortir seulement parce que l’on peut payer sa caution (...), moi ça me met mal à l’aise"..
Nous aussi, on est mal à l’aise, rassurez vous monsieur Cohn Bendit, je dirais même que là, à cette heure, lorsque l’élite s’offusque, le peuple à carrément la nausée... Mais jusqu’à ce que Monsieur C-Bendit se soit exprimé sur "le viol", l’affaire Polanski, de mon humble point de vue, c’était une simple affaire de droit, que maître Eolas a remarquablement clarifiée dans son blog, avec le ton délicieusement ironique qu’on lui connait et ça suffisait à m’informer et clôturer le débat autour de toutes les afflictions des célébrités qui se sont exprimées publiquement sur l’affaire.
Aujourd’hui, lorsque l’écolo dit son "malaise médiatico-philosophique" à l’énoncé des antécédents privés de son collègue de renommée internationale, il le fait dans l’unique but de participer à la tartufferie générale, à n’importe quel prix, quitte à faire le grand écart entre des hésitations mièvres, indécentes, et l’usage hypocrite de la sentence, à peine déguisée, prononcé au détour d’une phrase, comme un lapsus, comme s’il était le juge suprême, un peu dépité de devoir livrer une "notoriété" au lynchage public, par devoir de morale, par souci d’honnêteté intellectuelle.
Le dégoût est trop intense, et incoerciblement, je vomis tout vert...pour ne pas être en reste.