Coke en stock (LXXI) : quand Paris Hilton sert de paravent (1)

par morice
mardi 28 octobre 2014

La nouvelle avait été complètement squizzée par la presse people, ici en France, alors qu'elle valait le détour, pourtant, au départ. Rien en effet dans Closer, si vigilant à traquer la vie sexuelle présidentielle (à croire que pour dézinguer politiquement, il n'y a rien de tel, et que le magazine a rejoint Valeurs Actuelles comme choix politique de rédaction), rien non plus dans Pure People, pourtant fort intéressé par la brindille blonde, ou rien encore dans VSD (qui lui préfère Zemmour !), un VSD aujourd'hui distancé il est vrai sur le plan du buzz concernant les people. Et pourtant, l'annonce faite le 9 septembre dernier était de taille, puisqu'elle reliait directement le show-bizz amateur de coke, on le sait, et son égérie Paris Hilton, l'héritière de la chaîne d'hotels du même nom (c'est l'arrière petite fille du fondateur du groupe), à un fournisseur direct de coke, et ce, cette fois-ci, en grande quantité (400 kgs !!!). L'annonce tonitruante, apparue dans la presse d'Amérique Centrale et mise à l'écart - ou pas- par les journalistes européens avait de quoi intriguer en effet... Surtout qu'elle s'avérera fausse de bout en bout, comme on va le voir ici-même. Le nom de la brindille texane jetée en pâture avait servi à masquer tout autre chose ; en vérité. On avait bien affaire à un trafic de cocaïne, mais l'organisateur du réseau était bien différent... rendant le sujet encore plus intrigant : pourquoi avait-on tenté de détourner autant l'attention sur ce qui se passait exactement là-bas, en racontant un aussi gros mensonge ? Mystère...

Atterrissage raté dans un champ de canne à sucre

Cela a d'abord commencé, comme à l'habitude (pour les fidèles lecteurs de la série) par un crash d'avion au Costa Rica. Un Cessna 206, du type désormais le plus répandu par les trafiquants, qui n'ont pas besoin sur place des capacités de bimoteurs pour traverser l'Atlantique et venir simplement de Colombie ou du Vénézuela, voire comme ici du Mexique voisin. Planté (et retrouvé bien plié !) au milieu d'un champ de canne à sucre, l'avion avait certainement, comme beaucoup d'autres, été volé auparavant au Mexique. Arrivé de nuit à Guanacaste, a 160 km seulement au Nord-Ouest de la capitale, le 28 septembre dernier il s'était posé sur un chemin jouxtant le champ et "n'avait pas réussi à redécoller" selon des témoins, "Hier, la police de la ville frontière nord de Peñas Blancas avait découvert 300 kilos de cocaïne dissimulés dans un camion, et une patrouille conjointe du Costa Rica et des États-Unis avait saisi plus de 400 kg de cocaïne à Golfo Dulce, au large de la côte du Pacifique sud, portant le total transporté dans les dernières 24 heures à plus de 1,200 kilos de cocaïne"... des témoins de l'accident ont expliqué qu'ils ont vu plusieurs individus portant des pulls molletonnés à capuchon sortir indemne de l'avion et déposer des paquets carrés enveloppés dans une matière qui ressemblait à une toile de jute, à quelque distance. Un 4 × 4 véhicule utilitaire de sport s'est approché du lieu de l'accident et les survivants du crash ont sauté dedans avant de filer au loin."

Un drôle d'avion

Le Cessna de type TU206G Skywagon abandonné, portait sur ses flancs une étonnante numérotation : N756SZ, qui faisait référence à un avion exporté en Finlande pour avoir été revendu ensuite en Belgique  !!! L'aviation américaine se fait berner depuis des années, on le sait, par ces manipulations de registre, et notre fameux avion belge, qui n'arbore pas les mêmes couleurs, ne provient sans doute pas de ce pays. Un drapeau mexicain peint sur sa queue en révélait la provenance réelle. Le trafiquant qui avaient recopié au hasard son immatriculaiton existante sur un autre avion avaient oublié d'effacer ce détail. Peu de temps après, des policiers découvraient près de Canas les 330 kg de cocaïne conditionnés en paquets carrés décrits par les témoins déjà cités, un lot transporté à 20 minutes de route du site du crash.

52 tonnes de coke...

Le Costa Rica fait l'objet d'un intense trafic, on l'a vu, déjà, ici-même. Le 15 juillet qui précédait, c'était un autre Cessna 206 saisi au Juan Santamaría International Airport du Costa Rica. A bord, quatre hommes d'une trentaine d'années maximum ayant transporté 1,9 tonne de cocaine d'une valeur de 28 millions de dollars d'un bateau de pêche (le Capitán Bachana) découvert à Punta Burica le 10 juin précédént. Le même mois, un autre bateau, le Cabo Kiyomi, avait été arrêté avec 1 tonne à bord.  Un troisième, le Kimberly, avait été arrêté par l' U.S. Coast Guard, près de Cabo Matapalo avec 1.2 tonne de cocaine à bord. Au même endroit, à Punta Burica, en mars 2013, les gardes côtes étaient tombés sur un go-fast abandonné emportant toujours à bord un tonnage indéterminé de coke dans des sacs noirs (voir photo à gauche). Un autre engin du même type avait été découvert précédemment avec 1,5 tonne de coke à bord à Manzanillo. Depuis l'avènement de la présidente Chinchilla (en 2010), le Costa Rica avait alors atteint le chiffre effarant de 52 tonnes de cocaïne saisies ! 

De la coke, mais aussi des dollars et une villa... particulière

Car c'est cet autre Cessna 206 qui avait retenu notre attention. Un appareil blanc, arborant une seule ligne rouge sur son fuselage et en saumon d'aile, immatriculé N473EY (en photo ci-dessus), qui se révèle bien entendu une autre fausse immatriculation. L'avion découvert, avait été photographié au bord d'une piste privée d'un énorme ranch de 6000 acres situé près de Cañas, dans le Guanacaste, et il était digne d'intêrêt en effet, à double raison. Par ce qu'il emportait, tout d'abord, à savoir 400 kilos de cocaïne, mais aussi 2 millions de dollars en petites coupures, ce qui conduit à la réflexion que ses occupants étaient obligatoirement à la tête d"un trafic énorme la police découvrira leurs traces en Colombie, au Panama, au Costa Rica, au Nicaragua, au Guatemala et au Mexique. Il est extrêmement rare en effet de tomber à la fois sur un arrivage de drogue et son paiement : l'avion ne servait donc pas qu'à transporter la drogue, et les personnes qui le pilotaient n'étaient pas que de simples transporteurs. Ce qui étonnait le plus c'est la présence à bord à la fois de cocaîne, mais aussi de dollars, en effet. Les deux ne voyageant jamais ensemble ! L' arrestation des trafiquants étant selon cette même police le fruit d'une investigation et d'une surveillance de trois mois consécutifs, affirmait aussitôt la police costaricienne.

Mais cela étonnait aussi par les occupants habituels de la villa jouxtant la piste d'atterrrissage, qui ne seraient autres, selon la presse locale que Kathy and Rick Hilton, les parents de la célèbre brindille flippée, qui elle-même a été aperçue à plusieurs reprise dans la villa. C'est le Tico Times, journal local reprenant le Diario Extra, qui l'affirmait en effet sans hésiter : la villa, appelée Rancho Horizonte appartiendrait même carrément à la famille Hilton, selon le journal ! Le second ayant mené son enquête auprès des voisins affirmant même que les parents de Paris étaient même présents sur place le jour de la saisie de l'apparei !!! Une information bien vite étouffée... bien entendu, se disait-on. Une rapide enquête du Tico Times dans la capitale Liberia avait montré qu'administrativement, il y a bien le nom "Hilton" écrit sur les actes officiels de détention du ranch. Mais très vite, une procureure, Liliana Zamora, démentait tout lien entre la célèbre famille et les trafiquants arrêtés. Bien sûr aussi, aurait-on été tenté d'ajouter. Paris Hilton, elle, n'étant en tout cas pas sur place, vaquant alors à une de ses occupations favorites : faire le buzz en boîte de nuit, loin de là, en Europe. "Au moment de la saisie, Paris Hilton elle- était en train de participer à la party "mousse et diamants"à l'Amnesia d'Ibiza, précisait le Daily Mail à Londres, portant une paire de lunettes de soleil sur-dimensionnées en formes d'yeux de chat noir, un bikini couleur corail dissimulé sour une courte jupe noire. À un certain moment dans la soirée, l'eau glacée d'un seau à champagne Moët et Chandon a été versé sur elle par des hommes non identifiés, pour relever le célèbre défi du saut à glace". La blonde avait un superbe alibi. Dans son ranch, en revanche, un bon nombre d'employés payés avec un lance-pierres s'avéraierent être des clandestins, semble-t-il, en prime.

La traite d'êtres humains en prime ?

La même procureure, en avril dernier, semblait au courant de la pratique, elle avait en effet fait le bilan d'une autre opération policière au Costa Rica, abordant le sujet de la main d'œuvre clandestine du pays (à droite l'article du Tico Times en parlant) : "sur le bord de la frontière du Costa Rica, le trafic d'êtres humains est géré par le gang criminel de Los Katanos, bien connu dans la région et les résidents locaux deux à la police. Les membres de Los Katanos, travaillent avec un autre gang au Nicaragua, les immigrants nicaraguayens qui passent pour la plupart en contrebande à travers la frontière étant remis aux membres de Los Katanos,. Les victimes sont gardées enfermées dans le nord du Costa Rica jusqu'à ce qu'elles puissent être transportés à San Jose. Selon Les enquêteurs, les trafiquants demandent seulement 130-160 dollars pour le voyage, et les victimes sont acheminées en contrebande dans des véhicules personnalisés avec vitres teintées et suspension renforcée, permettant le transport d'un maximum de 12 personnes par véhicule. Le groupe exploite des caravanes de six véhicules ou plus, la première restant à l'affût des points de contrôle de police. Pour éviter ces points de contrôle, qui sont situés dans les communes à proximité de la frontière nord du Costa Rica avec le Nicaragua, les contrebandiers ont conduit leur cargaison humaine à des exploitations de montagne situées à La Cruz, au Libéria et Abangares, où ils attendent que la police s'en aille et les laisse les routes libres." Les SUV noirs aperçus étant souvent les mêmex que ceux découverts avec de la drogue à bord (comme ici en photo avec 400 kg de coke sortant tout droit le 4 septembre dernier d"un étal de poissonnier de Puntarenas). L'exploitation humaine est d'ampleur, là-bas, puisque les pauvres employés de ranchs proviennent de régions fort lointaines, sinon de pays inattendus : "Le Tico Times, avait annoncé la découverte de la traite des êtres humains le 29 acotobre au Costa Rica lorsque la Police nationale du Libéria avait arrêté deux immigrés africains venus de la Somalie et de l'Erythrée. Les trois hommes faisaient partie d'un groupe de 14 ressortissants de pays africains - 13 hommes et une femme - qui étaient entré au Costa Rica à partir de la frontière panaméenne à Paso Canoas Plus tôt le même jour." Le trafic d'être humain avait pour fief...Guanacaste. Selon la police, les traficants d'êtres humains et de drogue étaient les mêmes personnes. Selon Zamora toujours, "les contrebandiers font partie de gangs criminels organisés : parce qu'ils possèdent plusieurs véhicules de la même couleur et du même fabricant, ainsi que des équipements de télécommunications. Une bande se distingue dans la province nord-ouest du Costa Rica, qui détient un monopole sur les opérations de passage de clandestins dans la région" Los Katanos, affirme Zamora. Les contrebandiers deviennent plus sophistiqués dans leurs méthodes, et pourraient avoir trouvé des moyens pour intercepter les communications de la police », avait-elle aussi ajouté. Ironiquement, la chaîne des Hotels Hilton avait bien sûr aussi dénoncé l'emploi de petites mains dans ses bâtiments qui auraient pu faire partie de ce trafic, menant aussi à la prostitution (dans lesquelles les filles employées portent souvent en tatouage le nom de leur maquereau). La même promesse avait été faite sur la pédophilie ou le tourrisme sexuel. Un cas avait fait en effet la une des journaux en 2010 en Chine : l''année dernière (l'article date de 2011), Hilton a essuyé des tirs groupés de groupes de justice sociale : tels que "Change.org" sur cette question, suite à la découverte d'un bordel dans un de ses hôtels en Chine. En juillet 2010, la police chinoise a trouvé un bordel exploité dans un karaoké à l'intérieur de l'hôtel Hilton cinq-étoiles de Chongqing. À l'époque, les autorités ont ordonné la fermeture de l'hôtel pour une semaine et l'hôtel a perdu sa cinquième étoile. Bien que la question de la traite des enfants n'a pas été soulevée, la connexion, néanmoins était de fait". Bref, la suspicion demeurait sur l'empire hôtelier, après les accusation de prostitution infantile, la drogue, maintenant... sauf que...

La famille Hilton prise la main dans le sac ?

Etonnante procureure, donc, qui affirmait à la fois que "qu'un employé de confiance du ranch avait organisé au moins trois vols de drogue, y compris le dimanche de la saisie, où des quantités importantes de cocaïne, argent et carburant ont probablement été échangés" et que selon elle," les enquêteurs ne croient pas les propriétaires de la ferme étaient au courant du trafic". Rien sur la présence ou non, ce jour-là ou lors des autres atterrissages, des parents Hilton. En somme, des propriétaires de villa (en photo c'est celle des Hamptons, au nord-est de l'île de Long Island, près de New-York) ne s'étaient même pas aperçus que des avions atterrissaient régulièrement près d'elle. La jet-set,il est vrai, ne prenant pas des Cessna 206 pour des avions véritables, ce doit-être ça l'explication... or la fameuse procureure, déjà critiquée sur les réseaux sociaux montant en épingle une nouvelle affaire Paris Hilton, source de "hits" sur leurs site, avait tout simplement... raison. Les richissimes Hilton n'avaient rien à voir avec cette affaire. Et une simple vérification, qui n'avait donc pas faite la presse locale, trop vite emballée, aurait pu le montrer. 

Canne à sucre, bananes, riz, ou élevage

L'observation de simples registres agricoles auraient suffi pour dégonfler l'affaire, et très vite. Dès 2004, la fameuse propriété, ou "finca", là-bas, avait en effet été l'objet d'un programme d'étude agricole sur l'acclimation du riz dans la région, il est vrai gorgée d'eau. On y avait envisagé, notamment, de recourir à des avions pour traiter plus rapidement les cultures. Une simple visite sur le net en aurait retrouvé la trace, et aurait même permis une localisation précise de la fameuse propriété, qui n'avait rien d'une villa luxueuse : c'est bien une ferme, où l'épandage est une habitude, pour éradiquer aussi les insectes nuisibles, on parle de "fumigation", là-bas, en ce cas. L'auteur d'un mémoire sur l'expérience, sorti en 2006, Damián Guzmán Bermúdez, avait surtout donné un indice de taille ; le véritable nom du propriétaire du ranch, qui s'appelait "Hylton", rédigé avec un "y" et non avec un "i". Et cela change tout, dans notre histoire en effet. Car le Hylton cité, n'avait rien d'un héritier d'un empire hôtelier doté d'une fille à scandales : le journal s'était trompé de nom ! Mais au change, à vrai dire, on n'était pas perdant, comme on va le voir bientôt, en effet.

Un étrange personnage appelé en fait... Hylton (et non Hilton !)

Car notre homme, de son vrai nom Cecil Hylton, était (ici à gauche, il est décédé en 1989) un multimillionnaire de Virginie, après avoir fait fortune dans la vente de matériel agricole, avait investi massivement dans l'après guerre dans la viande et le riz au Costa Rica, dans ce qui était appelé alors des latifunfias, de très grandes propriétés, cultivées de façon extensive avec des engins modernes. C'était après guerre, et les américains voulaient imposer partout dans le monde leur vision du progrès, y compris en agriculture, à grands coups de machines, d'engrais et de pesticides (à droite en 1943 on ventait l'usage des Jeeps en agriculture, dans Popular Mechanics). Parmi ces sociétés, on relevait dans les années 80 "Tierrica SA", détenue par Irvin Wilhite, un ancien sénateur républicain de l'État du Dakota du Nord. Lui appartenaient des terrains autour du volcan Orosi, avec son hôtel Rancho Mary et son golf à neuf trous. La principale propriété au Costa Rica étant une propriété de Hylton, Skyline Ranch, établie en 1981. L'autre étant justement le ranch "Horizonte". Le virginien avait de fait bâti un empire éphémère au Costa Rica ; il n'avait pas duré une décennie complète. Après sa disparition en août 1989, ses propriétés seront en effet gérées par un administrateur naturalisé costaricain qui est ensuite devenu un partenaire mineur des États-Unis, pas mal de terrains étant finalement revendus, au final. Une grande propriété détenue par Hylton s'appelait l'Hacienda el Hacha, située près de la frontière nicaraguéenne, celle dont Hylton fera don à l'évangéliste Jimmy Swaggart. Une fois la guerre au Nicaragua terminée, Swaggart les cédera au gouvernement costaricain, qui les incorporera au parc national du Guanacaste. On a le détail ici du texte annonçant la création du parc : "l'hacienda EI Hacha de Ranchos Horizontes, qui fait environ 40 km2. Cette propriété appartient à Mr. Cecil Hylton, un américain, et est dirigée par Sr. Gustavo Escheverri de Ranchos Horizontes, une société agricole agissant aux environs de Liberia. A ce jour, EI Hacha est une ferme d'élevage à faible nombre d'animaux. Elle est occupée par 4 administrateurs et leurs familles". El Hacha étant située plus au nord de Liberia, donc. Il cédera aussi l'Hacienda Orosi, lui appartenant, qui faisait environ 30 krn2, et n'avait déjà plus d'animaux. La chasse y était déjà interdite.

C'était bien lui le propriétaire, les registres l'affirment

"Le registre de la propriété publique indice de registre indique que Hylton contrôlait ou détenait des terrains à la fin de l'année 1985 faisant au total 15492 hectares (5271 à Libéria, 4783 à a Cruz, et 5438 à Canas). Cette liste ne comprend pas Rancho Gesling (à Libéria et Carrillo) ou El Viejo (à Santa Cruz et Carrillo). Un proche des opérations de Hylton estime ses participations dans El Viejo à 7 700 hectares ce qui augmenterait considérablement la taille de ses exploitations. dans les bureaux à Liberia de Hylton, même si au départ on niait posséder El Viejo, l'acquisition était de notoriété publique dans les villages voisins, et en 1982 la propriété était plein de bétail avec la marque Horizonte. L'indice d'enregistrement des biens sous-estime probablement aussi la taille de sa principale exploitation de sucre du Guanacaste (à Canas), qui ailleurs dans le registre de propriété, est répertoriée comme faisant 6230 hectares, et ne comprend pas Rancho Gesling, brièvement loué par Hylton en 1982"... avait noté Marc Edelman. Bref, à propos de la famille Hilton (avec un "i", tout était donc faux !

Un rêve fou

Cecil Don Hylton est en fait un bien curieux personnage. L'entrepreneur s'est mis en tête, avec l'argent gagné en Amérique du Sud et celui venant de l'immobilier, de créer une ville complète en Virginie, aux bords du Potomac. Comme il choisira Dale comme nom, beaucoup de gens penseront à tort que son prénom était "Dale" (or c'était "Don"). Tout sur place est en fait à son nom : ainsi la "Hylton High School" et le "Memorial Chapel Hylton". En fait, il avait démarré comme simple vendeur de produits agricoles à Washington, DC, s'est lancé ensuite dans l'industrie du gazon, porteuse elle aussi, puis après guerre, dans l'immobilier, alors en plein boom. Tenté de tout régenter, il créera de multiples entreprises connexes. Il créera ainsi sa propre entrepise de nettoyage d'égouts, Dale Service Company, ainsi que l'une des premières entreprises de télévision par câble, dans son fief de Prince William County. Rien, donc, à voir avec la famille Hilton ! Cecil Hylton avait été le plus discret de tous les les américains en Amérique du Sud, ne laissant même que fort peu de photos de lui-même. Tout l'inverse du télé-évangéliste à qui il avait donné une bonne partie de ses propriétés à l'étranger. L'homme de (peu de) foi tombera en 1986 avec une accusation (filmée) de relation avec une prostituée, au Travel Inn sur Airline Highway à la New Orleans. Il faudra deux ans encore pour que Swaggart l'avoue devant ses fidèles. L'année suivante, son généreux donateur décèdera dans l'indifférence. Swaggart récidivera avec une autre prostituée en 1991... le pauvre Hylton, disparu, ne pouvant alors assister à sa déchéance. Relative, la déchéance : l'homme sévit toujours (sa biographie officielle squizzant ses frasques passées, bien entendu...).

L'ingénieur agronome de l'hacienda accusé

La police costaricienne, en tout cas, a vite trouvé le coupable, lors de la découverte du Cessna rempli de coke et de dollars, selon la radio locale. Ce n'est autre, justement, selon elle et la police, que l'ingénieur responsable des cultures de l'hacienda Horizonte ; l'auteur du fameux rapport de 2006 ! "L'ingénieur de la propriété de Rancho Horizonte, du Parc National de Guanacaste, est le principal suspect désigné par le cas d'un avion chargé de drogue" affirme la presse. "Damian Guzman Bermudez est un professionnel reconnu, spécialisé dans la culture du riz semé sous son regard à Rancho Horizonte,  selon une pratique spécialisée provenabt de l'École d'agriculture du Costa Rica Institut of Technology. De l'avis des autorités judiciaires, Guzman aurait profité des propriétaires de la ferme riz et de canne à sucre, pour permettre l'atterrissage d'un avion sur une piste privée de l'entreprise. Le directeur de l'enquête judiciaire, Francisco Segura, dit que les propriétaires n'ont rien à voir avec ce crime. Les personnes arrêtées dans cette opération sont l'ingénieur Damian Guzman, Israël Peña Quesada un mexicain et les nicaraguayens Leborio Yamil Jimenez Hernandez et Villarreal Minor Aragon. Deux hommes restent en fuite, un mexicain nommé Torres, et un Costaricain nommé Rodriguez". Si la nouvelle suprend, elle confirme bien qu'il y a eu méprise sur le nom "Hylton-Hilton" dès le départ... pour quelles raisons, voilà bien le sujet qui retient toute notre attention... qui a bien pu tenter de détourner le nom d'un entrepreneur fort discret et fort religieux en Amérique du Sud ? Et dans quel but exactement ? Pourquoi avoir aussi vite cherché à détourner l'attention sur le nom Hylton ? Cela, nous l'apprendrons demain... si vous le voulez bien.

Le dossier d'études menées en 2004 de l'agronome et sorti en 2006 sur le ranch Horizonte :

http://bibliodigital.itcr.ac.cr/xmlui/bitstream/handle/2238/2837/Manejo%20agron&oacute ;mico%20del%20cultivo%20de%20arroz%20(Oryza%20sativa%20L.)%20sembrado%20bajo%20riego%20en%20finca%20Ranchos%20Horizonte%3B%20Cañas,%20Guanacaste,%20Costa%20Rica..pdf ?sequence=1


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