Coke en Stock (LXXXV) : un témoignage implacable venu d’Allemagne

par morice
jeudi 9 avril 2015

De toutes les affaires que vous pourrez lire sur le trafic de cocaïne au Venezuela, c'est de loin la plus emblématique. Elle a été exhumée deux ans après les faits par les journalistes de Der Spiegel, qui sont allés retrouver un pilote... allemand de jet privé, qui a connu une aventure pendable, qui l'a obligé depuis à changer de lieu d'habitation, de changer de nom et de protéger au maximum sa famille. Car ce qu'il a raconté aux journalistes est tout simplement confondant, et relie directement le Cartel des Généraux à une mafia extrémement dangereuse. Les enjeux financiers sont tels que des vies sont en jeu, et même, au bout de la chaîne... des Etats, comme on va le voir...

Plus fort que le Falcon dit d'Afflelou 

Si les porto-ricains ont leurs méthodes, comme on a pu le voir pour le désormais célèbre "Falcon D'Affllelou" (*), affrété par des français, rappelons-le, les vénézuéliens ont les leurs. Un magazine allemand va en offrir un qui montre à quel point le pouvoir, en l'occurence va sa Police et via ses militaires, organise véritablement le trafic et en tire profit. L'histoire que raconte Der Spiegel, deux ans après les faits (on verra pourquoi plus loin) est assez sidérante en effet. L'affaire avait commencé dans les médias le 12 août 2012, sur la plus grande des îles Canaries. Un biréacteur Gulfstream Global Express, immatriculé 9H-FED d'une société d'aviation suisse (Hyperion Aviation), enregistrée à Malte (?) se pose en express sur l'aéroport de Gandon, au prétexte de faire du kérosène, car il vient du Venezuela, via Trinidad et Tobago, (alors que son plan de vol indiquait La Grenade) et traverser l'Atlantique pour se rendre en Europe et spécialemement en Allemagne : il est aussitôt cerné par des policiers et des membres de la Guardia Civil espagnole, l'avion ayant été pisté depuis plusieurs jours par Interpol comme étant susceptitble de contenir de la drogue. Et en effet. On apprend tout d'abord (l'information va se révéler fausse) que son pilote serait colombien, qu'il serait âgé de 39 ans, son copilote allemand, étant âgé de 28 ans, une femme, qui semble d'origine allemande également, est aussi à bord (l'hôtesse). L'avion stocke en fait dans la carlingue, entre les sièges et même dessus 47 sacs ornés d'une croix-rouge pour faire croire à un emport humanitaire. Ce sont en fait 47 sacs de cocaïne dont le total ne fait pas moins d'une tonne et demie (1 588 kilos exactement). Selon les témoignages, lors de son arrestation, le pilote aurait affirmé que l'avion fait partie d'une opération anti-drogue secrète appelée " Droga Controlada", organisée par le Venezuela, apprend-on dans la presse : là encore, ça va se révéler faux !! Car ce qui est dit dans un premier temps est plutôt confus... 

Les explications alambiquées de Tarek

Six jours plus tard, le ministre de l'intéreur vénézuélien, toujours aussi sûr de lui, en revanche, Tareck el Aissami, d'origine syro-libanaise, rappelons-le, explique qu'il détient l'explication de ce qui s'est passé. Il donne pour cela une conférence et explique avec force tableau et photos que l'avion a décollé de l'aéroport d'Arturo Michelena International, situé dans la ville de Valencia, en pleine nuit, sans que les pistes ne soient allumées laissant entendre que l'avion a clairement été volé. Il annonce également que des personnes ont déjà été arrêtées, selon lui, dont neuf gardes de la Bolivarian National Guard (GNB) et un membre des services secrets de la Sebin. Pour lui, l'affaire est close, les responsables ayant été (promptement) découverts par ses services. Problème réglé et résolun donc, pour le ministre vénézuélien. Pour le responsable d'Hyperion Aviation, Eric Wiesskopf (ici à gauche au second plan) pourtant, ça ne s'est pas passé exactement comme ça : l'avion n'a pas été volé, mais "on a forcé l'équipage à décoller ainsi", dit-il laconiquement à la presse, sans en dire davantage. On comprendra pourquoi après. On en saura pas plus, à part selon Aissami, que "qu'une source policière Malte à proximité des enquêtes a dit à MaltaToday que l'avion a déposé un passager, une femme australienne, au Venezuela, et qu'elle a ensuite pris un vol commercial vers l'Espagne. Ce passager est actuellement recherché par Interpol". Tarek el Assimi s'empêtrant un peu dans les commentaires dans la presse : "le gouvernement vénézuélien a déclaré que lors d'un arrêt pour faire du carburant à Valence en venant de Trinité-et-Tobago - bien que le plan de vol montrait qu'il était venu de La Grenade - une femme australienne a débarqué, laissant derrière deux pilotes allemands et un membre d'équipage autrichien. C'était à 02h 26h (08h56 en Espagne, et l'engin n'avait pas l'autorisation d'atterrir et n'avait pas mis non plus ses feux d'atterrissage. Les 28 personnes interpellées sont censés avoir « détourné et volé » l'avion, mais aucune preuve n'a été encore trouvée pour cela" indique la presse, qui reste dubitative face à l'affirmation du ministre parlant du "vol" de l'appareil.

L'explication, deux ans après...

On en reste là pendant deux ans, pour qu'un magazine allemand de renom, Der Spiegel, lève davantage le voile sur ce qui s'est réellement passé. Lors des premières dépositions devant les juges espagnols, les trois occupants de l'avion avaient tenu un bien étrange propos en effet : "les trois membres de l'équipage du Jet, qui ont été pris avec une tonne de cocaïne à l'aéroport de la revendication Las Palmas affirment qu'ils ont été enlevés au Venezuela par un groupe paramilitaire, qui les a forcés à transporter la drogue au Bénin. Les hommes masqués et lourdement armés auraient menacé de tuer les familles des trois occupants, à moins qu'ils ne répondent à leurs injonctions" (à savoir d'emporter la drogue en Afique). "L'équipage est composé de allemands et d'une autrichienne" avait-on pu lire. Ce que confirme le magazine, qui a même retrouvé l'identité de la mystérieuse australienne citée depuis le début de l'affaire : elle s'appelle Ryma Taouk, elle est libano-australienne, et se présente comme "arhitecte d'intérieur", ce que montre en effet ses profils internet (sur Linked In, par exemple). Selon le journal allemand, le contrat assuré par Hyperion était une sous-traitance, car il avait été signé au départ par "Princess Aviation", une société basée à Beyrouth. Il consistait à un périple de trois jours, allant du Maroc (où était montée la designer) à Trinité-et-Tobago dans les Caraïbes, puis au Venezuela avant de retourner au Bénin, en Afrique comme destination de retour. Le prix convenu était de 186 000 dollars pour l'escapade de trois jours : pas vraiment donné, le périple !

Un comportement étrange

Arrivée à Trinité-et-Tobago, la dame se montre plus exigeante, alors qu'elle a été affable durant tout le trajet, et réclame un hôtel particulier. Arrivée au Venezuela, lors qu'elle se rend à son hôtel, le pilote allemand fait le plein de 19 000 litres de kérosène, pour repartir, mais un employé de l'aéroport exige au talkie-walkie que le pilote oriente pour se faire l'avion à 180°, une demande plutôt inhabituelle, appuyée au téléphone par la designer. Le pilote ne se rendra compte plus tard que ce faisant la porte de l'avion ne tombait plus dans le champ des caméras de surveilance de l'aéroport. Puis elle demande à l'équipage d'aller dormir à l'hôtel, ce que ce dernier refuse, ne désirant pas laisser l'avion valant plusieurs millions de dollars sans surveillance. Il restent donc à trois à bord pour y dormir. Mais à deux heures du matin, ils sont réveillés par des hommes en armes qui sont à la porte de l'appareil et qui apportent à bord des sacs en plastique blancs tissés portant des croix rouges. En 20 minutes à peine, l'avion est rempli par une noria de militaires avec pas moins de 47 de ces sacs et les hommes repartent aussitôt, l'occasion pour le pilote allemand d'appeler son patron suisse pour expliquer ce qui se passe exactement. Des militaires, sur le tarmac, indiquent par gestes aux deux pilotes que s'ils tentent quoi que ce soit, l'avion sera détruit par des tirs d'armes automatiques dans les réservoirs. Le décollage s'impose donc, ce à quoi se réduit l'équipage en pensant même pouvoir jeter les sacs en vol : à peine en l'air, un téléphone satellitaire menace l'équipage de représailles familiales s'il ne se dirige pas vers le Bénin et non le Brésil comme initailement convenu : les trafiquants ont manifestement lu les passeports des pilotes et de l'hôtesse et connaissent très bien leurs adresses personnelles. Au bout du téléphone, c'est la voix de... Ryma Taouk, qui se veut rassurante, malgré tout, à condition que l'équipage suit ses ordres qui consistent à mener l'avion en Afrique. Les pilotes appellent néanmoins leurs familles pour leur dire d'alller se cacher et de quitter leur habitation, ayant pris conscience du danger de la situation. Ils appellent aussi Interpol, qui leur signale que l'avion est considéré comme volé par les autorités vénézuéliennes. Interpol, qui propose alors aux pilotes de se rendre aux ïles Canaries, en leur promettant une protection totale. Ce qui n'est pas gagné au départ...
 
Le Burkina Faso et non plus le Bénin comme destination
 
Entretemps, durant la traversée, la fameuse Ryma a changé de lieu d'arrivée et propose désormais... le Burkina Faso, avec comme aires d'atterrissages des aéroports... étrangement tous militaires (démontrant ce qu"on sait déjà sur le fonctionnement de ce pays) ! L'avion finit par se poser aux Canaries, après plusieurs heures de vol, où effectivement Interpol intervient pour mettre en sécurité au plus vite l'équipage, mais aussi en Allemagne les familles concernées (depuis ils vivent sous des faux noms !) et s'empare de la tonne et demie de drogue. Mais la police espagnole ne l'entend pas de cette oreille et emprisonne aussitôt les trois membres d'équipage, qui resteront huit semaines sous les barreaux, en les soupçonnant d'avoir participé au trafic. Pire encore, puisqu'elle ne trouve rien de mieux que de détruire par inadvertance la bande d'enregistrement de vol du trajet effectué (en allant régulièrement à bord de l'appareil et en mettant l'appareil en marche) ; y aurait-il eu complicité à ce niveau, c'est plus que probable, laisse entendre le magazine. La police allemande finit par convaincre les espagnols de l'innocence des pilotes et de l'hôtesse. Ils sont libérés sous caution de 60 000 euros, au final, l'avion immobilisé depuis étant alors finalement rendu à son propriétaire.
 
La découverte du responsable
 
L'histoire n'est pas pour autant terminée. A peine libérés, les membres d'équipage apprennent une étrange nouvelle. A Beyrouth, une femme est venue se livrer à la police. C'est la fameuse Ryma Taouk, qui affirme aux policiers qu'elle a été l'objet d'un deal mafieux : on lui a promis 30 000 euros si elle réussissait à amener en Afrique un chargement "illégal" dont elle dit ne pas avoir su la teneur exacte. Mais ce n'est pas le plus important de sa déposition. Selon elle, son "employeur" d'un temps s'appellerait Ali Koleilat Dalbi... or l'homme est justement un très, très, gros poisson du trafic de drogue.. mais aussi du trafic d'armes : en 2003, il aurait ainsi fourni Charles Taylor en Kalachnikovs et en munitions (lui ou son beau-frère), ce que confirment des policiers allemands, qui évoquent également son nom pour un trafic de cocaïne en la République dominicaine en 2011, où une tonne attendait de partir vers l'vers l'aéroport de Deurne, près d'Anvers. On est bien dans un réseau européen et africain de desserte de drogue d'Amérique du Sud !!! Un réseau familial, pour tout dire : le pedigree du frère d'Ali, Zakaria Koleilat (ici à gauche), arrêté le 4 février 2014 à lors d'une réunion au Novotel de Luithagen, dans la zone portuaire d'Anvers, est lui aussi passablement chargé : "en 2007, Koleilat avait déjà été condamné aux Pays-Bas pour un trafic de voitures de luxe volées qui étaient vendues depuis la Belgique et les Pays-Bas à de hauts fonctionnaires africains. Les liens qu'entretient Koleilat avec les Pays-Bas vont encore plus loin puisque sa sœur Siba, est l'épouse du criminel néerlandais Robert Mink Kok. En 2013, ce dernier a été condamné au Liban à 8 ans de détention. Il avait en effet été intercepté en 2011 avec 53 kilos de cocaïne à la station balnéaire de Kaslik. Kok avait déjà été condamné en 1996 et en 2000 par la justice néerlandaise pour son implication dans un vaste trafic d'armes et de drogue. Trois grands entrepôts d'armes ont été découverts à Amsterdam en 1994 et 1999, et sont tous liés à Kok". Armes et coke : on est là en présence d'un trafic de plus grande dimension qu'imaginé au départ !!!

Le rappel des aventures d'un certain Viktor

Et de cela, de ses liens entre trafic de drogue et d'armes, je vous en avais fait part aussi, déjà, à plusieurs reprises ici, notamment dans cet article. Notre homme ne rechignait pas à faire dans le gros porteur, pour apporter ses armes au régime de la dictature de Monrovia :  "aéroport de Monrovia, vendredi 2 mai 2003, 11 h 50 TU. Un quadriréacteur Iliouchine 76, un de plus, se pose sur l’aéroport de la capitale libérienne et stationne en bout de piste, à l’abri des regards indiscrets. Aussitôt, une flottille de petits camions et une vingtaine de militaires s’approchent. Commence alors une noria qui durera deux bonnes heures entre les soutes de l’appareil et le camp voisin qui héberge une unité d’élite des forces du président Charles Taylor. Des dizaines de caisses de munitions, d’armes, d’obus de tous calibres, de missiles et de treillis sont ainsi transférées, prêtes à alimenter la guerre civile qui ravage le pays depuis quinze ans. À 16 heures, l’avion redécolle. Caché dans un coin de l’aéroport, un témoin note ses références précises, EP-TQJ, ainsi que le nom de la compagnie : Queshm Airways. Une enquête complémentaire permettra de savoir qu’il s’agit là d’une compagnie iranienne et que ce vol, qui vient de violer l’embargo international sur les armes à destination du Liberia provient de Téhéran, via Mombasa au Kenya ». Parmi les armes déposées à Monrovia, par le Kleilat Group Corporation (KGC) des hélicoptères (MI-17), des missiles antichars (RPG-7) et des missile surface-air (SAM's). Pour une fois, la vente et le transport ont échappé à Viktor. Qui semble s’être trouvé un autre dérivatif. En réalité, il s’est fait doubler, là, par un libanais plus adroit, résidant lui aussi à Monrovia. « l’Iliouchine 76 Téhéran-Monrovia que l’on a vu se poser le 2 mai dernier sur l’aéroport de la capitale libérienne est à ce sujet un cas d’école. Il a été affrété par la Kleilat Group Corporation, une société dirigée par un homme d’affaires d’une trentaine d’années, Ali Kleilat. Ce Libanais résidant à Monrovia, propriétaire d’un jet privé, détenteur de plusieurs passeports ordinaires (néerlandais, britannique, vénézuélien…) et diplomatiques (libérien et ivoirien), manifestement fortuné, est à la fois consul honoraire du Liberia au Brésil et conseiller auprès du ministre de la Défense de… Côte d’Ivoire. » Ali Keilat (ou Koleilat), suivi un peu partout semble-t-il…. (idem en 2010). Koleilat aurait aussi fourni à Charles Taylor un boeing 727 (3D-JMN, du Swaziland, donc !) afin de l'aider à s'enfuir au Nigéria. L'avion avait été siglé... comme étant devenu congolais, sous le numéro 9Q-CBF. On songe aussi, à l'évocation des distributions d'armes, et en particulier de Kalachnikovs, à la décision de 2006 d'Hugo Chavez de construire une usine d'armement au Venezuela...

Une famille de dangereux trafiquants

Et ce n'est pas fini, car c'est tout la famille de Koleilat qui retient l'attention : "Ali Koleilat (ici à droite) est loin d'être le seul membre de sa famille connu de la justice. En mars 2013, le tribunal de Bordeaux a en effet condamné Yehia Kleilat Delbi en Nagi Koleilat, deux autres membres de sa famille, à 8 et 5 ans de prison ainsi qu'à une amende de 1 213 050 euros pour les rôles de premier plan qu'ils avaient tenu dans une opération de blanchiment d'argent provenant d'un trafic de drogue entre l'Amérique latine et le Moyen-Orient, via l'Allemagne, les Pays-Bas, la Belgique et la Grande-Bretagne. Lors de son procès, Yehia Kleilat avait par ailleurs affirmé avoir acquis sa fortune en travaillant pour le dictateur libérien Charles Taylor". Enfin, Zakaria, le frère d'Ali Koleilat, est actuellement incarcéré en Belgique dans l'attente de son extradition vers les Etats-Unis. En mai dernier, une équipe de la police fédérale l'a arrêté dans un hôtel anversois. Son arrestation s'est faite sur base d'une demande des Etats-Unis qui avaient Zakaria depuis longtemps dans le collimateur. D'après la DEA, il serait impliqué dans des opérations de blanchiment de fonds provenant d'un trafic de drogue entre Amsterdam, New York et le Nigeria. Zakaria Koleilat était également sur le point de mettre en place un trafic de cocaïne entre la Colombie et le Bénin, à destination de l'Europe et des Etats-Unis. Le mandat d'arrêt de Zakaria Koleilat a été prolongé le 8 août dernier par la chambre du conseil d'Anvers mais il a interjeté appel et comparaîtra prochainement devant la chambre des mises accusation." L'homme sera au final renvoyé, mais non sans avoir causé de sérieux problèmes aux belges.

Des Etats menacés par des mafieux

Car on ne peut donc que le déplorer : avec de tels personnages et une telle puissance d'organisation, ce sont des Etats eux-mêmes qui peuvent être menacés. Ce qu'on cconstate le 26 décembre 2014 lorsque, le ministre de la justice belge, pressé par les journalistes, finit par rendre public ce qui se tramait depuis quelques semaines : "il y a quelques mois un dangereux criminel libanais était arrêté à Bruxelles. Les Etats-Unis ont réclamé son extradition, et c’est alors qu’un complot a été fomenté pour empêcher que le suspect soit remis à la justice américaine. On l’apprend plusieurs mois après les faits : une menace d’enlèvement pesait sur plusieurs de nos magistrats et diplomates. C’est le journal l’Echo qui a découvert ce complot dont le but était d’empêcher l’extradition d’Ali Koleilat Dalbi emprisonné en Belgique". Zakaria Koleitat avait entre temps bel et bien été extradé : il avait été expédié discrètement aux states le 1er décembre... Le ministre de la Justice belge ayant signé le 29 novembre un arrêt ministériel autorisant son extradition. On était tombé dans la menace terroriste, avec ce cas pendable. Celui de vouloir nuire à des hommes politiques en vue, afin de faire pression sur eux (et leurs familles) pour obtenir la libération d'un de leurs chefs. Incroyable histoire !

L'explication pour les deux années de silence

On comprend donc pourquoi il aura fallu deux années pour rassembler les éléments de l'enquête, mais aussi et surtout pour mettre à l'abri les personnes concernées, connaissant la dangerosité de ceux qui ont mis en œuvre cette tentative de trafic de drogue conséquent. Ironie du sort, on découvrira en même temps que les frères Cabello, (José David et Diosadado, ce dernier à la tête de l'Assemblée Nationale et icu avec Chavez), deux hommes forts du pouvoir actuel vénézuélien, accusés par certains de malversations diverses liées à ce genre de trafic, auraient mis en lieu sûr plus de 230 millions de dollars, dans les coffres d'une banque... allemande ! 

(*) ne croyez pas que j'ai pu laisser passer l'occasion d'en parler, mais l'article est bloqué depuis le 15 janvier 2014, car dedans j'ai eu le malheur d'évoquer ce qui se passait sur l'aérodrome de St-Tropez, ce qui n'a pas eu l'heur de plaire à certains... dont ceux, je suppose, ayant utilisé le même avion.


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