Coke en stock-options

par Yohan
vendredi 27 mars 2009

 Les grands patrons seraient-ils à ce point malades de l’argent au point de perdre toute notion de dignité et de prudence, au moment de toucher le pactole ?

Force est de constater que ces gars là sont tellement accros à leurs stock-options qu’ils ne se cachent même plus pour prendre leur part de butin.

Sus au D.A.B ! 

Du coup, les voilà pris en flag par la patrouille en maraude, la même qui hier encore faisait mine de lacer ses godasses au passage de la Brinks.

Impudence, prévarication, avidité, orgueil, arrogance, lâcheté, vanité, tels sont les sept péchés capitaux qui menacent nos grands patrons, ces rois fainéants modernes élevés aux mamelles des golden hello, golden parachutes, retraites chapeau, stock-options, tous ces bonus créés par ces « grands serviteurs de la nation »... pour eux-mêmes.

Rois fainéants ? C’est l’image qui me vient naturellement à l’esprit...

Ne serait-ce qu’au vu du caractère dynastique de la transmission du pouvoir entre eux, de l’apparence trompeuse de ce pouvoir et parce qu’ils ont en commun de ne pas faire de vieux os dans leurs entreprises.

Touche pas au grisbi !

A peine ont-ils claqué en douceur la porte capitonnée de la grande salle du conseil d’administration qu’ils s’empressent de passer à la caisse.

Le hic, c’est que s’il n’est pas infâmant pour un patron d’afficher un plan social en période de crise, se jeter sur le greed, comme un vulgaire « julot casse-croûte » de bas étage, ça fait indéniablement tache. Une tache sur la toge immaculée que la lessive X-HEC anti-redéposition ne saurait traiter à sec, sans y laisser quelques traces honteuses.

Dans la république, un « julot casse-croûte » débutant, logé par les condés, ça va chercher jusqu’à un an de prison avec sursis, avec mise à l’épreuve. Pas bien méchant, m’objecterez-vous.

Voilà en gros ce que la loi pourrait réserver à ceux qui parmi nos grands capitaines d’industrie seraient tentés de faire bombance en période de jeûne, au mépris du code d’honneur.

Ne nous réjouissons pas trop vite, et nous serions bien naïfs en effet de croire qu’il pourrait en être autrement des éventuelles sanctions réservées à l’élite de la nation.

Après avoir mis en garde le MEDEF en le priant instamment de nettoyer ses écuries, il est clair que le gouvernement se soit décidé à passer la vitesse supérieure en légiférant par décret sur les parachutes dorés et autres stocks options. Seulement, cette décision ne concerne pour l’heure que les entreprises qui, ayant engagé un plan social, ont bénéficié des largesses de l’Etat au coeur de la crise financière. 

Dis-le au dealer ?

Néanmoins, une brèche vient de s’ouvrir dans le pacte sacré qui unissait jusqu’à présent l’UMP au grand patronat. Un revirement idéologique pour le moins surprenant venant du Président Sarkozy qui, hier encore, se contentait de mouvements de menton à d’adresse de Laurence Parisot.

Le gouvernement douterait-il à ce point des capacités de régulation du MEDEF ou a-t-il seulement, pour une fois, entendu le cri rauque de la rue ?

Un autre cri que personne n’entend est celui des petits patrons laborieux et honnêtes de PME qui ne veulent plus être pris pour complices, et jetés dans le même vrac... 

En attendant, certains de ces grands patrons vont devoir se soumettre à une cure de désintoxication....

Grand bien nous fasse.....


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