Colère des gilets jaunes et histoires de « casseurs »

par J.Nash
jeudi 6 décembre 2018

« Des hommes poussaient, une armée noire, vengeresse, qui germait lentement dans les sillons, grandissant pour les récoltes du siècle futur, et dont la germination allait faire bientôt éclater la terre. » La promesse de Zola est sur le point de se réaliser.

Les notables de la ville le pressentaient bien à l’époque et Haussmann mandaté pour construire des murs si épais pour celles et ceux habitant les étages nobles (à partir du second), qu’une fois les fenêtres fermées la douce colère de la rue ne s’entendrait plus. Seulement dans les mansardes et les combles de ces beaux bâtiments et occupés par les plus pauvres les diverses manifestations s’inviteraient. Concernant les hôtels particuliers, les allées de 15 mètres minimum séparant le perron de la porte et la rue suffisaient à éloigner l’aristocrate des marches populaires. Alors fut inventé le « casseur » …. Celui qui casse par définition. Et rien d’autre faut-il comprendre par le manque de richesse de la lexie. En tout cas, ils feront plus de bruit !

Emanuel Todd expliquait sur un plateau télé comment cette « violence » est le bourgeon d’une violence hautement plus pernicieuse et variolique tant elle touche le Français depuis des siècles et enracinée dans les politiques successives de nos gouvernements. A titre d’exemple : supprimer l’ISF et dans le même temps inventer un impôt sur le retraite, cela ressemble bien à de la violence symbolique pour celle ou celui qui a trimé 40 ans de sa vie pour une pension de 850 euro. Prétexter un référendum d’autodétermination pour les kanaks de Nouvelle-Calédonie, 56 ans après l’Algérie, alors qu’aujourd’hui encore ce peuple nourrit ses gosses avec du lait de Nickel dans un espace aussi petit que mon ancienne chambre U. Quel culot d’avoir reproché aux pieds-noirs leur crime contre l’humanité. Voici pour la contemporanéité. N’oublions pas les pogroms du Vel d’hiv (puisqu’un secrétaire d’Etat sur le même plateau à souligné que pendant la période nazie la statue de Marianne était restée entière), le génocide du Rwanda, nos drones au-dessus du Moyen-Orient pour jeter la pierre aux marelles des enfants, Engie financé par la France en Amérique du Sud et l’expropriation quotidienne des indiens…. Un beau pot bien pourri entretenu sur le dos des français. Ils ont beau jeu les responsables politiques, les journalistes de pointer du doigt ceux qui se battent et entraîner avec eux une poignée de bobos qui préfèrent la marche raisonnée et intelligente à la Révolution. La paix à la guerre. D’où vient cette violence ? Chez nous il est bon ton de dire les chiens ne font pas des chats.

Pour celles et ceux qui doutent de l’efficacité des actions radicales et qui continueront à se fourvoyer ! Ce n’est pas le gilet jaune soleil qui éblouirait notre gouvernement au point de faire un pas en arrière mais bien le rouge sang de la colère d’un peuple avachi et difforme tellement il a marché le dos courbé. C’est grâce aux barricades que demain le gaz et le gasoil garderont leur tarif. Point de plage sous les pavés…. S’ils ne sont pas retournés. 1848 et 1968 pleurent comme des vieilles filles orphelines à voir autant de français abandonner leurs idéaux. Et pour remonter plus loin notre frise, et finir sur une note de musique :

« Aux armes, citoyens
Formez vos bataillons
Marchons, marchons !
Qu'un sang impur
Abreuve nos sillons ! » 

Rendons ainsi hommage à notre ministre de l’éducation qui tout en condamnant la violence avait pour dessein de la faire apprendre par cœur à nos enfants. « Tremblez ! Vos projets parricides
Vont enfin recevoir leurs prix ! » Méfiez-vous messieurs ! Car nos bambins ont beaucoup de mémoire et fredonneront cette douce mélodie demain !

Une pensée nourrie par une vision d’horreur. Hier, à Noailles… les pierres encore « putréfiantes » des 20 corps retirés à la hâte pour que le français oublie. Mais l’odeur encore présente de la mort violera toujours la sérénité des responsables politiques.

EG


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