Combattre l’exclusion sociale !
par CHALOT
lundi 18 décembre 2017
Ils s’appellent Naïma, Emna, Leila, Luc, Laurent…. La plupart sont français.
Pour nous, bénévoles, qu’importe l’origine de ces personnes, nous les recevons, nous les écoutons et nous les aidons à trouver un logement.
Luc est un ancien patron devenu SDF, Emna professeure de français en faculté à Tunis, protégeant ses filles menacées d’excision par leur père.
Elle a tout quitté, le confort et la tranquillité pour sauver ses filles.
Ces personnes et beaucoup d’autres ont chacune une histoire, une trajectoire.
Notre rôle est de les accompagner dans leurs démarches.
C’est une action de proximité, longue et permanente qui nous demande d’être disponibles 24 heures sur 24.
Quand Naïma m’adresse le SMS suivant à propos de son expulsion prochaine
« Merci Beaucoup, s’il vient Lundi je vais me suicider », je ne m’interroge pas sur la probabilité que ce soit une simple menace ou une intention, je me déplace et j’agis.
Quand Luc reste à dormir dans sa voiture alors qu’il a un logement, je vais le rencontrer le soir pour le convaincre de sauter le pas … Je lui trouve un lit plus confortable et un bénévole pour lui livrer.
Nous ne trions pas, tous ont droit à notre soutien.
Il nous faudrait être plus nombreux et qu’un bénévole ne suive qu’une seule famille afin que le « burn out » ne nous atteigne pas.
Nous attendons des pouvoirs publics et des associations qui reçoivent des subventions dans le cadre de délégation de service public qu’ils oeuvrent avec nous et répondent à nos « appels au secours ».
Lorsque Laïla, frappée par des dealers trouve après une mobilisation importante de notre association un logement dans une ville de Seine et Marne où les voyous la retrouvent pour la frapper lâchement, nous ne pouvons plus rien faire.
C’est à la Préfète de prendre des dispositions !
Heureusement qu’existe maintenant un réseau local de solidarité sur l’agglomération de Melun qui aujourd’hui s’étend à d’autres partenaires. Il reste totalement associatif mais des avancées sont constatées :
La CAF répond à nos sollicitations quand nous lui faisons part de situations problématiques ;
Des bailleurs étudient les dossiers urgents que nous leur soumettons ;
Des assistantes sociales nous contactent ;
Le service d’accueil et d’orientation, SIAO répond à nos questions.
Malheureusement, nos associations, présentes sur le terrain ne sont jamais invitées aux rencontres locales et départementales portant sur nos thèmes de préoccupation… Comme si existaient deux cours : celle des grands et celle des besogneux !
Jean-François Chalot