Comment le 8 mars devint une journée fun
par hommelibre
lundi 11 mars 2013
Un certain 8 mars du XXIe siècle, il fut décidé de parler d’autre chose. A force de jouer les infirmières de causes ne touchant que 1 ou 2% de la population le soufflé retombait. Les professionnelles de la braderie annuelle du 8 mars virent que la posture victimaire prenait l’eau. Le "Bon Marché" idéologique avait de la concurrence. Dans un siècle de victimes il fallait retrouver des valeurs drôles et positives pour faire le buzz.
Pourquoi les femmes se détestent
Et puis le traitement victimaire des femmes sentait le réchauffé. Cela devenait has been, ringard. Les femmes elles-mêmes supportaient de moins en moins d'être prises en otage. Ou pour des connes ou des harpies, ou des taiseuses infantilisées par une meute d'arrivistes qui prétendait parler en leur nom. Cela ne se renouvelait pas : les médias devaient ressortir leurs vieux reportages. Les présentateurs des JT, visage gêné, pleins de componction et étouffant des rires comme des enfants de choeur, se mélangeaient dans les chiffres de la violence conjugale qui changeaient au moins deux fois par année, et en avaient marre de justifier cette grand messe païenne par les propos de Caroline Fourest en juin 2000 dans Libé pour justifier la guerre des sexes : « Quand j'évoluais dans un milieu non mixte, lesbien et féministe, je n'aimais pas les mecs, j'éprouvais une forme de répulsion. Avec le Pacs, j'ai milité avec des gays, et il m'arrive de me dire : tiens, il est mignon. Un hétéro, ce n'est pas possible, à cause de ce qu'il a dans la tête. » Il était jusque là important de dire qu’une femme n’aimait pas les mecs. C’était tendance.
Un jour un présentateur, emporté par un agacement perceptible, s'oublia et cita des extraits du Deuxième sexe de Simone de Beauvoir dans lequel elle exprimait sa haine d'être une femme et de la maternité. Le foetus ? « Un polype né de sa chair et étranger à sa chair [qui] va s’engraisser en elle ; elle est la proie... ». Le sexe féminin ? « Si la chair suinte - comme suinte un vieux mur ou un cadavre - il semble non qu’elle émette du liquide mais qu’elle se liquéfie : c’est un processus de décomposition qui fait horreur. » Le journaliste ajouta un commentaire personnel qui lui valut la disgrâce : « Outre la fausseté physiologique de cette digression, on peut regretter qu'une telle névrose paranoïaque ait suscité un tel dégoût de soi - donc de la femme - et ait pu passer pour de la philosophie. Le féminisme politique s’est construit sur l’exagération, le dégoût et l’obsession de la proie. Sa névrose s’est ensuite répandue dans toute la société. ». Quant à l’homme selon Beauvoir, Michel Onfray rappelait qu’il n’a le choix qu’entre deux issues : « Soit il est brutal, incompétent, d’où la frigidité de la femme ; soit il est habile, fait jouir sa partenaire : alors il la domine, en fait sa chose. Le mâle n’a le choix qu’entre : le viol brutal ou le viol habile ». Beauvoir aurait pu ajouter : Le féminisme sera paranoïaque ou ne sera pas, et sa thérapie sera le lesbianisme comme ultime libération de la femme contre l'homme.
Simone de Beauvoir avait enseigné aux femmes à se détester et à en mettre la faute sur les hommes, violeurs, forcément violeurs. La messe était prête. Le délire pouvait commencer.
Que sont les joyeuses devenues ?
Dès lors toutes les campagnes sexistes parlaient uniquement de violence masculine, de méchant patriarcat, de femmes taiseuses, soumises et esclaves qui s’en prenaient trois dans la figure si elles osaient regarder leur maître en face ou commencer le début d’une phrase. Enfin, du moins était-ce l’image des femmes dans le film féministe. Il fallait que la gent féminine resemble à la petite Cosette. Le misérabilisme féministe avait marché pendant un temps. Pourtant au début c'était différent. Emmenées
Après cela les "joyeuses" étaient passées à autre chose en riant des épouvantails amusants nommés patriarcat et domination masculine. Les femmes, malignes dans leur ensemble, connaissaient bien leur propre pouvoir. Mais elles étaient intéressées à en avoir plus. Après tout, c'est humain : toujours plus ! Donc elles soutenaient encore le mouvement des névrosées qui lui sombrait de plus en plus dans le sordide sexuel, le misérabilisme forcené, la psychologisation fétichiste, le marxisme détourné, le mensonge, l'accusation tous azimuts des hommes. Le féminisme était devenu le mur des lamentations, victime et accusateur par recherche des subventions d'Etat. Fichtre, il y avait du monde à faire vivre ! De plus il avait donné, comme aux Etats-Unis, une génération de femmes mûres couvertes de maquillage et de rouge à lèvres de manière outrageuse, parlant comme les précieuses ridicules et étalant leur platitude à longueur de talk shows pour ménagères oisives de début d'après-midi. D'autres, descendantes des névrosées notoires, arboraient par principe la tête d'un cardinal qui vient d'apprendre qu'il n'est pas élu pape. Le féminisme était de moins en moins attractif.
Le think tank
Les pro de la guerre des sexes réalisaient aussi que la saturation avait atteint son seuil de tolérance chez les hommes.
C’est ainsi qu’une vague de divorce sans précédent avait lieu depuis quelques années. Les hommes partaient, comme ça, sans prévenir. Juste un soupir plus long que d’habitude quand leur copine leur faisaient pour la ennième fois le coup du « Tu fous rien c’est moi qui me tape tout ». Ils mettaient leur veste, prenaient leur portable, embrassaient leurs enfants, et disparaissaient. Ils préféraient tout perdre plutôt qu’avoir à écouter une minute de plus une femme qui, par habitude, par conformisme, ou par frustration féminine, les accusait de tous les maux de la terre.
Un think tank Feminista dirigeait le mouvement dans l’ombre depuis des décennies, dans le but d’une prise de pouvoir totale sur les hommes par le dénigrement culturel et social
Fini donc les campagnes sur les différences salariales. Depuis des années personne n’avait pu fournir de fiches de paie comparatives entre hommes et femmes dans la même entreprise, au même niveau de formation, d’ancienneté, de poste et de responsabilité, qui aurait montré ces supposés 27% de salaire en moins chez les femmes. L’argument avait fini par tourner court et le mensonge fut dévoilé.
Un 100 mètres mixte ?
Elles ne parlaient plus de parité. A force de les entendre demander l’égalité de représentation dans les conseils d’administration bien payés et les postes de pouvoir, et de se ficher des caissières de supermarché, on avait compris que la Feminista était un club de bourgeoises en compétition de revenus avec leur mari. Certaines parlaient de la précarité des mères en familles monoparentales. Mais elles n’insistaient pas quand on leur disait de faire voter la résidence alternée par défaut pour l’égalité éducative parentale. Elles n’insistaient pas trop non plus quand on leur disait qu’il devait y avoir autant d’hommes que de femmes chez les institutrices afin que les garçons aient des représentations masculines, ou que les femmes devaient être mise de force par une loi aux travaux de terrassement, au lever des poubelles, à bosser dans les mines, à tous les travaux sales, durs où il n’y avait quasiment que des hommes.
C’est d’ailleurs par celles que la loi avaient envoyées tenir le marteau-piqueur pendant des heures à 35° dans la rue que la révolte est venue : elles furent les premières à réaliser ce qu’elles avaient perdu. Leurs seins tombaient plus vite. Leurs tremblements détruisait leur libido. Les suivantes furent les athlètes coureuses du 100 mètres. Quand on proposa de
On n’insista plus sur les statistiques de violence conjugale car les chiffres d’hommes battus circulaient maintenant partout et étaient questionnés même au TJ de France 2. C’est dire. D’ailleurs, d’après Le Courrier de Genève du 11 janvier 2013, « selon les directives du Conseil de l’Europe, chaque pays membre devrait disposer, pour chaque 10’000 personnes, d’un lit pour une femme craignant pour sa sécurité ». (Rien pour les hommes.) Le Conseil de l’Europe avait dû bien étudier les besoins pour être aussi précis. Le calcul fut vite fait. 65 millions de français, cela fait 6500 lits. Soit 6’500 cas de violence conjugales nécessitant une protection. Soit 0,04% des femmes adultes.
Où étaient les centaines de milliers, voire les millions de victimes dont on nous présentait ad nauseam les visages tuméfiés de maquillage sur des spots publicitaires écoeurants dont on se foutait pas mal tant la réalité ne collait pas avec la fiction ? Comment étaient faites les études que l’on jetait en pâture au grand public annonçant avec trompettes 10%, 20% ou 30% de femmes subissant la violence conjugale ? Pourquoi ce thème ne prenait-il pas plus malgré le lavage de cerveau intensif ? Parce qu’il n’était pas perçu comme réel par la population qui n’est pas si bête. Peu à peu l'escroquerie intellectuelle était apparue en grand.
Poches résiduelles
Il restait bien une majorité de femmes tuées par leurs conjoints, mais on ne pouvait décemment plus taire les hommes tués par leur femmes (28% de victimes masculines en Europe). On pouvait encore parler des chiffres de viols mais les seuls chiffres sérieux étaient les 1’600 condamnations en France, et pas les supposés 25’000, 48’000 ou 75’000 viols selon les années. On n’ignorait plus, pour faire la balance, que des femmes étaient aussi pédophiles, infanticides, violentes, meurtrières. Le scandale des fausses accusations était étayé et l’on vit que l’on était allé trop loin. Bref, le grand marché victimaire battait de l’aile. Les hommes en avaient assez d’être traités en criminels universels, et les femmes avaient une meilleure estime d’elles-même que ce que la stratégie féministe imposait en vue de rafler des subventions et de prendre le pouvoir. Dans leur grande majorité elles ne se percevaient pas en victimes.
Le think tank de la Féminista, qui se réunissait régulièrement et discrètement pour décider
Du fun, de l'amour !
Ce fut magnifique. Partout on parla des réalisations positives des femmes dans la société. De l’importance des femmes dans la création de l’espace privé et dans l’émergence de l’individu face au groupe. A la maison, les maîtresses femmes avaient créé un royaume pour faire contrepoids au pouvoir du clan ou de l’Etat. On y était quelqu’un de singulier ; dehors on n’était que mari de, femme de, fille ou fils de, soldat, mais on n’était pas un individu. L’individu est né dans l’espace protégé de la maison, et la femme en fut l’accoucheuse, voire la matrice. Et dire que depuis des décennies la Féminista crachait sur l'assignation à la maison alors que c'était l'une des grandes créations féminines : l'espace privé, l'intime, l'individualité !
Lors de ce 8 mars renouvelé on parla de beauté, de frivolité. On ne cria plus au sexisme pour chaque affiche coquine : on en admira même l'audace et l'esthétique. Les femmes étaient fières de faire vendre. Les féministes se forcèrent même à porter des jupes courtes jolies et à rester habillée juste ce qu’il faut pour susciter le désir sans se vautrer dans la provocation contre-productive. Elle firent même bonne mine en passant devant la pub d’Aston Martin (image 4). Elles rirent, dansèrent, embrassant les hommes, leur faisant des compliments sur tout ce qu’ils avaient déjà apporté de bon à la société.
Bref, ce fut une grande réussite. Depuis ce jour-là le 8 mars fut décrété jour de fête. Les hommes dans leur ensemble se mirent à parler avec leur compagne, à faire plus de choses ensemble, à partager leurs bonheurs. On accepta même de bon coeur que les femmes vibrent lors d'un match de foot - avec ou sans canard - en payant un tarif préférentiel.
C’est ainsi que le féminisme fut abandonné, et que l’on se mit enfin à traiter les questions de société non pour un genre mais pour tout le monde. Il n’y avait plus de « droits des femmes » séparés des « Droits de l’Homme ». Plus de guerre des sexes. Plus de harpies domestiques. On recommençait à vivre.
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