Comment les ouragans contribuent à l’équilibre du climat

par hommelibre
mardi 12 septembre 2017

Ils font partie des phénomènes atmosphériques naturels les plus violents. Certes les vents de tornades sont plus rapides que ceux d’ouragans : on mesure au sol jusqu’à plus de 400 kmh pour les plus puissantes d’entre elles. On estime également la vitesse du vent à l’intérieur d’un tube de tornade aux alentours de 600 kmh.

Soupapes

Mais si leur violence est très concentrée (diamètres de 15 mètres à un kilomètre) et leur pression aussi basse que celle d’un ouragan (le baromètre peut faire une chute de 100 hPa en quelques minutes), leur puissance destructrice est limitée en surface.

Les ouragans, eux, sont des centaines ou des milliers de fois plus grands et ils ajoutent les trombes d’eau ou la marée de tempête à la puissance des vents.

Des ouragans, on voit surtout le côté destructeur. Ils font partie des grandes menaces naturelles. Ils font partie de notre culture, non seulement des chansons comme montré dernièrement mais des oeuvres diverses, romans et films, comme en témoigne la liste compilée sur le site CycloneXtreme.

Quelque chose cependant se dit moins : les ouragans sont très importants pour l’équilibre climatique général de la Terre. Je cite ici La Chaîne Météo :

« Face à de telles catastrophes, l’Homme est vulnérable. Et pourtant, ces phénomènes météorologiques naturels ont leur utilité dans la grande machine climatique terrestre : les ouragans servent de véritable soupape de sécurité en évacuant l’excédent de chaleur accumulé dans la zone intertropicale dans la haute atmosphère puis vers les régions polaires. »

 

Rétroaction négative

« Ils rafraîchissent l’eau de mer (qui perd 1° à 3°C après le passage d’un ouragan) et réchauffent, par la même occasion, les hautes latitudes, lorsqu’ils vont se perdre au niveau des climats tempérés. Ainsi, les gigantesques nuages d’un ouragan, formés d’air humide et chaud en surface, se refroidissent jusqu’à -80°C lorsqu’ils s’élèvent à 20 000 mètres d’altitude, tel un véritable système de climatisation planétaire naturel. »

Soupapes, régulateurs, pompes à fraîcheur, climatiseurs naturels géants, crises d’élimination de la fièvre planétaire : les ouragans sont un des mécanismes régulateurs du climat. L’air chaud monte, se refroidit, l’air froid descend dans le même nuage et rafraîchit la mer, alors qu’en même temps les puissantes vagues qui brassent l’eau et font remonter des eaux plus fraîches des profondeurs.

C’est un système de rétroaction négative. Il affaiblit le processus de réchauffement qui l’a enclenché. Alors, une année à ouragans comme 2017, et avec trois monstres en même temps (Irma, José, Katia), c’est normal, le mécanisme régulateur fonctionne bien. Cette rétroaction pourrait être amplifiée par l’augmentation des nuages, due au surcroît d’humidité que produit la chaleur de l’océan, nuages dont l’albédo permettra de renvoyer une partie du rayonnement thermique solaire dans l’espace (image 2, cliquer pour agrandir).

Alors, vivent les ouragans ! Intenses ou peu intenses, peu importe. S’ils devenaient plus intenses ils seraient encore plus utiles. Diminuer le CO2 ne les affaiblira pas : de mémoire humaine, selon les chroniques bien avant les relevés météo, ils font partie de la vie de nombreuses populations, de notre Histoire et de notre imaginaire. Des ouragans plus puissants qu’Irma (déjà redevenu tempête tropicale) ont laissé leur marque dans les mémoires.

En conséquence la prévention, les secours, l’urbanisme, les constructions des régions concernées doivent être pensés et mis en oeuvre en fonction du plus haut degré de risque.

 

 

 

 


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