Comment Résoudre la Question palestinienne ?
par Dr. salem alketbi
mardi 6 novembre 2018
Il n’ya pas beaucoup de désaccord entre les capitales arabes sur la base du règlement de la question palestinienne, et en particulier l’initiative arabe et les décisions de légitimité internationale qui prévoient la création d’un État palestinien indépendant, avec Jérusalem pour capitale. Mais la controverse et même le net contraste entre les points de vue arabes commencent lorsque la conversation porte sur les mécanismes, et non sur les fondements de la résolution du conflit.
Le règlement politique de tout différend implique un dialogue inévitable, directement ou indirectement. Pendant de nombreuses années, les Arabes ont essayé de riposter de manière rhétorique et d'utiliser des slogans accrocheurs sans succès, alors que la situation s'aggravait pour les Palestiniens.
Depuis que le mystérieux prétendu accord du siècle a été rendu public, ses dimensions et ses implications ont fait l’objet de controverses.
Pour réfuter une idée, il faut souvent présenter une alternative plus convaincante. En fait, les Arabes ont lancé une initiative pour une solution plus rationnelle à la question palestinienne. Mise en avant par le roi Abdullah bin Abdul Aziz Al Saoud en 2002, l’initiative de paix arabe demande la création d’un État palestinien internationalement reconnu à l’intérieur des frontières de 1967, assurant le retour des réfugiés et le retrait d’Israël du Golan syrien en échange de reconnaissance et normalisation des relations entre les États arabes et Israël.
En effet, cette importante initiative est toujours d'actualité et en pleine conformité avec les résolutions de légitimité internationale et les résolutions du Conseil de sécurité, en particulier les résolutions 242 et 338. Cette solution réaliste découle du consensus arabe collectif en tant que seule option adhérant au principe de la Terre pour la paix., la création d’un État souverain palestinien indépendant avec Jérusalem comme capitale en échange de la mise en place d’un cadre propice à une paix globale et à la normalisation des relations entre les Arabes et Israël de manière à mettre fin au conflit le plus complexe du Moyen-Orient.
Certains soutiennent que l'initiative a été renversée par les événements et que les changements géostratégiques et géopolitiques intervenus au Moyen-Orient depuis 2011 ont renforcé la position de négociation d'Israël et ont fait de l'idée de la terre contre la paix une alternative inacceptable pour les Israéliens, en particulier en ce qui concerne Jérusalem - que les États-Unis ont reconnue comme la capitale d'Israël - et les hauteurs du Golan (Israël cherche à faire adopter par le Congrès américain une résolution sur la reconnaissance de l'annexion permanente du territoire).
Peut-être que c'est le cas maintenant, mais la paix ne peut pas reposer sur des bases fragiles, et la paix ne peut pas être instaurée à un moment de faiblesse historique. L'histoire nous dit que la vraie paix est une paix durable ; nous parlons d'un règlement juste pour toutes les parties, construisant des relations normales et fonctionnelles et empêchant la cause palestinienne d'être exploitée par les terroristes et les radicaux.
La question palestinienne exige que les Arabes mènent des discussions calmes, approfondies et sérieuses qui tiennent compte de la scène internationale actuelle et se tournent vers l'avenir pour éviter toute nouvelle détérioration et toute perte du côté palestinien. Ce n’est pas une invitation à reconnaître le statu quo, mais à faire le point de la réalité, car plus de slogans accrocheurs signifient plus de souffrance en Cisjordanie et à Gaza.
Lorsque le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'est rendu récemment dans le sultanat d'Oman, certains ont catégoriquement refusé cette mesure. Ils étaient impatients d'entendre de nouvelles idées ou propositions susceptibles d'aider les parties palestinienne et israélienne à trouver une solution juste. Mais aucune solution ne peut fonctionner sans parvenir à un consensus minimum entre Arabes et Palestiniens.
D'un autre côté, Israël devrait savoir qu'aucune visite ni aucun effort de normalisation ne portera ses fruits et ne sera reconnu par l'opinion publique arabe sans une paix juste et globale. Depuis la signature de l'accord de paix avec l'Égypte, nous avons appris qu'une paix et une coexistence réelles dans la région dépendent du règlement de la question palestinienne.