Contre - Hadopi : les 10 commandements du régime multimédia

par David Meyers
mardi 14 avril 2009

Rien de tel qu’un bon petit régime multimédia pour faire aborder l’été en pleine forme à votre lecteur-clé-usb+-multimedia-disque-dur-mpg4-télé-visio-conférence. Pour qu’un régime soit réussi, il ne faut pas initier de sensations de privation. Voici donc quelques conseils des nutritionnistes multimédia pour protéger votre portefeuille, faire réfléchir les Pro Hadopi, tout en ne vous laissant pas sur votre faim cul-culturelle.

1) Allez voir les films AU CINEMA. Vous savez cette salle de spectacle où on est assis face à un drap blanc tendu sur un mur. Oui, le cinéma a pris de nombreux virages technologiques et rien ne remplace actuellement les sensations extraordinaires d’un film sur grand écran (et grands Hauts Parleurs), en attendant la généralisation des projections numériques incluant la 3D.
2) Récupérez la montagne de musiques que vous avez amalgamée, sous l’impulsion kleptomane de tout posséder, dans vos divers disques durs, DVD et autres clés USB (including les vieux « vinyles » qui dorment à la cave). Vous aurez enfin le temps d’écouter tout ce que vous avez sélectionné au bon temps d’Emile, d’Azure et Us et de la Baie des Pirates. Faites un filtre, agencez et triez.
3) Si vous vous sentez en manque de navet actuel, inutile d’acheter : rendez-vous dans votre vidéo club et choisissez le nanar qui va vous endormir. Au besoin, faites-vous conseiller pour en garder une « copie privée » chez vous et alimenter ainsi votre stock de ce que vous ne regarderez plus jamais.
4) Si vous êtes en manque de musique cul-culturelle, surtout gardez vous bien, là encore, d’acheter inconsidérément. Demandez conseil pour vous rendre sur un site de diffusion « streaming », dont le plus fameux en France, « Dix heures », afin d’étancher votre soif de soupe commerciale sonore. Au pire, faites vous encore conseiller sur l’achat d’un simple cordon à 5 euros qui vos permettra de « conserver » une copie à usage privée du « streaming », en branchant bêtement l’entrée audio sur la sortie de votre carte son.
5) Rendez-vous dans votre bibliothèque municipale. En plus d’y découvrir ces parallélépipèdes rectangles communément appelés « livres », elle possède probablement une discothèque (pas où on dance mais où on « emprunte » des disques). Là aussi vous pourrez vous constituer un bon « stock » à copier à peu de frais pour remplir les clusters de vos disques durs.
6) N’oubliez pas que la télévision (notamment le SAT et/ou la TNT) disposent de chaines musicales où les clips défilent sans bourse délier. Faites-vous conseiller sur les moyens ultra simples pour enregistrer « à titre privé » cette avalanche de décibels. A noter que la télévision par adsl (et la radio) est disponible directement sur votre ordi, avec une fonction d’enregistrement sophistiquée (programme selon le fournisseur d’accès).
7) La radio FM peut être une source supplémentaire de « revenus sonores ». Mais, encore plus simple, certains programmes (faites vous conseiller) permettent de scanner les web radios numériques, et d’enregistrer automatiquement les titres d’auteurs que vous aurez sélectionnés. En laissant votre machine allumée une journée, pendant que vous êtes au boulot (si vous avez du boulot), vous aurez fait moisson d’une bonne centaine de titres, gratos et en toute légalité.
8) N’oubliez pas la bonne vieille méthode toujours en vigueur qui consiste à se prêter entre amis ses compilations en se rencontrant autour d’un bon verre. C’est beaucoup plus convivial que de se peer2peerer des listes de fichiers.
9) Pour l’instant, il reste encore des milliers de clips musicaux qui trainent çà et là sur « Jour Mochione » ou sur « Toi Tube ». Ces vidéos sont simples à rapatrier sur votre disque dur (faites vous conseiller encore une fois sur le programme adéquat).
10) Enfin, ne soyez pas égoïste et partagez ce régime avec vos amis afin qu’eux aussi puissent éviter de se faire plumer pour acheter de la musique d’ascenseur.
Vous constaterez à la lectures de ces quelques conseils nutritionnels de bon sens que vous pouvez faire un sacré régime multimédia en ces temps de crise, tout en satisfaisant vos appétits d’amalgamer des vidéos et de la musique que, faute de temps, vous n’écouterez probablement jamais de votre vie.
On pourrait reprocher aux nutritionnistes du multimédia de faire la part vilaine aux artistes. Mais à y regarder de plus près, la loi dite Hadopi, fait la part Hadopire à ces mêmes artistes.
Alors, en attendant une loi sérieuse et responsable, qui permette une offre légale techniquement soignée et généreuse en qualité et quantité, bon régime.
 

Lire l'article complet, et les commentaires