Contre le pass sanitaire : les premières victoires !

par Alexandre PAGE
dimanche 8 août 2021

7 aout, voici un jour qui restera dans l’histoire comme la mobilisation de tous les records, à fortiori en plein été, en plein mois d’aout, mois traditionnellement peu favorable aux grands mouvements de protestation, aux manifestations, et pourtant… Un peu moins de 250000 manifestants selon les chiffres « officiels », évidemment beaucoup plus selon la vérité des images, et cela au fil de près de 200 évènements dans toute la France, sont descendus dans les rues pour réaffirmer leur opposition au pass sanitaire et de manière générale rappeler au gouvernement ce qu’est la France : un pays, une seule citoyenneté et une devise qui commence par Liberté.

 

Ces démonstrations massives et collectives ont montré un visage idéal. Celui d’une communion des générations, de l’amour pour la patrie exprimé dans les nombreux drapeaux tricolores brandis et d’une protestation sans faille mais également sans heurts. Ce n’était pas aisé, car des forces de l’ordre avait été mobilisées de façon massive et à plusieurs reprises des cortèges considérables se sont retrouvés coincés dans des espaces exigus ce qui aurait pu vite créer des conflictualités, mais non ! Ces démonstrations ont également fait marcher ensemble le vacciné et le non vacciné, toutes les professions, des politiques et des personnes apolitiques. C’était toute la France qui hier était dans la rue, et quoi qu’en disent certains macronistes radicaux, ce mouvement n’a rien de minoritaire. Il est un souffle inédit dans l’histoire de la France moderne et est appelé à un essor continu jusqu’à la rentrée de tous les dangers pour le pouvoir en place.

 

D’ailleurs, le pouvoir l’a bien compris, et le voilà qui le jour même de ces manifestations monstres lâche du lest. Olivier Véran allonge à 72 h. la validité du test, l’autotest est validé en présence d’un professionnel de santé et implicitement il met fin au pass dans les hôpitaux. En effet, en indiquant que les « soins utiles » à l’hôpital ne peuvent être conditionnés au pass, il supprime sans oser le dire le pass dans les hôpitaux à moins de considérer qu’il existe des soins inutiles !

 

Ce sont là de premières victoires, mais jetées aux manifestants comme des miettes à un pigeon. C’est évidemment insatisfaisant, car c’est le pass qui doit disparaître, mesure inique et lamentable à 48 heures comme à 72. Le mouvement ne doit donc pas faiblir et doit même continuer de presser le marteau contre l’enclume pour arracher toutes les autres libertés volées.

 

Mais je suis confiant et je soupçonne que le pass ne survivra pas à septembre. Les dernières paroles d’Olivier Véran sont prophétiques. Outre les assouplissements ci-avant évoqués, il s’est réjoui de pouvoir tenir ses objectifs vaccinaux à la fin aout. De toute évidence, le gouvernement sait que la rentrée sera terriblement houleuse et que le pass devra disparaître à ce moment pour ne pas alimenter plus que de raison la protestation publique. Il est très probable qu’une fois l’objectif vaccinal atteint, le gouvernement annoncera la fin du pass, faisant mine d’en nier à présent l’utilité, car il lui aura permis de tenir ses objectifs. L’exécutif pourra dans un même temps nier l’influence du peuple et de la rue qui auront conduit véritablement à son abolition. Soulagé, le bon peuple oubliera peut-être alors de protester contre les autres réformes, celle des retraites par exemple. C’est là sans aucun doute une manœuvre subtile, toujours cet aller-retour plein de cynisme entre le bâton et la carotte. Alors que le gouvernement vantera le succès de la vaccination en septembre et relâchera le licou, que les Français auront la tête aux restaurants, aux cinémas, aux musées… l’espoir de l’exécutif est de pouvoir faire passer plus sereinement ses réformes impopulaires. Il ne faudra rien relâcher.

 

Cependant, ne nous leurrons pas. Certains ambitionnent déjà d’instaurer le pass dans la durée et se font même plus royalistes que le roi en la matière. Si le pass est une épine pour le gouvernement, au contraire il est un prétexte parfait pour certains exécutifs locaux pour mettre en œuvre leurs politiques de petits potentats totalitaires. On le voit en région PACA où les lieux culturels vont être dotés de machines à contrôler les pass pour 9000 euros. D’autres recrutent en CDI des contrôleurs de pass. Certains veulent du pass pour l’éternité. Douchons leurs espoirs, et pour cela la mobilisation ne saurait diminuer jusqu’à l’abolition du pass, et mieux encore, réclamons que plus jamais cette mesure ne puisse être adoptée. Réclamons jusqu’à son anticonstitutionnalité, car jamais la France ne doit revivre sous quelque prétexte que ce soit dans un tel totalitarisme qui lui fait honte.

 

La 4e vague promise est une illusion. Il ne saurait en être question maintenant que les populations dites à risque et qui représentaient 90 pct des hospitalisés sont protégées à plus de 85 pct. Les jeunes se contaminent, il y aura quelques hospitalisations et une remontée temporaire des cas graves, mais jamais nous ne retrouverons les chiffres des précédentes vagues, rien ne deviendra incontrôlable et au fil des jours et des semaines la situation sera en amélioration constante. Tout cela est connu, mais le gouvernement tentera de faire valoir l’utilité du pass pour justifier ce qui était acté, pass ou pas. Dans ce piège encore il ne faudra pas tomber.

 

En tous les cas, continuons les mobilisations sous toutes les formes possibles. Certains raillent le mouvement en se présentant comme de la «  majorité silencieuse  », mais l’histoire nous a appris que ce n’est jamais la majorité qui dicte les règles, mais ceux qui s’expriment. Alors, continuons de nous exprimer, et nous finirons par récupérer nos libertés, car nous avons le verbe et une colonne vertébrale. Que le mois d’aout qui a sonné le début du pass en sonne également le glas.

 

Alexandre Page, écrivain et paria en son propre pays


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