CoronaFake News 6
par Krokodilo
jeudi 18 mars 2021
Le gouvernement, conscient du retard de la France sur la vaccination, vient de prendre une mesure radicale : décréter sur tout le territoire la suspension temporaire de la mort. Un moratoire, en somme.
La France ne transigera pas sur le principe de précaution.
Cette mesure ambitieuse, qui est également une première scientifique, ne manquera pas de susciter des réactions dans toute l'UE. Elle remettra la France au centre de l'attention mondiale, position que des difficultés logistiques et stratégiques avaient mise à mal...
Un référendum serait même envisagé : « Pour ou contre la mort ? »
À défaut, un grand débat national. Un Comité scientifique sera constitué, composé de spécialistes, thanatologues et moribonds de divers horizons, ainsi qu'un Comité consultatif d'une cinquantaine de simples mortels – qui devront faire des propositions létales et létaux d'intérêt.
Cette suspension temporaire de la mort permettra d'en débattre en toute transparence, et tout sera mis sur la table, ou sur le lit. Seule exception : le suaire, la question du voile mortuaire étant politiquement délicate. Mis à part cela, aucun tabou : précautions à prendre avant de mourir (paracétamol ?), faut-il donner la mort ou la faire payer ? Protocolisée ? Laïque ou religieuse ? Une injection létale suffit-elle ou faut-il une piqûre de rappel ? (Sachant qu'il y a toujours des réticents, voire des réfractaires.) L'injection est-elle sûre, ou douloureuse ? Y a-t-il des effets secondaires, voire un état de choc, une sidération ? On fête les 150 ans de la Commune ; on peut déjà poser que la méthode des fusillades est trépassée de mode.
Surtout, il s'agira de peser la balance bénéfice-risque. Si à l'échelon individuel la mort présente quelques inconvénients, elle a de nombreux avantages sur le plan de la santé publique : lutte contre la surpopulation, baisse drastique de l'empreinte carbone (l'incinération étant négligeable), enrichissement des sols en cas d'enfouissement, mise à disposition de logements et d'emplois, mobilisation de l'épargne vers la consommation par les héritiers... soulagement du budget des hôpitaux, renflouement de la Sécu.
La mort présente - in fine (!) - tellement d'avantages qu'on se demande pourquoi tant de soignants persistent à lutter contre. D'ailleurs, osons le dire, s'ils gagnent des batailles, ils ont toujours perdu la guerre...
Le gouvernement s'est appuyé dans ce difficile combat sur le cabinet américain de « consulting » MacQuelescroc, dont nous avons pu lire le rapport stratégique. Deux phrases clés nous ont frappés : « Concernant la Mort, chaque jour qui passe est un jour de gagné » et « Il y aura un avant, mais pas d'après... » Deux millions d'euros bien employés.
Nous avons réussi à interviewer la PDG du laboratoire Morbidem, surnommée La Faucheuse, qui a répondu à toutes nos questions :
"Notre entreprise respecte les lois et décrets nationaux. D'ailleurs, ça me fera des vacances, ça fait quand même des millénaires que je fauche, que je récolte, et toujours les Humains repoussent – je ressens parfois une certaine lassitude. Ma sensibilité m'a toujours mise en porte-à-faux, c'est d'ailleurs cette douceur féminine qui m'a valu mon surnom de Faucheuse – je tiens à préciser que je ne suis pas genrée, mais neutre. Et pas raciste pour deux sous, je fauche de toutes les couleurs. J'envisage d'ailleurs d'abandonner mon manteau noir. Sans aller jusqu'à faire mourir de rire, je prépare une tenue plus festive, une tunique arc-en-ciel plus universelle... Quand votre tour viendra, vous serez surpris - agréablement, j'espère. Quant au confinement, je rappelle que je passe à travers les murs ! Ha ! ah !
- La Grande Faucheuse et ses assistants sont-ils immunisés contre la mort ? Pouvez-vous fournir gracieusement des anticorps ?
- Pour les corps, oui, pas de problème, mais les anticorps, non ! (Quel humour, cette Faucheuse !) Secret industriel. C'est une question de brevets. D'ailleurs, par le passé, les quelques cas de nationalisation que nous avons connus se sont soldés par des génocides et diverses exterminations totalement gratuites... Nos actionnaires exigent que la mort soit rentable, et nos frais d'affûtage sont très élevés."
On voit que ce PDG d'une grande sensibilité avait besoin de s'épancher sur la pénibilité de son travail – et l'ingratitude des Hommes.
Dernières nouvelles : devant les incertitudes sur la faisabilité de cette mesure, et des difficultés à recruter des volontaires pour des essais cliniques sur les différentes façons de mourir, la Mort vient d'obtenir une ATU (autorisation temporaire d'utilisation), qui débouchera rapidement sur une AMM (autorisation médicale de mourir) si on considère son usage éprouvé durant des siècles.
Néanmoins, un suivi de cohorte sera mis en place, et les patients invités à noter les effets secondaires inattendus : hallucinations, visions de l'au-delà etc.
Car oui, tout le monde ne supporte pas la mort, certains sont allergiques à son côté égalitaire : ne vont-ils pas jusqu'à se faire construire de somptueux caveaux de famille, ou même un mausolée personnel ? Ou incinérer dans leur yacht privé, comme jadis les chefs vikings - voire avec leur personnel ?
Dans un esprit libéral, la mort pourrait donc rester un espace de liberté, mais régulé par l'autorité publique. Beau sujet de programme électoral pour les prochaines présidentielles. Ultra-libéral :« Moi président, mourez comme vous voulez ! » ou, plus démago : « Mourez QUAND vous voudrez ! », écolo : « Moi président, vous mourrez pour la Terre », gauche réformiste : « Vos frais d'obsèques seront remboursés, instauration d'un SMIC-décès (Service mortuaire d'incinération ou de cercueil) », droite populiste :« Pas d'immigrés dans votre cimetière ! », gauche radicale : « La fosse commune pour tous, nationalisons les cimetières ! »
Qui se plaignait que la politique soit devenue aseptisée, communicante, insipide ?
Vaccinuri te salutant !
K., pigiste à France Intox.