Coronavirus : comment en finir immédiatement avec les mesures sanitaires ? 

par Paul Leleu
jeudi 15 octobre 2020

 

Les mesures sanitaires extra-constitutionnelles reposent sur la protection des anciens. La maladie développe ses formes graves chez les sujets (très) âgés, ou déjà diminués par des pathologies extrêmement lourdes (cancer, diabète, etc.). La logique consiste donc à demander des efforts de solidarité à l’ensemble de la société pour défendre ses vieux et ses infirmes. En temps normal, cet effort repose sur un socle de proportionnalité consenti par la majorité sociale. 

Mais il apparait aujourd’hui qu’un nombre sans cesse croissant de personnes jugent ces contreparties disproportionnées. Cela s’illustre par le scepticisme ambiant, mais plus encore par les mesures policières que le pouvoir est obligé de prendre. Si le consentement était élevé, ces contraintes policières ne serait pas nécessaires. La hausse vertigineuse des contraintes policières illustre parfaitement l’effondrement du consentement. 

La stratégie du pouvoir, pour éviter de répondre sur la question de la légitimité, consiste à « moraliser » ce scepticisme. Il serait le fait d’être inférieurs, complotistes ou égoïstes, de mauvais citoyens, voir de mauvais hommes. Cette rhétorique est du niveau des sociétés primitives ou totalitaires, mais pas du niveau des sociétés civilisées. Dans une société civilisée, le pouvoir doit répondre sur la question du consentement à l’ordre, et donc sur la question de la légitimité des décisions. 

Les mesures exceptionnelles actuelles trouvent un écho favorable chez les personnes les plus naïves, ou chez les sujets pervers (dont la nature se révèle en ces circonstances) qui se réjouissent plus ou moins consciemment de cette situation légèrement sado-masochiste. La politique actuelle consiste donc à mettre à l’amende les éléments les plus sains et les plus productifs de la société, au profit des vieux, des infirmes, des naïfs et des pervers. C’est une sorte de darwinisme inversé.

 

Un soubassement existentiel strictement individualiste. 

On entend parfois que ces mesures sanitaires seraient un sain retour du collectif dans une société trop individualiste. Mais c’est tout le contraire. Le sain retour du collectif consisterait précisément, au contraire, à demander aux vieux et infirmes de se sacrifier pour les jeunes et les actifs. Là encore, la rigueur morale est dévoyée au profit d’un moralisme indigne d’une société civilisée. 

Philosophiquement, cette politique repose (en autres aspects) sur l’individualisme existentiel, qui s’est imposé après Mai 68. C’est l’idée que l’individu n’a de valeur et d’existence que pour lui-même, et que par conséquent, rien ne vaut plus que sa chère petite existence. C’est le contraire du sacrifice pour la société. Que nous sommes loin des sacrifices héroïques qu’on exigeait il y a peu encore des jeunes hommes au service de l’armée ! 

C’est la même époque qui promeut le droit au suicide assisté pour les mêmes vieillards et infirmes, pour « mourir dans la dignité », dit-on. C’est une question qui se discute, dans l’absolu. Mais réfléchissons. Que propose-t-on, en résumé, aux vieillards ? De bloquer toute la société, supprimer la démocratie et la civilisation, plonger des millions de jeunes dans la misère et la folie, afin de leur permettre de vivre quelques mois de plus (au mieux quelques années), afin de pouvoir se suicider dans la dignité dans un Ehpad ? 

Mourir dans la dignité ne consisterait-il pas au contraire à offrir le risque de sa vie, afin de permettre aux générations futures de croitre, et à la liberté de la nation de perdurer ? Voilà un bien beau geste, qui à la fin d’une longue existence, procurerait un sens profond, une transcendance, et une indubitable forme de dignité. C’est à peu près ce que des voix comme Emmanuel Todd ou André Comte-Sponville, relativement âgés eux-mêmes, nous ont rappelé dernièrement. 

Et si les vieux se révoltaient ? S’ils disaient : « je veux finir ma vie dans la dignité. Je ne veux pas finir comme un vieil égoïste. Je ne veux pas que l’on bloque toute la société et la civilisation pour moi. Je veux que l’on cesse immédiatement ces mesures sanitaires extra-constitutionnelles. Je suis prêt à risquer ma vie pour les générations qui viennent et pour la liberté de la nation ». Dès lors, et en un instant, toute cette politique délirante cesserait d’être appliquée. 


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