Coronavirus – communication de crise – merci l’ENA

par Carlo Gallo
samedi 28 mars 2020

Je me suis juré de ne pas parler de la gestion gouvernementale de la crise du coronavirus. Cependant, dès le début de l’épidémie, le gouvernement est apparu inapte, désorienté et désordonné dans ses explications et dans ses justifications. Il insultait notre intelligence, par-dessus le marché.

Le jeune (président) paraissait, lors son premier discours à la nation, plus enclin à penser à sa réélection en 2022 qu’à la gestion rigoureuse de la crise. Le discours – le fond et la forme – venaient directement des exercices imposés aux élèves de l’ENA : parler bien mais ne rien dire. C’est ce qu’il a fait : un discours empreint d’éléments de langage de gauche (renforcer le domaine de la santé publique, report sine die de la réforme des retraites, etc). Il nous ramenait quelques années en arrière quand la « gauche » social-démocrate était aux anges d’avoir trouvé un remplaçant à Strauss-Kahn… On a vu la suite…

Est venu ensuite, l’épisode des masques de protection, des gants de protection, des respirateurs, des places hospitalières en réanimation, des tests…tous manquants, mais, le gouvernement allaient y remédier, nous a-t-on dit. Trois semaines après, nous sommes toujours, à peu de choses près, au même point.

Et nous avons eu droit à l’hôpital de campagne (je ne minimise pas son utilité, mais il ne fait que masquer la nudité et surtout est instrumentalisé), au discours belliqueux, au déplacement dans la ville martyre de Mulhouse. Là encore de la poudre aux yeux : un discours vide, avec des mots qui sonnent bien, mais sans aucune valeur concrète. Ah, oui ! j’oubliais : nous avons eu droit à une belle trouvaille de communicant : la résilience ! Quel joli mot ! ça sonne bien, c’est savant et en même temps accessible au commun des mortels ! En attendant, rien ! Ah, si, j’oubliais encore : le Premier ministre est venu ce vendredi matin (27 mars) réciter son poème lui aussi : un discours de dix minutes dont sept consacrées aux remerciements aux médecins, infirmières, gendarmes, soldats, travailleurs, etc, etc, tout le monde a eu droit aux remerciements (il faut bien évidemment les remercier, mais le rôle du gouvernement est d’apporter des solutions et de les protéger). Mais, car il y a toujours un mais ! il a encore promis des moyens de protection, des tests, des, des, des… Enfin, il nous a dit qu’il parlerait après pour faire le point sur la situation. Merci du fond du cœur !!!

En gros, ce qu’ils ont tous dit revient à : « Vous allez vous battre avec les moyens du bord et je vais gagner la guerre ». De l’ENA pure est dure, vous dis-je !

 


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