Coup d’état médiatique de Macron avec la complicité involontaire de maires « bonne pâte »... mais alors, que fait le CSA ?

par Serge ULESKI
samedi 19 janvier 2019

         « Grand débat national » de diversion", l’Elysée cherche un second souffle et à gagner du temps ; il joue la montre, l’épuisement et la confusion ainsi que la désintégration du mouvement les Gilets Jaunes dans un grand tout appelé "Grand débat national" de diversion (GDND) afin de le noyer ou de l’asphyxier, lui et la crise sociale majeure auquel l’Elysée est confronté ; il est aussi question d’ôter de la bouche de ce mouvement le monopole de la parole contestataire, tout en se donnant une bonne conscience : « Vous voyez ! Nous n’évitons pas le débat ! Nous vous donnons la parole tout en la consignant dans des cahiers de doléances ! ».

C'est sûr, avec cette diversion les gilets jaunes sont en danger ; danger d'être étouffés par le tapage diurne de ce débat ; danger d'être marginalisés ; danger face à un soutien très fragile (les classes moyennes sont très versatiles) dans ce risque que ce débat leur fait courir ; celui de paraître autiste et obtus en refusant de participer à ce vaste écran de fumée ; c'est ce qui est recherché par l'Elysée et c'est la seule raison d'être de ce vacarme qui s'annonce.

Pour cette raison, sans doute doit-on recommander aux Gilets jaunes (1) de participer à ce débat même symboliquement pour ne pas être pris en faute tout en ne quittant pas le terrain bien évidemment ; rues, routes et centres-villes.

 

      C’est maintenant clair : Macron est en campagne électorale : élection présidentielle - épisode 2 ! - jusqu’aux élections européennes ; c’est-à-dire, jusqu’en mai. Aussi un grave problème surgit : avec la retransmission par toutes les chaînes d'infos en continu de la rencontre de Macron avec les maires des régions, à raison de 2 rencontres par semaine et ce jusqu’au 15 mars - retransmission en intégralité des heures durant - ne doit-on pas alors dénoncer un véritable kidnapping des médias par l'Elysée à la grande satisfaction des kidnappés qui offrent ainsi à leur candidat une tribune « free of charge » ?

Complicité des médias mais aussi complicité bien involontaire des maires ( et mairesses) de nos provinces qui risquent fort d’être les dindes et dindons de ce qui pourrait très vite s’avérer n’être qu’une farce politico-médiatique ?

Car tous connaissent les revendications majeures du mouvement qui a décidé du lancement de ce débat national destiné à éviter une dissolution : plus de retraite à 900 ni de salaires à 1150 euros ; plus d’Assemblée nationale composée de députés godillots sous le contrôle d’un Président qui rafle la mise, toute la mise, sur la base d’un score qui s’élèvent, au premier tour, à 18% des inscrits.

Mais alors, face à ces revendications, est-ce à dire que Macron aurait la volonté, la carrure de renverser la table et de reprendre ce que tous les pays européens ont perdu, à savoir : la main sur l’économie et la finance ? Bien sûr que non ! d’autant plus que ceux qui sont allés le chercher ne lui ont certainement pas confié comme mission de faire en sorte que les riches soient moins riches et les pauvres moins… sinon, plus pauvres du tout ! et puis, noublions pas cette Commission européenne qui veille au grain, à savoir : à toute velléité de justice sociale de la part d'une des Etats membres.

D’où la mascarade de ce débat destiné non pas à cette France sans moyens dès le 10 du mois, mais uniquement à l’électorat LREM et celui de son allié servile, le Modem ( Bayrou qui doit bien attendre la place qui sera libérée par E.Philippe  prochainement) et fatalement… à terme, aux LR qui seront appelés à s'allier aux troupes de Macron d’ici 2020 ne serait-ce que pour éviter non pas une crise politique de plus mais bien plutôt une crise de régime et de notre démocratie non-représentative ( des études universitaires mentionnent une représentativité de 25% à l’Assemblée et dans les médias de tout ce qui se dit, de tout ce qui se pense dans la société) que nul ne pourra faire l’économie de traiter.

 

       Coup d’état médiatique, hold-up, kidnapping des médias, les partis d’opposition à cette heure n’ont pas encore réagi ; en revanche, nous tous sommes autorisés à exiger sans plus attendre que le CSA se penche dès maintenant sur les conséquences de la couverture médiatique généreuse, complaisante et irresponsable de chacun des déplacements de Macron, chacun de ses meetings, sur notre « pauvre démocratie » déjà bien mal en point, en tenant compte du fait suivant : Jamais les propriétaires des médias n'ont traité avec un tel mépris le métier de journaliste !

 

 

1 - Que les Gilets jaunes n’oublient surtout pas leur colère à la prochaine élection européenne (28 mai) et à toutes les élections car pour affaiblir d’avantage l’Elysée, il faut un vote massif en faveur du RN, des Insoumis, de l'EELV, l'UPR et du PS ; seul la chute de LREM et de LR provoquera la crise de régime nécessaire car c'est toute la démocratie non-représentative qu'il faut faire tomber. Ne pas voter c'est se démobiliser et permettre à Macron et aux médias de relativiser l'importance de la contestation dans les urnes. Ceux qui ne sont pas inscrits sur les listes ont jusqu'au 23 mars pour le faire.

 

2 – Pour saisir le CSA : deux liens – la saisine https://www.csa.fr/Mes-services/Alertez-nous-sur-un-programme2 ou une alerte https://www.csa.fr/Mes-services/Vos-remarques-au-CSA : dans les deux cas, les formulaires sont faciles à remplir.

 

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Pour prolonger, cliquez : Les Gilets jaunes - le dossier

 


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