Covid-19 ou confinement : que choisir ?

par GHEDIA Aziz
lundi 6 avril 2020

Je ne suis ni virologue ni épidémiologiste, mais je trouve que les chiffres concernant le Covid-19 présentés par une équipe de médecins du CHU de Blida sont largement exagérés. Ces professeurs ont, me semble-t-il, prêché par excès. D’ailleurs, ne dit-on pas que « comparaison n’est pas raison » ? Pourquoi, ces professeurs ont-ils donc pris comme modèle la Chine et les pays européens dont les populations sont tellement vieilles que le moindre virus pourrait les terrasser ? Soyons raisonnables ! La médecine n’a jamais été une science exacte et aucune société humaine ne ressemble à une autre ni ne réagit à la maladie de la même façon qu’une autre.

Je ne suis pas économiste mais, au point où on en est, je m’inquiète beaucoup plus des retombées économiques de cette pandémie de Covid-19 que du coronavirus lui-même. Et les raisons de s’en inquiéter sont nombreuses. Il suffit de voir dans quelles conditions s’effectue la distribution de la semoule dans certaines villes du pays pour mesurer la gravité de la situation. Qu’en sera-t-il, alors, lorsqu’il n’y aura plus de nourriture à distribuer ? J’ai cité cet exemple tout en sachant et en étant conscient qu’en fait, l’économie au sens large du terme ne se résume pas seulement à cette matière de première nécessité très demandée chez nous. Le fait que tout, de la petite manufacture aux grandes sociétés nationales, soit à l’arrêt pour plusieurs jours ne sera pas sans conséquences gravissimes sur notre économie.

Non, il n’y a pas que le Président américain, Donald Trump, qui pense cela. Il n y’a pas que les adeptes du capitalisme sauvage – ou à visage humain – et les partisans du « laisser faire, laisser passer » en matière d’économie qui partagent cette vision. Tout être sain d’esprit aboutit à cette simple réalité : cette pandémie et les politiques de confinement qui lui sont systématiquement associées ne pourront qu’aboutir à une récession économique mondiale qui remettra certainement le monde sens dessus dessous. Bien plus que ne le fait actuellement le coronavirus. Certains objecteront que sauver des vies doit être au-dessus de toute autre considération et que les questions économiques pourraient être résolues ultérieurement, une fois que cette pandémie sera complètement éradiquée. Mais la crise économique qui se profile déjà à l’horizon laissera, sans aucun doute, trop de gens sur le carreau.

Voilà pourquoi, personnellement, je m’insurge contre ceux qui préconisent un confinement total.

Au lieu de cela, songeons plutôt à confiner de façon ciblée les personnes âgées, les personnes porteuses de maladies chroniques, comme le diabète ou les pathologies cardiaques, ceux qui, pour une raison ou une autre, ne participent pas à la vie économique du pays. Quant aux « bras forts », aux citoyens dans la force de l’âge, ceux qui dont le concours est nécessaire pour maintenir en marche la machine économique, ceux-là sont aptes à s’immuniser d’eux-mêmes contre le coronavirus ; ils n’ont pas besoin d’être confinés. Là, c’est le médecin qui parle, qui donne son avis personnel sur la question quitte à provoquer, encore une fois, l’ire de certains de ses confrères qui voient les choses autrement. A. G. 


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