CRIF et UEJF, le déni républicain

par Emile Red
lundi 13 juillet 2009

C’est avec gravité que les sentences sont tombées à l’issue du procès de Youssouf Fofana et du gang des barbares.

Si les condamnations sont importantes pour la plupart des protagonistes, l’avocat de la partie civile estime qu’une certaine clémence a guidé les décisions du jury.

Cependant, si l’amertume de la famille d’Ilan Halimi demeure compréhensible, le discours de son défenseur, au sortir du tribunal, rompt avec la sérénité requise lors de telles circonstances. Après la dénonciation d’une supposée bienveillance du verdict et au mépris de tout respect qu’il doit au jury souverain et au président de la cours d’assise, Me Szpiner, dont la proximité avec les arcanes du pouvoir ne sont plus à démontrer, s’octroie le droit de réclamer du ministère que le procureur fasse appel de ce procès. Si le réquisitoire de M. Bilger n’a pas été suivi à la lettre, le verdict rendu en est exemplairement proche.

A l’issue de ce procès fleuve, la déception de grandes organisations Juives s’est immédiatement manifestée, le CRIF et l’UEJF reprochent le huis clos, la marginalisation de l’antisémitisme au cours de la procédure ainsi que la faiblesse de certaines peines. Si le huis clos est une procédure normale quand certains inculpés sont mineurs ou l’étaient au moment des faits, si, uniquement, quelques-uns des protagonistes avaient pour moteur sordide l’antisémitisme et alors que le délibéré fut prononcé par un jury populaire, ces organisations ont-elles toute latitude à condamner une procédure judiciaire, somme toute menée dans les règles de l’art, présentant d’une façon plus que simpliste plusieurs mois de procès ?

C’est au mépris des règles républicaines que le défenseur exprime sa grandiloquence contrariée, mais c’est aussi contre l’ensemble des citoyens que protestent ces organisations communautaristes poussant jusque dans la rue leur désapprobation d’une justice démocratique.

Il n’est pas question ici de douter de la douleur des familles, non plus de minimiser l’odieux crime, mais la stratégie que diverses personnes adoptent afin d’affirmer leur présence sur la scène médiatique, tout en tentant d’influer sur l’information de manière subjective.

Il est surprenant de voir le CRIF ou ses satellites prendre la parole avec virulence contre la barbarie seulement quelques mois après avoir soutenu cette même barbarie exercée sur un territoire entier et sur tout un peuple. Les positions radicales embrassées semblent vigoureusement sectatrices et n’aller que dans un sens axé politiquement, ce "Conseil" ne représente pas la diaspora mais bien une idée qu’il s’en fait et des idéaux séant à une seule frange de celle-ci. Ses diverses prises de position inclinent manifestement vers l’élite et ses luttes obsessionnelles, frauduleuses parfois, ne franchissent que très rarement le cap des limites idéologiques.

En effet, jamais il n’est apparu sur le site du CRIF, une dénonciation d’acte antisémite quand la victime fut celle du pouvoir ou quand cette même victime ne s’alignait pas dans une complaisance servile aux convictions de ce mouvement. Jamais, encore, le CRIF n’a dénoncé publiquement les agissements de son extrême bord, qu’ils viennent du Betar ou de la LDJ, quand par ailleurs il reste silencieux aux attaques innommables que subissent quelques progressistes comme Chomsky ou muet à soutenir un Daniel Barenboïm dans ses initiatives pacifistes.

Des citoyens Juifs, de plus en plus nombreux ont pris conscience de cette pantalonnade, il est inconcevable que le CRIF, pratiquant d’un communautarisme outrancier, puisse se poser en représentant légitime. Les Juifs Français sont de toutes obédiences politiques, leurs choix individuels sont dictés par leur citoyenneté Française, et non communautaire, malgré les réiterations de M.Prasquier.

Après quelques mois de prison, Yildune Lévy, toujours assignée à résidence, où est l’indignation du CRIF ?


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