Crise des nations : en finir avec l’innocence des peuples

par Loatse
mardi 5 mars 2013

"Quelle fessée leur a mis Grillo !!! Ca panique à Bruxelles, les actionnaires chient dans leur frocs !" ai-je lu dans l’un des commentaires de l’article du 2 mars sur le récent bouleversement Italien..

Bien que certains faits concernant cet homme soient tout à son honneur, son refus de percevoir la dotation après les élections, le repas qui s'en suivit à 16 euros par personne en banlieue, le don à cet immigré menacé d'expulsion... Je reste dans l’expectative…

Car il me parait évident que l'homme ou la femme qui pourra initier un changement, LE CHANGEMENT, ne sera pas du tout populaire, bien au contraire... Ne désignera pas "un ennemi" (ce qui nous arrange bien) responsable de tous nos maux mais nous mettra bien le nez dans ce qui ne sent pas très bon en nous démontrant par A+B quelle est notre part de responsabilité, non négligeable, dans le marasme économique dans lequel nous nous débattons...

Responsable, co-acteur de la crise, nous le sommes tous !

Des lors que je place de l'argent sur un plan d'épargne quelconque, que je contracte une assurance quelconque, une mutuelle santé ou tout autre produit financier sans chercher à savoir ce que devient cet argent « placé ». En accordant une confiance aveugle à qui me promet "le Pérou" soit de l'argent facile...

Mes versements sur mon plan d'assurance vie vont-ils aider une petite entreprise éthique qui rémunère correctement ses salariés et ne tire pas sur les prix des fournisseurs ? (Ce que l’on nomme en jargon politiquement correct « faire jouer la concurrence »)

Y ai-je même pensé auparavant ? non. Mes euros faisaient des petits. N'était-ce pas tout ce que j'attendais d'eux ?

 L'affaire de la viande de cheval et autres scandales du même tonneau tombent à point nommé pour nous ouvrir les yeux – sur l’effet domino de la cupidité qui n’épargne personne pas même le militant syndicaliste conspuant le « salaud de capitaliste » qui met la clef sous la porte de son entreprise… Se soucie t'il lui des conditions de vie du travailleur chinois qui lui a fabriqué son smartphone ? du salarié roumain qui a monté les pièces de sa voiture ? ou du chômeur que son choix d'abonnement téléphonique à très bas coût (en apparence) a contribué à créer en favorisant un monopole ?

 Cet argent que j'ai placé va t'il servir à spéculer sur le blé et autres matières premières au risque de mettre en difficulté les petites entreprises et d'appauvrir les populations puisqu’ inévitablement les hausses du prix de ces matières premières seront répercutés ?

Suis-je prête à perdre cet argent investi (sachant que c'est un placement à risque et que je ne possède pas en propre ce capital promis) pour le bien commun ?

N'est-ce pas parce que la politique de l'autruche est généralisée que nous en sommes là ? Tous impliqués petits et grands...

S'il n'y a pas prise de conscience de notre implication à tous, et donc de remise en question à la fois individuelle et collective, rien ne changera et nous pourrons toujours pendre les boucs émissaires désignés à la vindicte populaire (la gauche, la droite, les vieux, les riches, les banquiers, les américains, les immigrés etc…), il n'y aura pas (et j'en ai au fond de moi la certitude) de changement salvateur...

Quelle différence au fond y a t’il entre un trader qui spécule sur le blé et moi ? Aucune ! Ce premier dématérialise la transaction, moi je lui signe « un chèque en blanc » …

Bref, nous sommes les deux faces de la même pièce (l’une visible, l’autre invisible).

Le défi à relever, celui d’en finir avec le déni de réalité est de taille, car il y aura toujours des leaders politiques, des militants, des adeptes de telle ou telle idéologie pour tenter de nous maintenir dans le statut (plutôt confortable) de victimes du système, des autres, de tous les autres… sauf de nous-mêmes.

L’heure est grave mais tout n’est pas encore perdu…

C’est le moment ou jamais de faire appel à toutes les bonnes volontés, c’est le moment propice à la prise de conscience qui précède le vrai changement qui ne peut être qu’intérieur avant d’être extérieur plutôt que l’heure de la division, du déni et de la fuite en avant qui ne nous mènera nulle part.. Si ce n’est à l’écroulement à court terme d’un système économique que nous reconstruirons à l’identique faute d’avoir compris que celui-ci porte en lui les germes de sa destruction programmée…

Et ce n’est pas une question de chiffres, de pourcentage, de prélèvements sans vraie régulation… 0,1% de gain inique tombant dans les caisses de l’état, cela reste de l’argent corrompu par l’usage qui en a été fait… Ce que l’on appelle mésuser, soit faire mauvais usage de quelque chose, ne peut rien apporter de bon…

Il se produira toujours un effet boomerang.

 "Si c’est un despote que vous voulez détrôner, veillez d’abord à ce que son trône érigé en vous soit détruit.

Car comment le tyran pourrait-il dominer l’homme libre et fier si dans sa liberté ne se trouvait une tyrannie et dans sa fierté, un déshonneur ?"

 (khalil Gibran –« de la liberté »)


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